Du danger d'être normal : écrits de fous, littérature et discours médical en France au XIXe siècle

Détails

ID Serval
serval:BIB_E2C5149B3D2E
Type
Actes de conférence (partie): contribution originale à la littérature scientifique, publiée à l'occasion de conférences scientifiques, dans un ouvrage de compte-rendu (proceedings), ou dans l'édition spéciale d'un journal reconnu (conference proceedings).
Collection
Publications
Titre
Du danger d'être normal : écrits de fous, littérature et discours médical en France au XIXe siècle
Titre de la conférence
Psychologies fin de siècle
Auteur⸱e⸱s
Fauvel Aude
Editeur
Université Paris Ouest - Nanterre La Défense
ISBN
9782904906459
ISSN
1166-2212
Statut éditorial
Publié
Date de publication
2008
Peer-reviewed
Oui
Editeur⸱rice scientifique
Cabanès Jean-Louis, Carroy Jacqueline, Edelman Nicole
Numéro
38
Série
Recherches interdisciplinaires sur les textes modernes (RITM)
Pages
237-251
Langue
français
Résumé
L'obsession du XIXe siècle pour le génie est bien connue. De Moreau à Lombroso en passant par Möbius, on sait le lien que les médecins ont alors établi entre pathologie mentale et talent exceptionnel, une thèse poussée à l'extrême par Nordau qui invita à se méfier des prétendus génies, vrais « dégénérés » menaçant de corrompre toute l'humanité. Mais on sait moins, en revanche, qu'à cette image s'en est opposée une autre : celle de la dangerosité des gens normaux. Les théories médicales n'ont en effet pas toujours reçu un accueil positif ; nombre de patients, bien sûr, mais aussi d'écrivains et, même, d'aliénistes critiquant violemment la thèse du génie pathologique. Si ces différents publics ont eu des raisons fort différentes de s'en prendre au discours savant, tous trois finirent par soutenir la même idée : ce n'étaient des génies ou des fous, mais au contraire des gens normaux et des psychiatres dont il fallait se méfier. En suspectant chaque original d'être un déréglé psychique, la pensée médicale se faisait en effet l'alliée du médiocre et, en enfermant tous ces potentiels génies, privait la civilisation de ses esprits créatifs, menaçant à terme d'éteindre le progrès dans le crétinisme général. Cet article s'intéresse ainsi à cette autre vision de la dangerosité, montrant comment la rencontre entre les écrits de patients, d'hommes de lettres et de médecins a contribué à faire émerger une nouvelle vision du partage entre normalité et anormalité psychique, où ce n'était pas le fou mais l'homme normal qu'on craignait.
Mots-clé
histoire, psychiatrie, littérature, folie, Hector Malot, Evariste Marandon de Montyel, France, 19e siècle
Création de la notice
20/10/2016 18:27
Dernière modification de la notice
20/08/2019 17:06
Données d'usage