La managérialisation des organisations publiques, sous l’impulsion du nouveau management public (NMP), modifie les relations politico-administratives et remet en question les rôles et identités de ses acteurs. Situés au carrefour des interactions multiples, les cadres dirigeants contribuent à donner sens à l’ethos public et à définir sa spécificité. Par la comparaison (Canada/Suisse), cette recherche aborde la spécificité sous deux angles : la dimension institutionnelle différenciée du fonctionnement étatique et démocratique pour chacun des pays, et la construction des identités des acteurs en lien avec l’ethos public qui s’en dégage. Dans chacun des contextes, nous discutons des conditions et enjeux de la politisation de l’administration à partir des réactions que celles-ci inspirent aux cadres rencontrés et qui expriment ainsi le maintien ou la transformation de l’ethos public.