Crise économique et travail féminin : retour à l'ordre : l'offensive contre le travail des femmes dans les services publics en Suisse et en France durant les années 1930
Détails
ID Serval
serval:BIB_EC35860EF718
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
Crise économique et travail féminin : retour à l'ordre : l'offensive contre le travail des femmes dans les services publics en Suisse et en France durant les années 1930
Directeur⸱rice⸱s
Jost H. U.
Codirecteur⸱rice⸱s
Studer B.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Adresse
Faculté des lettres Université de Lausanne UNIL - Dorigny Anthropole - bureau 2049 CH-1015 Lausanne SUISSE
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2009
Langue
français
Nombre de pages
433
Notes
REROID:R005127503
Résumé
Résumé :
Crise économique et travail féminin : retour à l'ordre.
L'offensive contre le travail des femmes dans les services publics en Suisse et en France
durant les années 1930
La crise économique mondiale des années 1930 se caractérise par une véritable offensive
contre l'activité professionnelle féminine dans les services publics. Dans l'ensemble des pays
industrialisés, le travail des femmes fonctionnaires acquiert le statut d'enjeu économique,
politique, social, familial et moral. La généralisation du chômage sous l'effet de la crise
économique suscite d'âpres discussions sur la répartition des postes de travail et les femmes
fonctionnaires endossent le rôle de bouc émissaire. Les gouvernements et autorités publiques
des pays industrialisés plébiscitent dès lors, selon des modalités diverses, la « solution » d'une
réglementation restrictive du travail des salariées des services publics.
Cette thèse met en lumière un épisode de l'histoire de la « ségrégation ordinaire » entre les
sexes dans le monde du travail. Elle montre que la segmentation et la hiérarchisation sexuées
du travail ne reflètent pas des faits « naturels », mais qu'elles constituent l'aboutissement d'un
long processus de différenciation engageant une multitude d'acteurs·trices sociaux·ales. Nous
avons opté pour une histoire croisée de l'offensive contre l'activité des salariées de la fonction
publique en Suisse et en France, en y intégrant un « détour » par l'analyse de la dimension
internationale de cette campagne contre l'emploi féminin. Cette approche permet de revisiter
l'histoire politique, sociale, culturelle, économique et financière propre à la Suisse et à la
France des années 1930. La sexuation de l'histoire, soit la prise en compte des rapports entre
les sexes dans et par le récit historique, l'éclairage novateur de l'histoire d'une nation sur
l'autre, ainsi que la prise en considération de l'internationalisation de certaines pratiques
(législatives et féministes), permettent de renouveler un cadre d'analyse et de proposer de
nouvelles pistes de recherche sur l'histoire du travail et des féminismes.
En premier lieu, ce travail analyse les modalités de la reconfiguration des rapports entre les
sexes durant les années 1930, sous le prisme de l'activité salariée. Il détermine de quelle
manière le travail des femmes fonctionnaires se constitue en « problème » à cette période et
quels sont les termes de l'offensive contre les salariées des services publics en Suisse et en
France, mais également sur le plan international. En deuxième lieu, le coeur de la recherche
porte sur les incidences de l'offensive contre les femmes fonctionnaires en Suisse et en
France. Nous montrons de quelle manière les gouvernements et les autorités publiques
prennent appui sur les impératifs d'austérité budgétaire pour redessiner des lignes de
démarcation entre « travail masculin » et « travail féminin » dans certains domaines bien
spécifiques des services publics. En troisième lieu, cette contribution propose une lecture de
l'histoire de la mobilisation féministe pour défendre le droit au travail des femmes
fonctionnaires, mobilisation encore trop souvent occultée par les récits historiques
traditionnels.
Pour les sources consultées, l'étude de la manière dont le travail des femmes fonctionnaires se
constitue en « problème » sur le plan international (partie I) repose sur les archives et les
publications du Bureau international du travail. Quant à l'étude des cas nationaux (parties II et
III), pour chaque pays, trois types de sources ont été dépouillés : les archives des associations
féministes investies dans la défense du droit au travail féminin ; les sources publiées ayant
trait à l'offensive contre le travail féminin (rapports, actes de journées d'étude, organes de
presse) ; les sources officielles législatives qui entérinent le processus de ségrégation sexuée
dans les emplois publics.
Crise économique et travail féminin : retour à l'ordre.
L'offensive contre le travail des femmes dans les services publics en Suisse et en France
durant les années 1930
La crise économique mondiale des années 1930 se caractérise par une véritable offensive
contre l'activité professionnelle féminine dans les services publics. Dans l'ensemble des pays
industrialisés, le travail des femmes fonctionnaires acquiert le statut d'enjeu économique,
politique, social, familial et moral. La généralisation du chômage sous l'effet de la crise
économique suscite d'âpres discussions sur la répartition des postes de travail et les femmes
fonctionnaires endossent le rôle de bouc émissaire. Les gouvernements et autorités publiques
des pays industrialisés plébiscitent dès lors, selon des modalités diverses, la « solution » d'une
réglementation restrictive du travail des salariées des services publics.
Cette thèse met en lumière un épisode de l'histoire de la « ségrégation ordinaire » entre les
sexes dans le monde du travail. Elle montre que la segmentation et la hiérarchisation sexuées
du travail ne reflètent pas des faits « naturels », mais qu'elles constituent l'aboutissement d'un
long processus de différenciation engageant une multitude d'acteurs·trices sociaux·ales. Nous
avons opté pour une histoire croisée de l'offensive contre l'activité des salariées de la fonction
publique en Suisse et en France, en y intégrant un « détour » par l'analyse de la dimension
internationale de cette campagne contre l'emploi féminin. Cette approche permet de revisiter
l'histoire politique, sociale, culturelle, économique et financière propre à la Suisse et à la
France des années 1930. La sexuation de l'histoire, soit la prise en compte des rapports entre
les sexes dans et par le récit historique, l'éclairage novateur de l'histoire d'une nation sur
l'autre, ainsi que la prise en considération de l'internationalisation de certaines pratiques
(législatives et féministes), permettent de renouveler un cadre d'analyse et de proposer de
nouvelles pistes de recherche sur l'histoire du travail et des féminismes.
En premier lieu, ce travail analyse les modalités de la reconfiguration des rapports entre les
sexes durant les années 1930, sous le prisme de l'activité salariée. Il détermine de quelle
manière le travail des femmes fonctionnaires se constitue en « problème » à cette période et
quels sont les termes de l'offensive contre les salariées des services publics en Suisse et en
France, mais également sur le plan international. En deuxième lieu, le coeur de la recherche
porte sur les incidences de l'offensive contre les femmes fonctionnaires en Suisse et en
France. Nous montrons de quelle manière les gouvernements et les autorités publiques
prennent appui sur les impératifs d'austérité budgétaire pour redessiner des lignes de
démarcation entre « travail masculin » et « travail féminin » dans certains domaines bien
spécifiques des services publics. En troisième lieu, cette contribution propose une lecture de
l'histoire de la mobilisation féministe pour défendre le droit au travail des femmes
fonctionnaires, mobilisation encore trop souvent occultée par les récits historiques
traditionnels.
Pour les sources consultées, l'étude de la manière dont le travail des femmes fonctionnaires se
constitue en « problème » sur le plan international (partie I) repose sur les archives et les
publications du Bureau international du travail. Quant à l'étude des cas nationaux (parties II et
III), pour chaque pays, trois types de sources ont été dépouillés : les archives des associations
féministes investies dans la défense du droit au travail féminin ; les sources publiées ayant
trait à l'offensive contre le travail féminin (rapports, actes de journées d'étude, organes de
presse) ; les sources officielles législatives qui entérinent le processus de ségrégation sexuée
dans les emplois publics.
Création de la notice
13/09/2010 10:37
Dernière modification de la notice
29/10/2020 12:29