Les difficultés de comportement (DC) représentent un défi pour les enseignants. En raison
d’éventuelles conséquences sur leur santé comme le risque de burnout, les attitudes des
enseignants vis-à-vis de ces élèves sont souvent négatives, ce qui peut mener à leur exclusion de la
classe régulière. Si les attitudes des enseignants à ce sujet ont amplement été étudiées, nous
connaissons peu celles des étudiants, de même que les déterminants de leurs intentions d’intégrer
un élève présentant des DC ou de l’exclure de la classe, surtout au début de la formation initiale.
Or, les étudiants commencent la formation avec des croyances sur le métier, issues de leurs
expériences dans un terrain où l’intégration scolaire est encore peu appréhendée. Ces croyances
peuvent entrer en conflit avec les contenus d’une formation qui suit une orientation plutôt
intégrative. Basé sur une perspective de cognition sociale, cette recherche analyse les cognitions
sociales (attitudes, attributions et sentiment d’efficacité), émotions et intentions d’agir d’étudiants à
l’enseignement à l’égard des élèves présentant des DC, tout en tenant compte de l’influence du
risque de burnout et du genre et de l’origine de l’élève. Le but est d’observer dans quelle mesure
ces éléments influencent leurs intentions d’intégrer ou d’exclure un élève présentant des DC, ainsi
que d’éventuels changements entre le début et la fin du premier semestre. Au travers d’une
méthodologie quantitative basée sur des questionnaires et en suivant un design quasi expérimental
avec quatre vignettes, nous comparons deux groupes d’étudiants au début (n = 189) et à la fin
(n = 218) du premier semestre. Nos résultats montrent que les attitudes des participants en fin du
semestre sont plus positives et que leur score sur l’efficacité personnelle et les compétences
émotionnelles sont plus élevés. De plus, le risque de burnout est corrélé aux cognitions sociales,
émotions et intentions des étudiants, celui-ci étant plus élevé pour les étudiants en fin du semestre.
Nous observons aussi que les émotions et les attributions des participants diffèrent selon l’origine
de l’élève. Enfin, certains prédicteurs des intentions d’intégrer ou d’exclure l’élève correspondent
aux deux groupes, mais certaines divergences pouvant être attribuées à la formation sont aussi
observées. Les implications de cette thèse s’articulent autour des attitudes, des connaissances et
des compétences à renforcer dans la formation initiale des enseignants. = Behavioral difficulties (BD) are a major challenge for teachers. Due to the potential consequences on their health such as burnout risk, teachers’ attitudes towards the integration of BD pupils are mostly negative, which can lead to their exclusion from the regular class. If teachers’ attitudes and responses towards BD pupils have been broadly considered, little is known about student teachers’
attitudes, as well as the factors behind their intentions to integrate or to exclude a BD pupil from
their future class, specially at the beginning of their training. Yet, student teachers begin their
training with strong beliefs about the profession, resulting from their experiences as scholars in a
setting where school integration is still poorly understood. These beliefs may conflict with a
training program that follows a rather integrative agenda. Based on a social cognition perspective,
the objective of this research is to analyze student teachers’ social cognitions (attitudes, causal
attributions, self-efficacy), emotions and behavioral intentions towards BD pupils, while
considering the influence of burnout risk and pupils’ gender and origin on these variables. The aim
is to observe to what extent these variables influence their intentions to integrate or to exclude a
BD pupil, as well as the potential differences between the beginning and the end of the first
semester. Through a quantitative methodology following a semi-experimental design, this research
based on questionnaires and four randomly assigned case vignettes compares two samples of
student teachers at the beginning (n = 189) and at the end (n = 218) of the first semester of
teaching training. Our results show that the participants’ attitudes are more positive, and that their
self-efficacy and emotional abilities scores are higher at the end of the first semester. In addition,
burnout risk is correlated to student teachers’ social cognitions, emotions and intentions, this risk
being higher for the participants at the end of the semester. We also observe that student teachers
emotions and causal attributions differ according to the origin of the pupil. Finally, some
predictors of the intentions to integrate or to exclude the BD pupil are similar for the two groups,
but some differences that may be attributed to training are also observed. The implications of this
research are discussed in terms of the attitudes, knowledge and skills to be reinforced during
teacher training.