L’enfant d’une mère Rhésus négatif et d’un père Rhésus positif peut
potentiellement être porteur du gène dominant D, Rhésus (Rh) positif. Le
contact de sang foetal Rh+ avec la circulation maternelle (Rh-) induit dans
certains cas la production d’anticorps anti-D par la mère. Cette alloimmunisation
peut mener à une maladie hémolytique sévère du nouveauné
lors d’une seconde grossesse d’un foetus Rh+.
Pour éviter une allo-immunisation maternelle, une prophylaxie anti-D est
administrée lors de tout événement pouvant induire un passage d’hématies
foetales Rh+ dans la circulation maternelle (métrorragies en cours de
grossesse dès le premier trimestre, amniocentèse…) ainsi que
prophylactiquement à toutes les femmes Rh- entre la 28ème et la 32ème
semaine de grossesse et après la naissance d’un nouveau-né Rh+, inhibant
ainsi tous les érythrocytes Rh+ pouvant entrer en contact avec le système
immunitaire maternel.
Depuis 2015, le Service d'Hématologie du CHUV en collaboration avec
l’organisation Transfusion Interrégionale CRS a développé une technique
de détection du gène RHD foetal dans le sang maternel. Ce dépistage
permet d'éviter l’administration d’une prophylaxie anti-D chez les mères
Rh- dont le foetus est Rh-. Des bénéfices cliniques et économiques sont
espérés car cette procédure permettrait une diminution de l’administration
de dérivés sanguins potentiellement dangereux (transmission de
pathogènes et allergies). Il nous a donc semblé intéressant de comparer
cette procédure à la prise en charge classique des femmes Rh-.