Nature contributes to economic welfare. Yet, it is rarely recognised as such because it does not appear in market transactions. This, in any case, is the narrative underlying the proposal to integrate nature into accounting. This response to the ecological crisis, which, I suggest, aims to turn the uncertainty of the crisis into a quantified set of risks that can be mitigated or managed, is supported by a variety of international actors, including states, conservation organisations, businesses, and financial markets. Existing studies regularly discuss accounting for nature as if it was already a well-established practice. They either see it as a dangerous step towards the commodification of nature, or as a pragmatic way to include environmental concerns in decision-making processes. Instead of examining what accounting for nature could do if it was widely realised, this thesis analyses the different ways it is concretely discussed and developed, drawing on qualitative data including (participant) observations, interviews, and documentary analysis. Based on three articles, complemented by additional contextual background, theoretical discussions, and empirical findings, the thesis proposes a new analysis of three ways to account for nature developed chronologically and that still co-exist today: environmental accounting, natural capital accounting, and accounting for nature-related risks. Drawing on a global environmental political economy approach, I examine how the project to account for nature emerged in the early 1980s, was widely disseminated in the 2010s, and is maintained and transformed today by new actors, notably financial accounting standard-setters. I show that accounting for nature has never been implemented in the form or on the scale intended and has not been able to mitigate or manage the risks of the ecological crisis. However, I argue that its effects are important. In its more recent manifestations, accounting for nature is reinforcing the power of private finance in the global politics of the ecological crisis, while generating a system of discourse and knowledge that subverts all exit strategies from the crisis into accounting and monetary valuation practices. These findings contribute to diverse scholarships, in particular in international political economy and global environmental governance regarding the power relations underpinning the highly debated transformation of economic and financial instruments in the age of ecological crisis.
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La nature contribue au bien-être économique. Pourtant, elle n’est que rarement reconnue comme telle parce qu’elle n’apparaît pas dans les transactions marchandes. Voici le discours qui sous-tend la proposition d’intégrer la nature dans la comptabilité. Cette réponse à la crise écologique, qui vise à transformer l’incertitude de la crise en un ensemble quantifié de risques à même d’être atténués ou gérés est soutenue par une variété d’acteurs internationaux, y compris des États, des organisations de conservation de la nature, des entreprises et des acteurs financiers. Les études existantes traitent généralement de la comptabilité de la nature comme s’il s’agissait d’une pratique établie. Elles la considèrent soit comme une étape dangereuse vers la marchandisation de la nature, soit comme un moyen pragmatique d’inclure l’environnement dans les processus décisionnels. Plutôt que d’examiner ce que la comptabilité de la nature pourrait faire si elle était largement mise en œuvre, cette thèse étudie les différentes façons dont elle est concrètement discutée et développée, en s’appuyant sur des données qualitatives comprenant des observations, y compris participantes, des entretiens, ainsi qu’une analyse documentaire. Sur la base de trois articles, complétés par des éléments contextuels, des discussions théoriques et des résultats empiriques supplémentaires, la thèse propose une nouvelle analyse de trois manières de comptabiliser la nature qui se sont développées chronologiquement et qui coexistent encore aujourd’hui : la comptabilité environnementale, la comptabilité du capital naturel et la comptabilité des risques liés à la nature. En s’appuyant sur une approche d’économie politique globale de l’environnement, la thèse examine comment le projet comptabiliser la nature a émergé au début des années 1980, a été largement diffusé dans les années 2010, et est maintenu et transformé aujourd’hui par de nouveaux acteurs, notamment les normalisateurs comptables financiers. Je montre que la comptabilité de la nature n’a jamais été mise en œuvre sous la forme ou à l’échelle escomptée et n’a pas été en mesure d’atténuer ou de gérer les risques de la crise écologique. Cependant, je soutiens que ses effets restent importants. Dans ses manifestations les plus récentes, la comptabilité de la nature renforce le pouvoir de la finance privée dans la politique globale de la crise écologique, tout en générant un système de discours et de connaissances qui subvertit toutes les stratégies de sortie de crise en pratiques comptables et d’évaluation monétaire. Ces résultats contribuent à divers champs d’études, en particulier dans le domaine de l’économie politique internationale et de la gouvernance globale de l’environnement, concernant les relations de pouvoir qui sous-tendent la transformation controversée des instruments économiques et financiers à l’ère de la crise écologique.