La diffusion des agences de régulation représente l'une des plus importantes transformations institutionnelles des dernières décennies. Dans le cadre des réformes de nouvelle gestion publique (NGP), la diffusion d'agences implique une fragmentation des compétences et des pouvoirs qui peut mener à plusieurs conséquences inattendues comme l'augmentation du rôle de ces agences dans le processus politique. La diffusion des agences de régulation soulève encore d'autres questions quant à leur légitimité et les limites démocratiques. Dans cette thèse, j'explore d'autres conséquences inattendues du phénomène de délégation. En particulier, je m'intéresse à la mise à l'agenda, compris comme un processus très politique durant lequel les acteurs cherchent à devenir les policy entrepreneurs et à influencer la manière dont les politiques publiques sont formulées. La question posée dans cette thèse est la suivante : est-ce-que les agences de régulation sont impliquées dans le processus de mise à l'agenda (agenda-setting) et sous quelles conditions ? Le cadre théorique général intègre les principales hypothèses du néo-institutionnalisme selon lequel les institutions sont les acteurs principaux dans l'étude des phénomènes sociaux et politiques. Cette recherche emploie une stratégie de méthodes mixtes en combinant questionnaire, entretiens semi-directifs, analyse qualitative-comparative (QCA) et observation participante. L'analyse se concentre sur deux niveaux et débute au niveau 'meso' pour ensuite tirer les principaux résultats au niveau 'micro'. Les résultats de cette recherche sont multiples. Premièrement, je montre que les agences sont bien impliquées dans le processus de mise à l'agenda. Deuxièmement, elles le sont seulement sous certaines conditions. Une analyse détaillée de trois cas montre les mécanismes derrière ces résultats et permet de déconstruire les stratégies qu'elles emploient pour orienter les décisions en matière de politiques publiques.
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The diffusion of regulatory agencies represents one of the main institutional transformations of recent decades. In the context of New Public Management (NPM) reforms, the diffusion of agencies implies a fragmentation of compétences, powers and skills which led to several unexpected conséquences, such as the increasing rôle of agencies in policy-making. The rôle of regulatory agencies in policy activities sheds light on additional questions about their legitimacy and démocratie limits. In this PhD dissertation I explore further unexpected conséquences of agencies' délégation by looking at their rôle in agenda-setting. In this very political process, actors may become the policy entrepreneurs, through which they influence policy formulations. The question this research addresses is the following: are regulatory agencies widely involved in the process of agenda-setting, and under which conditions? The général analytical framework of this PhD dissertation shares the main assumptions of new-institutionalism, in which institutions are key actors in shaping political and social phenomena. This PhD dissertation addresses the debates on the unexpected conséquences of agencies' délégation and on emerging actors in agenda-setting by combining surveys, semi-structured interviews, fuzzy-set qualitative comparative analysis (fsQCA], and participant observations. To do so, I focus on two levels of analysis: a 'meso' level and a 'micro' level. The results of this research are manifold. First, it shows that agencies are widely involved in the process of agenda-setting. Second, however, it shows that they are involved only under certain conditions. Through an in-depth analysis, I select three cases which détail the mechanisms behind the results and unfold the stratégies they employ to orient policy décisions and formulations.