L'identité se dit toujours d'un certain point de vue: le sujet ne se reconnaît pas forcément dans l'identité que lui confèrent les autres. De même, au plan collectif, le débat entre l'identité qu'un groupe humain s'attribue de son propre point de vue et celle que lui reconnaît son environnement est inévitable. Dans les deux premières parties de l'étude, l'analyse porte successivement sur le système de l'identité ethnique des Inuit puis sur le développement de l'identité personnelle chez le nourrisson et le tout jeune enfant. Ce faisant, le modèle de l'identité noyau-périphérie développé par Schuster est généralisé à la construction de l'identité personnelle. L'approche est phénoménologique. Son but est de souligner les traits communs entre plan individuel et plan collectif La troisième partie de l'étude effectue une reprise systématique des principaux aspects du modèle. Le rôle central du nom propre est mis en évidence: tout en étant inscrit dans l'espace partagé du langage, le nom propre renvoie à l'irréductible particularité de l'instance qui le porte. Il dévoile, parce qu'il donne à connaître, mais il cache, parce qu'il n'est qu'une représentation à distance du sujet. La quête du nom véritable, reflet du désir d'atteindre à une meilleure connaissance de soi, est donc sans fin. En conclusion, l'étude esquisse une transposition théologique de l'analyse, en montrant comment s'élabore le système de l'identité lorsque Dieu est considéré comme seul capable de prononcer le nom véritable.