Nous avons démontré à l'aide d'une étude cadavérique, la dose d'irradiation la plus faible, ainsi que le potentiel de tube optimal permettant d'obtenir une qualité d'image diagnostique en arthro-tomodensitométrie (arthro-TDM) de l'épaule. Six épaules de trois cadavres humains ont été scannées après injection intraarticulaire d'un produit de contraste iodé dilué. Utilisant six doses d'irradiation décroissantes (CTDIvoi: 20, 15, 10, 8, 6, et 4mGy) et pour chaque niveau de dose, quatre potentiels de tube décroissants (140, 120, 100, et 80kVp), le bruit dans l'image et le rapport contraste-bruit (contrast-to-noise ratio = CNR) ont été mesurés. Deux observateurs ont évalué en aveugle et de façon indépendante la qualité globale d'image, la quantité subjective de bruit et la sévérité des artefacts selon une échelle à quatre points. Nous avons étudié l'influence de ces paramètres d'acquisition sur la qualité d'image objective et subjective à l'aide des tests de Kruskal-Wallis et signed-rank test de Wilcoxon. Des comparaisons par paires ont été effectuées.
Les protocoles de tomodensitométrie avec des doses d'irradiation de 15mGy ou plus, associés à des potentiels de tube de lOOkVp ou plus, étaient équivalents au protocole de référence de 20mGy-140kVp pour le rapport contraste-bruit (tous p>0.054). Au-delà d'un CTDIvoi de lOmGy et d'un potentiel de tube de 120kVp, tous les protocoles ont généré une qualité d'image diagnostique et un bruit subjectif équivalent au protocole 20mGy-140kVp (tous p>0,22).
Il est possible d'obtenir une qualité d'image diagnostique en arthro-TDM de l'épaule avec une dose d'irradiation de lOmGy et un potentiel de tube de 120kVp, ce qui correspond à une réduction jusqu'à 50% comparé aux protocoles standards et jusqu'à 500% comparé aux protocoles décrits dans la littérature.