Apports de la télémédecine dans la prise en charge des pathologies infectieuses sévères de l’enfant dans les programmes de MSF Suisse en Afrique

Détails

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Accès restreint UNIL
Etat: Public
Version: Après imprimatur
Licence: Non spécifiée
ID Serval
serval:BIB_E780C5823FA4
Type
Mémoire
Sous-type
(Mémoire de) maîtrise (master)
Collection
Publications
Institution
Titre
Apports de la télémédecine dans la prise en charge des pathologies infectieuses sévères de l’enfant dans les programmes de MSF Suisse en Afrique
Auteur⸱e⸱s
ATTINGER L.
Directeur⸱rice⸱s
GEHRI M.
Codirecteur⸱rice⸱s
PITTET A.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2020
Langue
français
Nombre de pages
40
Résumé
Introduction : La télémédecine, définie par le MeSH (Medical Subject Headings) comme étant les services de soins délivrés par télécommunication à distance, se classent en deux catégories : en temps réel ou en différé. MSF a lancé son programme de télémédecine en différé en 2010. Les maladies infectieuses représentent une grande part des pathologies traitées par MSF, et elles touchent particulièrement la population pédiatrique. Cette étude permet d’estimer l’apport de la télémédecine dans les cas infectieux pédiatriques et de préciser le type d’infections soumises à la télémédecine, l’antibiothérapie donnée avant et après la consultation par télémédecine, la concordance entre le diagnostic initial et le diagnostic final, l’évolution des patients et la satisfaction des utilisateurs quant au système de télémédecine.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive des cas pédiatriques de 1 mois à 18 ans vivant en Afrique, soumis au système de télémédecine de MSF Suisse pour des pathologies infectieuses sévères durant les années 2017 à 2019. Les données ont été analysées sur le logiciel EpiInfo. Le seuil de significativité statistique a été décidé à p<0.05. Les intervalles de confiance (IC) sont définis à 95%. Pour les statistiques de concordance, le coefficient kappa de Cohen a été utilisé.
Résultats : 233 patients ont été inclus dans l’étude, bien répartis entre filles et garçons, la plupart entre 1 et 5 ans, provenant majoritairement du Soudan du Sud, du Niger et de Tanzanie. 38% des patients sont malnutris. Chez 76% des patients, le statut vaccinal est inconnu. 23% de patients ont des facteurs de risque autres que la malnutrition, majoritairement des cardiopathies congénitales.
Les infections pulmonaires sont les plus représentées, puis digestives et cutanéo-musculo- squelettiques. Le 1er diagnostic retenu après la consultation de télémédecine est la tuberculose, puis l’infection respiratoire et le sepsis. La corrélation entre les diagnostics avant et après télémédecine montre surtout un sous-diagnostic de la tuberculose avant la télémédecine (indice kappa de Cohen=0.39, accord faible). La télémédecine engendre un changement de traitement antibiotique dans 51% des cas. En moyenne 2.7 antibiotiques ont été donnés par patient avant télémédecine et 1.7 après. Les types d’antibiotiques les plus donnés sont les céphalosporines et les pénicillines (54% de patients sont sous pénicilline et 79% sous céphalosporines avant la consultation de télémédecine). La plupart des antibiotiques donnés sont de 1ère intention (68%), et seuls 8% sont de 3ème intention. La prescription de tous les antibiotiques a tendance à diminuer après la télémédecine (significativement pour les pénicillines et les céphalosporines), sauf les antituberculeux. Les antituberculeux sont principalement donnés après la télémédecine (27% des patients vs 10% avant la télémédecine, OR 29, IC95% 8-101), et l’accord entre ces patients est faible (k=0.4). Après un diagnostic final de tuberculose, 60% des antibiotiques ont pu être stoppés.
45% des patients guérissent, 38% sont perdus de vue, 12% décèdent et 4% sont référés. La présence ou non de facteurs de risque ne change pas significativement la mortalité, ni le fait de changer de traitement après la télémédecine. Les patients sont suivis 15 jours en moyenne une fois soumis à la télémédecine. Dans 82% des cas, au moins un spécialiste est intervenu. Un feedback de la consultation de télémédecine a été rempli pour 47 patients (27%), et a montré un taux de satisfaction de 96%.
Discussion et conclusion : La télémédecine a recommandé un changement de traitement dans plus de la moitié des cas soumis. Mais la mortalité n’est pas significativement différente chez les patients ayant eu un changement de traitement, peut-être parce que la consultation de télémédecine est parfois intervenue trop tard. Les antibiotiques de 3ème intention semblent être utilisés de manière raisonnable par les terrains. La télémédecine permet de diminuer significativement l’utilisation des antibiotiques et d’augmenter la mise sous antituberculeux. La tuberculose de l’enfant est une des pathologies qui restent difficiles à diagnostiquer par les équipes de terrain sans un appui d’experts.
Mots-clé
Telemedicine, child, infection, antibiotic, impact
Création de la notice
09/09/2021 9:44
Dernière modification de la notice
09/09/2022 6:38
Données d'usage