Plasticité cérébrale fonctionnelle et adaptation prismatique : Étude des modulations des régions occipitales chez des sujets sains

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Accès restreint UNIL
Etat: Public
Version: Après imprimatur
Licence: Non spécifiée
ID Serval
serval:BIB_D9D11F718A9D
Type
Mémoire
Sous-type
(Mémoire de) maîtrise (master)
Collection
Publications
Institution
Titre
Plasticité cérébrale fonctionnelle et adaptation prismatique : Étude des modulations des régions occipitales chez des sujets sains
Auteur⸱e⸱s
FARRON N.
Directeur⸱rice⸱s
CROTTAZ-HERBETTE S.
Codirecteur⸱rice⸱s
CLARKE HOSEK S.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2019
Langue
français
Nombre de pages
38
Résumé
Les accidents vasculaires cérébraux qui touchent la région temporo-partiale ou le cortex
frontal ventral provoquent dans 23,5% des cas une héminégligence visuomotrice.
L'adaptation prismatique (AP) est une méthode de réhabilitation de l’héminégligence
qui consiste à pointer avec l’index des cibles en portant des lunettes à prismes déviant le
champ visuel à droite ou à gauche. L’AP permet de diminuer les symptômes de
l’héminégligence et son impact sur la vie quotidienne. Plusieurs études de neuroimagerie ont
montré des modifications de l’activité cérébrale suite à une séance d’adaptation prismatique,
principalement dans les régions des systèmes attentionnels ventraux et dorsaux.
Jusqu’à ce jour, aucune étude ne s’est spécifiquement intéressée à la modulation de l’activité
cérébrale au niveau du cortex occipital par l’AP. De plus, l’influence du sens de la déviation
des prismes et de la main utilisée pendant l’AP tant à niveau comportemental que sur ces
modulations fonctionnelles n’a pas été clairement établie. Le but de cette étude est d’une part
de déterminer si l’AP module les régions occipitales impliquées dans la vision, et d’autre part
de spécifier l’influence sur ces régions du sens de la déviation des prismes et de la main
utilisée pendant l’AP.
Notre étude a inclus 50 sujets sains droitiers, répartis en 4 groupes selon le sens de la
déviation des prismes (déviation vers la droite ou la gauche) et de la main utilisée pour les
pointages durant l’AP (main droite ou gauche). Un groupe de sujets (n=14) a eu la condition
(1) déviation vers la droite et main droite, un deuxième groupe de sujets (n=11) a eu la
condition (2) déviation vers la gauche et main droite, un troisième groupe de sujets (n=11)
sujets a eu la condition (3) déviation vers la droite et main gauche, et le quatrième groupe de
sujets (n=14) a eu la condition (4) déviation vers la gauche et main gauche. Tous les sujets
ont effectué une simple tâche de détection de cibles visuelles présentées successivement sur
un écran. Cette tâche a été effectuée deux fois, lors de deux passages dans un IRM pendant
des acquisitions d’IRM fonctionnelle, avant et après une séance d’adaptation prismatique au
centre d’imagerie biomédicale du CHUV à Lausanne, Suisse. Le traitement des données a été
effectué dans le Laboratoire des Sciences Cognitives du département des Neurosciences
cliniques du CHUV. En ce qui concerne les données comportementales, nous avons mesuré
deux paramètres chez tous les sujets : le temps de réaction entre l’apparition des cibles et
l’appui sur un bouton-réponse et le nombre de cibles correctement détectées (exactitude). En
ce qui concerne les données d’imagerie cérébrale fonctionnelle, nous avons analysé l’activité
dans 6 régions d’intérêts qui correspondent aux régions V1, V3 et V4 des hémisphères gauche
et droit, pendant la tâche de simple détection visuelle. Dans le but de déterminer l’effet de l’AP
sur l’activité dans les régions visuelles, nous avons effectué des analyses statistiques
comparant l’activité cérébrale de ces différentes régions, ainsi que le comportement des
sujets, avant et après une séance d’AP.
Nos résultats suggèrent que le temps de réaction des sujets a tendance à augmenter après
une séance d’adaptation prismatique, mais que cette augmentation est moins importante si la
main utilisée est du côté opposé au sens de la déviation des prismes. Il n’y a pas eu de
différence d’exactitude avant et après la séance car la tâche demandée était très simple, avec
des performances proches de 100% de réponses correctes avant comme après l’AP.
L’imagerie fonctionnelle a révélé que l’utilisation de prismes déviant le champ visuel du côté
gauche induit une modulation de l’activité cérébrale plus importante que ceux déviant le champ
visuel à droite. Cela soutient la théorie de la dominance du système attentionnel de
l’hémisphère droit sur celui de l’hémisphère gauche. De plus, les modifications de l’activité du
cortex occipital sont plus importantes lorsque les sujets utilisent la main du même côté que le
sens de la déviation des prismes et en particulier lorsque les prismes dévient le champ visuel
à gauche.
Pour conclure, notre étude montre que ni le sens de la déviation des prismes ni le choix de la
main utilisée ne modifie significativement le temps de réaction et l’exactitude des sujets sains.
L’adaptation prismatique déviant le champ visuel à gauche entraîne une modulation de
l’activité du cortex occipital et en particulier de la région V1 plus importante que l’AP déviant
le champ visuel à droite. Le choix de la main utilisée n’a que peu d’impact sur l’activité du
cortex occipital.
Création de la notice
07/09/2020 10:50
Dernière modification de la notice
07/10/2020 6:26
Données d'usage