Cet article examine la persistance de l’endogamie au sein des élites genevoises entre 1890 et 1957 sous l’angle de l’évolution des mariages patriciens. En s'appuyant sur une base de données prosopographiques renseignant sur les mariages de 1423 élites positionnelles, il apporte un éclairage nouveau sur les stratégies matrimoniales des familles patriciennes genevoises. Il montre que, malgré une diminution de l’endogamie entre familles patriciennes, cette dernière persiste à un niveau élevé pendant toute la période observée, traduisant une lente ouverture sociale des patriciens genevois en termes de mariage. Au-delà de l’étude de cas, cet article soulève la question plus générale du mariage en tant que mécanisme de préservation ou de renforcement du pouvoir.