Ce texte présente le travail des trois Compagnies du Multivers (animées par Julie Bugnard, Christian Cordonier, Isumi Grichting et Isabela de Moraes Evangelista), en particulier sous l’angle des enjeux propres à la création d’un univers fictionnel commun à plusieurs spectacles de théâtre et à d’autres types de création, dans lesquelles les Compagnies du Multivers sont aussi engagées : performances littéraires, œuvres radiophoniques, concerts de musique. Cette postface rappelle aussi le contexte de production de La Vérité sur le Multivers : une carte blanche offerte aux Compagnies par La Grange, le théâtre et Centre Arts et Sciences de l’Université de Lausanne, qui se concrétise par la réalisation d’un festival comprenant trois créations – une pièce de théâtre, la lecture performée d’un texte inédit et une mini-série radiophonique –, deux reprises théâtrales et des concerts. Dans ce cadre, La Vérité sur le Multivers joue un rôle central d’extension et de consolidation de l’univers fictionnel des Compagnies. De manière à ce que l’ouvrage puisse se lire pour lui-même, celui-ci développe une fiction nouvelle et autonome : une revue de médiation scientifique enquête, dans un autre univers, sur les preuves de l’existence d’un multivers et publie ses résultats dans un hors-série intitulé La Vérité sur le Multivers. Or, plusieurs des preuves assemblées dans ce hors-série correspondent à de vrais textes des Compagnies, édités pour l’occasion, et à de vraies informations sur leur travail théâtral. En cela, La Vérité sur le Multivers consiste dans une édition scientifique fictionnalisée (elle est intégrée à une fiction) et fictionnalisante (elle participe à son extension), rendue possible par un type de collaboration peu fréquent entre des artistes et des universitaires.