Introduction
La mesure de la fonction des organes otolithiques, l’utricule et le saccule, a toujours représenté une difficulté considérable pour les cliniciens car elle nécessite la génération d’une accélération linéaire dans l’oreille interne afin d’investiguer l’activité de ce système. Des dispositifs complexes et parfois dangereux, telles que des centrifugeuses ou des chaises à bascule, ont dû autrefois être employées afin d’obtenir une accélération contrôlée dans l’oreille du patient (43). Ces deux organes sont sensibles aux accélérations linéaires et sont essentiels pour la stabilisation de la tête par rapport à la gravité. Ils interviennent également lors des mouvements de la tête dans le plan sagittal et vertical pour le saccule ainsi que dans le plan coronal et horizontal pour l’utricule, le tout accompagné par la stabilisation des yeux lors des mouvements cités. Dans cet élan, les potentiels évoqués vestibulaires myogéniques, abrévié VEMPs, constituent une nouvelle forme de mesure de la fonction otolithique, développées à la fin des années 1990. En effet, ce dispositif permet de créer une accélération linéaire dans l’oreille interne à travers une stimulation acoustique, pouvant être sonore ou vibratoire, voire une stimulation électrique, avec comme finalité, l’enregistrement de réponses myogéniques à latences courtes (3). Cette mesure n’était initialement réalisable que sur le muscle sterno-cléido-mastoïdien (abrévié cervical VEMPs ou cVEMPs) et a été récemment développée au niveau des muscles extra-oculaires (abrévié ocular VEMPs ou oVEMPs). L’utilisation des VEMPs dans les pathologies vestibulaires est rapportée de manière croissante dans la littérature.