Les femmes baby-boomers vivant seules face à leurs dilemmes de logement : situations de logement, projets, choix et besoins
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Type
Rapport: document publié par une institution, habituellement élément d'une série.
Collection
Publications
Institution
Titre
Les femmes baby-boomers vivant seules face à leurs dilemmes de logement : situations de logement, projets, choix et besoins
Détails de l'institution
Office Fédéral du Logement OFL, Berne
Date de publication
2024
Langue
français
Nombre de pages
129
Résumé
Cette étude vise à mieux connaître les stratégies résidentielles des « Femmes Baby-Boomers vivant Seules » (FBBS) en Suisse. Nous cherchons à identifier les facteurs permettant de soutenir leurs choix de logement pour leur vieillissement en tenant compte de leur situation en termes de logement, finances, santé et vie sociale.
Nous définissons les FBBS comme des femmes âgées entre 55 et 75 ans vivant seules dans leur ménage. Selon l’Office fédéral de la statistique, en 2022, 286’279 femmes correspondent à ce profil. Cela représente 26.5% des femmes de cette tranche d’âge. Les études sur le vieillissement, et en particulier celles centrées sur les questions de logement, sont unanimes : les personnes âgées sont réticentes à quitter leur domicile et négligent souvent de se préparer au déménagement. Le manque d’alternatives de logements en est une des causes. Pour éviter que cette impasse mène à une « mobilité contrainte » à l’âge avancé, de nouveaux modèles de logements adaptés au vieillissement sont nécessaires.
Pourquoi s’intéresser aux FBBS ?
Les individus issus du baby-boom arrivent actuellement à la retraite, et presque un quart d’entre eux vivent seuls. Les femmes représentent plus de la moitié de cette catégorie de population et font face à des défis distinctifs. Avec des revenus inférieurs à ceux des hommes, elles sont plus susceptibles d’être financièrement contraintes dans leur choix de logement à la retraite. Par ailleurs, les FBBS occupent souvent un grand logement, qu’elles conservent généralement pendant une longue période étant donné leur plus grande espérance de vie. Un bail signé il y a longtemps les encourage à conserver leur logement afin de préserver un loyer avantageux, prétéritant ainsi l’accès au logement des jeunes familles avec enfants. De plus, les FBBS sont particulièrement vulnérables au sentiment d’isolement, lequel figure dans les études de santé publique comme un des facteurs de risque majeurs fragilisant la santé des personnes au cours du vieillissement. C’est pourquoi de nombreuses politiques publiques mettent l’accent sur les avantages d’un vieillissement actif et encouragent l’implication des aînés dans leur communauté. Toutefois, la thématique du logement des FBBS n’a pas fait l’objet d’études spécifiques jusqu’à maintenant.
Les objectifs de cette recherche
1. Identifier les principales vulnérabilités des FBBS et étudier dans quelle mesure les caractéristiques socio-démographiques, la santé, le parcours de vie, la satisfaction face à la vie et les caractéristiques du logement des FBBS jouent un rôle dans ces vulnérabilités.
2. Analyser les déterminants résidentiels, financiers, sociaux et de santé influençant la satisfaction et les préoccupations des FBBS dans ces quatre dimensions.
3. Étudier les options offertes ou projetées par les communes ainsi que les principaux obstacles perçus par les pouvoirs publics.
4. Discuter avec des FBBS de leurs obstacles et opportunités en matière de logement dans la perspective de leur vieillissement.
5. Élaborer des pistes renforçant l’adéquation de l’offre disponible avec les besoins et attentes des FBBS en matière de logement.
Structure de l’étude
Cette étude exploratoire a porté à la fois sur des analyses quantitatives et qualitatives. Un plan de recherche en quatre étapes a été développé afin de dégager une vision approfondie de la situation du logement des FBBS.
1. Nous avons débuté par une analyse des données du Panel Suisse de Ménages (PSM) afin d’identifier les principales vulnérabilités que rencontrent les FBBS en comparaison avec d’autres groupes de population. Cette étape a permis d’examiner l’impact de divers facteurs tels que les caractéristiques socio-démographiques, la santé, le parcours de vie, la satisfaction vis-à-vis de la vie, ainsi que les caractéristiques de leur logement.
2. Sur la base des vulnérabilités identifiées et des informations issues de la littérature, une enquête a ensuite été réalisée en ligne. Centré sur leurs préoccupations et attentes en termes de logement, finances, santé et vie sociale, ce sondage a recueilli les réponses de 388 FBBS de Suisse romande et de Suisse alémanique. L’analyse statistique a permis de mieux comprendre les conditions de vie des FBBS, ainsi que leurs préférences et choix parfois difficiles auxquels elles sont confrontées. Une attention particulière a été portée à la satisfaction et aux craintes des FBBS dans les quatre dimensions autour desquelles l’enquête a été axée.
3. Des acteurs communaux suisse-romands et alémaniques ont été rencontrés afin d’examiner les options de logement proposées par les communes et de connaître les mesures mises en place pour le vieillissement de leur population, en particulier en matière de logement.
4. Afin d’approfondir les problématiques identifiées dans le sondage et mieux connaître les préférences des FBBS en matière de logement dans la perspective de leur vieillissement, des entretiens sous forme de groupes de discussion (« focus groups ») avec des FBBS romandes et alémaniques ont complété cette étude.
Les vulnérabilités des FBBS
Les données du PSM confirment les résultats de la littérature. En Suisse comme dans d’autres pays occidentaux, on constate une vulnérabilité particulièrement marquée chez les FBBS, en matière de finances, de santé, de vie sociale et de logement, comparé à d’autres groupes de population. Les vulnérabilités des FBBS s’expliquent en partie par une épargne limitée, des revenus faibles, des coûts de logement élevés, une santé fragilisée et leur fréquent rôle de proches aidantes. L’isolement social apparaît comme un frein à leur intention de déménager et, par conséquent, péjore leur satisfaction dans la vie.
Préférences et sources de satisfaction et de craintes
Bien que les préférences des FBBS en termes de logement soient hétérogènes, les données de l’enquête ont permis de dégager certaines généralités. Nous relevons notamment qu’elles souhaitent généralement vieillir dans leur logement actuel, typiquement un appartement de 3 à 3.5 pièces aux étages supérieurs d’un immeuble. Bien que ces immeubles soient généralement équipés de mains courantes et d’un ascenseur, ils sont toutefois fréquemment dépourvus d’autres caractéristiques nécessaires pour assurer un vieillissement autonome et en toute sécurité, comme une douche de plain-pied ou l’absence de seuils. Par ailleurs, ces immeubles disposent peu souvent d’espaces communs, mais, lorsque c’est le cas, ce sont généralement des espaces extérieurs uniquement (terrasse, jardin, etc.).
Les facteurs les plus importants liés à la satisfaction et aux craintes exprimées par les FBBS sont les suivants :
— Pour le logement, nous relevons une corrélation forte entre la proximité du logement aux commodités et la satisfaction résidentielle. Les préoccupations résidentielles sont, elles, notamment associées à la crainte de vivre dans un logement inadapté au vieillissement, faisant écho aux préférences susmentionnées.
— En ce qui concerne les finances, il ressort des analyses que la façon dont les FBBS perçoivent leur situation financière influence fortement à la fois la satisfaction financière actuelle et l’inquiétude concernant la capacité à subvenir à ses besoins quotidiens dans le futur. Par ailleurs, les FBBS qui craignent devoir déménager en raison de difficultés financières sont également moins satisfaites et ressentent plus de craintes financières.
— Sur le plan de la santé, sans surprise, les FBBS qui sont confrontées à des maladies limitantes sont particulièrement insatisfaites de leur santé et redoutent la perte de leur indépendance dans le futur.
— Pour ce qui est de la vie sociale, l’état de santé perçu joue un rôle clé dans la satisfaction vis-à-vis de la vie et de la crainte de solitude.
Le sondage a révélé par ailleurs que l’amélioration des sources de satisfaction dans un des domaines étudiés (logement, finance, santé, ou vie sociale) peut atténuer les préoccupations dans tous les autres, et inversement.
La situation vue par les communes
Les échanges avec des représentants de dix communes — cinq de Suisse romande et cinq de Suisse alémanique — ont mis en évidence des différences dans l’aptitude des administrations communales à déployer leurs missions et à influencer le marché du logement, en particulier celui des personnes âgées. Toutes les communes mettent leur priorité sur l’accueil des personnes âgées dépendantes ou à risque de le devenir. Cependant, les seniors plus jeunes ne sont pas ciblés. Les représentants communaux rencontrés — ceux en charge du logement et ceux responsables des politiques seniors — ont mis en avant l’importance de la coordination des projets entre les exécutifs cantonaux et communaux. Ils ont également souligné l’importance du renforcement des politiques du logement à vocation sociale, des moyens financiers destinés à la réalisation des projets pour les seniors et du développement des partenariats entre les secteurs publics et privés de l’immobilier.
Les besoins et attentes des FBBS
Dans le cadre des entretiens de groupes, les FBBS ont partagé leur situation individuelle et discuté des causes de leurs difficultés par rapport au logement. Ces entretiens soulignent la nécessité d’anticiper le déménagement vers un logement adapté, de préserver et de développer les liens sociaux ainsi que de se montrer actives dans la prévention de l’isolement. Certaines FBBS hésitent à demander des adaptations de leur logement devenu vétuste ou inadapté à leurs incapacités fonctionnelles, en raison de leurs craintes d’une hausse de loyer appliquée par les régies. La tension sur le marché immobilier confronte les FBBS à un dilemme majeur : rester dans un logement inadapté au vieillissement ou rechercher un logement plus adéquat, au risque d’être au-dessus de leurs moyens financiers. Afin de préserver une qualité de vie accessible à leurs moyens, l’habitat multigénérationnel, les coopératives d’habitation et un environnement proche de la nature reçoivent un intérêt particulier. Enfin, l’importance des conciergeries d’immeuble pour l’instauration des rapports de convivialité et de proximité au sein des bâtiments d’habitation a également été soulignée.
En synthèse, les FBBS font face à plusieurs dilemmes concernant leur logement dans la perspective de leur vieillissement. Leur principal dilemme se résume ainsi : rester ou partir, comment anticiper pour ne pas subir une situation future non souhaitée, comme une entrée en institution ? Il en ressort qu’une FBBS peut hésiter entre rester dans un logement devenu progressivement trop vaste ou inadapté à ses besoins en raison du vieillissement, ou bien déménager vers un logement plus approprié mais coûteux, ou éloigné de ses liens sociaux, ou donnant moins facilement accès à des services essentiels. Quoi qu’il en soit, affronter ce dilemme nécessite des ajustements émotionnels, financiers et logistiques importants.
Recommandations de mesures concrètes
L’étude propose plusieurs pistes à l’intention des autorités communales pour l’amélioration de la situation du logement des FBBS. Elle recommande de conserver, voire d’élargir le parc immobilier municipal, de multiplier les partenariats public-privé et de maintenir le soutien financier aux coopératives d’habitation. Il est essentiel de reconnaître les particularités des difficultés des FBBS en tant que sous-groupe de population en les intégrant de manière spécifique dans les politiques du logement des communes. Outre l’amélioration de la coordination entre les services municipaux, d’autres instruments pratiques ont été évoqués, voire sont déjà testés dans différentes communes : l’instauration d’un bureau communal d’orientation spécifique au logement, les soutiens aux ménages à faibles revenus, la mise en place d’un système d’échange de logements, la constitution d’une base de données centralisée au niveau des communes sur les disponibilités de leurs parcs de logements
respectifs.
Concernant le secteur immobilier, les recommandations visent à intégrer des espaces de vie partagés et d’exploiter les types de logements innovants. Il faut également établir et renforcer proactivement les partenariats public-privé, faciliter l’accès à l’information sur les offres de logements et favoriser la transparence dans la gestion immobilière. De plus, une attention accrue doit être portée aux FBBS lors de l’attribution des logements en coopératives d’habitation, tout en étendant la pratique des loyers établis sur les coûts.
En ce qui concerne les FBBS elles-mêmes, l’étude les encourage à voir le déménagement comme une opportunité et d’anticiper pour déménager à temps. Un choix de logement judicieux ainsi qu’une ouverture à de nouvelles formes de logement et de cohabitation sont importants. Par ailleurs, l’engagement bénévole et la préservation de bonnes relations de voisinage sont des facteurs clés pour améliorer leur qualité de vie présente et future.
Nous définissons les FBBS comme des femmes âgées entre 55 et 75 ans vivant seules dans leur ménage. Selon l’Office fédéral de la statistique, en 2022, 286’279 femmes correspondent à ce profil. Cela représente 26.5% des femmes de cette tranche d’âge. Les études sur le vieillissement, et en particulier celles centrées sur les questions de logement, sont unanimes : les personnes âgées sont réticentes à quitter leur domicile et négligent souvent de se préparer au déménagement. Le manque d’alternatives de logements en est une des causes. Pour éviter que cette impasse mène à une « mobilité contrainte » à l’âge avancé, de nouveaux modèles de logements adaptés au vieillissement sont nécessaires.
Pourquoi s’intéresser aux FBBS ?
Les individus issus du baby-boom arrivent actuellement à la retraite, et presque un quart d’entre eux vivent seuls. Les femmes représentent plus de la moitié de cette catégorie de population et font face à des défis distinctifs. Avec des revenus inférieurs à ceux des hommes, elles sont plus susceptibles d’être financièrement contraintes dans leur choix de logement à la retraite. Par ailleurs, les FBBS occupent souvent un grand logement, qu’elles conservent généralement pendant une longue période étant donné leur plus grande espérance de vie. Un bail signé il y a longtemps les encourage à conserver leur logement afin de préserver un loyer avantageux, prétéritant ainsi l’accès au logement des jeunes familles avec enfants. De plus, les FBBS sont particulièrement vulnérables au sentiment d’isolement, lequel figure dans les études de santé publique comme un des facteurs de risque majeurs fragilisant la santé des personnes au cours du vieillissement. C’est pourquoi de nombreuses politiques publiques mettent l’accent sur les avantages d’un vieillissement actif et encouragent l’implication des aînés dans leur communauté. Toutefois, la thématique du logement des FBBS n’a pas fait l’objet d’études spécifiques jusqu’à maintenant.
Les objectifs de cette recherche
1. Identifier les principales vulnérabilités des FBBS et étudier dans quelle mesure les caractéristiques socio-démographiques, la santé, le parcours de vie, la satisfaction face à la vie et les caractéristiques du logement des FBBS jouent un rôle dans ces vulnérabilités.
2. Analyser les déterminants résidentiels, financiers, sociaux et de santé influençant la satisfaction et les préoccupations des FBBS dans ces quatre dimensions.
3. Étudier les options offertes ou projetées par les communes ainsi que les principaux obstacles perçus par les pouvoirs publics.
4. Discuter avec des FBBS de leurs obstacles et opportunités en matière de logement dans la perspective de leur vieillissement.
5. Élaborer des pistes renforçant l’adéquation de l’offre disponible avec les besoins et attentes des FBBS en matière de logement.
Structure de l’étude
Cette étude exploratoire a porté à la fois sur des analyses quantitatives et qualitatives. Un plan de recherche en quatre étapes a été développé afin de dégager une vision approfondie de la situation du logement des FBBS.
1. Nous avons débuté par une analyse des données du Panel Suisse de Ménages (PSM) afin d’identifier les principales vulnérabilités que rencontrent les FBBS en comparaison avec d’autres groupes de population. Cette étape a permis d’examiner l’impact de divers facteurs tels que les caractéristiques socio-démographiques, la santé, le parcours de vie, la satisfaction vis-à-vis de la vie, ainsi que les caractéristiques de leur logement.
2. Sur la base des vulnérabilités identifiées et des informations issues de la littérature, une enquête a ensuite été réalisée en ligne. Centré sur leurs préoccupations et attentes en termes de logement, finances, santé et vie sociale, ce sondage a recueilli les réponses de 388 FBBS de Suisse romande et de Suisse alémanique. L’analyse statistique a permis de mieux comprendre les conditions de vie des FBBS, ainsi que leurs préférences et choix parfois difficiles auxquels elles sont confrontées. Une attention particulière a été portée à la satisfaction et aux craintes des FBBS dans les quatre dimensions autour desquelles l’enquête a été axée.
3. Des acteurs communaux suisse-romands et alémaniques ont été rencontrés afin d’examiner les options de logement proposées par les communes et de connaître les mesures mises en place pour le vieillissement de leur population, en particulier en matière de logement.
4. Afin d’approfondir les problématiques identifiées dans le sondage et mieux connaître les préférences des FBBS en matière de logement dans la perspective de leur vieillissement, des entretiens sous forme de groupes de discussion (« focus groups ») avec des FBBS romandes et alémaniques ont complété cette étude.
Les vulnérabilités des FBBS
Les données du PSM confirment les résultats de la littérature. En Suisse comme dans d’autres pays occidentaux, on constate une vulnérabilité particulièrement marquée chez les FBBS, en matière de finances, de santé, de vie sociale et de logement, comparé à d’autres groupes de population. Les vulnérabilités des FBBS s’expliquent en partie par une épargne limitée, des revenus faibles, des coûts de logement élevés, une santé fragilisée et leur fréquent rôle de proches aidantes. L’isolement social apparaît comme un frein à leur intention de déménager et, par conséquent, péjore leur satisfaction dans la vie.
Préférences et sources de satisfaction et de craintes
Bien que les préférences des FBBS en termes de logement soient hétérogènes, les données de l’enquête ont permis de dégager certaines généralités. Nous relevons notamment qu’elles souhaitent généralement vieillir dans leur logement actuel, typiquement un appartement de 3 à 3.5 pièces aux étages supérieurs d’un immeuble. Bien que ces immeubles soient généralement équipés de mains courantes et d’un ascenseur, ils sont toutefois fréquemment dépourvus d’autres caractéristiques nécessaires pour assurer un vieillissement autonome et en toute sécurité, comme une douche de plain-pied ou l’absence de seuils. Par ailleurs, ces immeubles disposent peu souvent d’espaces communs, mais, lorsque c’est le cas, ce sont généralement des espaces extérieurs uniquement (terrasse, jardin, etc.).
Les facteurs les plus importants liés à la satisfaction et aux craintes exprimées par les FBBS sont les suivants :
— Pour le logement, nous relevons une corrélation forte entre la proximité du logement aux commodités et la satisfaction résidentielle. Les préoccupations résidentielles sont, elles, notamment associées à la crainte de vivre dans un logement inadapté au vieillissement, faisant écho aux préférences susmentionnées.
— En ce qui concerne les finances, il ressort des analyses que la façon dont les FBBS perçoivent leur situation financière influence fortement à la fois la satisfaction financière actuelle et l’inquiétude concernant la capacité à subvenir à ses besoins quotidiens dans le futur. Par ailleurs, les FBBS qui craignent devoir déménager en raison de difficultés financières sont également moins satisfaites et ressentent plus de craintes financières.
— Sur le plan de la santé, sans surprise, les FBBS qui sont confrontées à des maladies limitantes sont particulièrement insatisfaites de leur santé et redoutent la perte de leur indépendance dans le futur.
— Pour ce qui est de la vie sociale, l’état de santé perçu joue un rôle clé dans la satisfaction vis-à-vis de la vie et de la crainte de solitude.
Le sondage a révélé par ailleurs que l’amélioration des sources de satisfaction dans un des domaines étudiés (logement, finance, santé, ou vie sociale) peut atténuer les préoccupations dans tous les autres, et inversement.
La situation vue par les communes
Les échanges avec des représentants de dix communes — cinq de Suisse romande et cinq de Suisse alémanique — ont mis en évidence des différences dans l’aptitude des administrations communales à déployer leurs missions et à influencer le marché du logement, en particulier celui des personnes âgées. Toutes les communes mettent leur priorité sur l’accueil des personnes âgées dépendantes ou à risque de le devenir. Cependant, les seniors plus jeunes ne sont pas ciblés. Les représentants communaux rencontrés — ceux en charge du logement et ceux responsables des politiques seniors — ont mis en avant l’importance de la coordination des projets entre les exécutifs cantonaux et communaux. Ils ont également souligné l’importance du renforcement des politiques du logement à vocation sociale, des moyens financiers destinés à la réalisation des projets pour les seniors et du développement des partenariats entre les secteurs publics et privés de l’immobilier.
Les besoins et attentes des FBBS
Dans le cadre des entretiens de groupes, les FBBS ont partagé leur situation individuelle et discuté des causes de leurs difficultés par rapport au logement. Ces entretiens soulignent la nécessité d’anticiper le déménagement vers un logement adapté, de préserver et de développer les liens sociaux ainsi que de se montrer actives dans la prévention de l’isolement. Certaines FBBS hésitent à demander des adaptations de leur logement devenu vétuste ou inadapté à leurs incapacités fonctionnelles, en raison de leurs craintes d’une hausse de loyer appliquée par les régies. La tension sur le marché immobilier confronte les FBBS à un dilemme majeur : rester dans un logement inadapté au vieillissement ou rechercher un logement plus adéquat, au risque d’être au-dessus de leurs moyens financiers. Afin de préserver une qualité de vie accessible à leurs moyens, l’habitat multigénérationnel, les coopératives d’habitation et un environnement proche de la nature reçoivent un intérêt particulier. Enfin, l’importance des conciergeries d’immeuble pour l’instauration des rapports de convivialité et de proximité au sein des bâtiments d’habitation a également été soulignée.
En synthèse, les FBBS font face à plusieurs dilemmes concernant leur logement dans la perspective de leur vieillissement. Leur principal dilemme se résume ainsi : rester ou partir, comment anticiper pour ne pas subir une situation future non souhaitée, comme une entrée en institution ? Il en ressort qu’une FBBS peut hésiter entre rester dans un logement devenu progressivement trop vaste ou inadapté à ses besoins en raison du vieillissement, ou bien déménager vers un logement plus approprié mais coûteux, ou éloigné de ses liens sociaux, ou donnant moins facilement accès à des services essentiels. Quoi qu’il en soit, affronter ce dilemme nécessite des ajustements émotionnels, financiers et logistiques importants.
Recommandations de mesures concrètes
L’étude propose plusieurs pistes à l’intention des autorités communales pour l’amélioration de la situation du logement des FBBS. Elle recommande de conserver, voire d’élargir le parc immobilier municipal, de multiplier les partenariats public-privé et de maintenir le soutien financier aux coopératives d’habitation. Il est essentiel de reconnaître les particularités des difficultés des FBBS en tant que sous-groupe de population en les intégrant de manière spécifique dans les politiques du logement des communes. Outre l’amélioration de la coordination entre les services municipaux, d’autres instruments pratiques ont été évoqués, voire sont déjà testés dans différentes communes : l’instauration d’un bureau communal d’orientation spécifique au logement, les soutiens aux ménages à faibles revenus, la mise en place d’un système d’échange de logements, la constitution d’une base de données centralisée au niveau des communes sur les disponibilités de leurs parcs de logements
respectifs.
Concernant le secteur immobilier, les recommandations visent à intégrer des espaces de vie partagés et d’exploiter les types de logements innovants. Il faut également établir et renforcer proactivement les partenariats public-privé, faciliter l’accès à l’information sur les offres de logements et favoriser la transparence dans la gestion immobilière. De plus, une attention accrue doit être portée aux FBBS lors de l’attribution des logements en coopératives d’habitation, tout en étendant la pratique des loyers établis sur les coûts.
En ce qui concerne les FBBS elles-mêmes, l’étude les encourage à voir le déménagement comme une opportunité et d’anticiper pour déménager à temps. Un choix de logement judicieux ainsi qu’une ouverture à de nouvelles formes de logement et de cohabitation sont importants. Par ailleurs, l’engagement bénévole et la préservation de bonnes relations de voisinage sont des facteurs clés pour améliorer leur qualité de vie présente et future.
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Création de la notice
26/11/2024 18:04
Dernière modification de la notice
27/11/2024 7:19