Réinfection par le SARS-CoV-2 et risque de syndrome inflammatoire multisystémique chez l’enfant (MIS-C) : une étude cas-témoins appariée

Détails

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Etat: Public
Version: Après imprimatur
Licence: Non spécifiée
ID Serval
serval:BIB_D46A7715EA66
Type
Mémoire
Sous-type
(Mémoire de) maîtrise (master)
Collection
Publications
Institution
Titre
Réinfection par le SARS-CoV-2 et risque de syndrome inflammatoire multisystémique chez l’enfant (MIS-C) : une étude cas-témoins appariée
Auteur⸱e⸱s
BURDET E.
Directeur⸱rice⸱s
CRISINEL P.
Codirecteur⸱rice⸱s
PLEBANI M.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2024
Langue
français
Nombre de pages
19
Résumé
1.1 Contexte
Le MIS-C, qui signifie Multisystem Inflammatory Syndrome in Children, aussi nommé PIMS (Paediatric Inflammatory Multisystem Syndrome) est une pathologie inflammatoire post- infectieuse sévère de l’enfant qui apparait généralement entre 2 et 6 semaines aprèsune infection à SARS-CoV-2. Ce syndrome est une des complications les plus sévères de l’infection à SARS-CoV-2 et une importante proportion des patients qui en sont atteints nécessitent une admission en réanimation et un support hémodynamique.
La physiopathologie du MIS-C reste inconnue à ce jour, mais une des hypothèses retenues est celle du rôle de super-antigènes. La vaccination SARS-CoV-2 a été introduite depuis 2021 chez l’enfant. L’efficacité des vaccins à ARN messager dans la prévention de ce syndrome a été démontrée dans différentes études. Dans un contexte où l’immunité populationnelle contre le SARS-CoV2 est très élevée chez l’enfant (plus de 90% en Suisse(1)), il est pertinent de comparer le risque de survenue de MIS- C en cas de réinfection par le SARS-CoV-2 comparé à une primo-infection, car cela permettra d’anticiper le risque de survenue d’un MIS-C lors des prochaines vagues de SARS-CoV-2 en fonction du niveau de séroprévalence de la population pédiatrique. Cela pourrait également avoir des conséquences sur les recommandations de vaccination de la population pédiatrique dont le risque de complication, en-dehors du MISC-C, est très faible, même en cas de maladies chroniques.
1.2 Méthode
Pour ce travail, une étude observationnelle, rétrospective et multicentrique a été réalisée en France (Observatoire national Pandor) et en Suisse (CHUV, Lausanne et HUG, Genève). Cette étude est une étude cas-témoins dans une population pédiatrique d’enfants ayant fait une maladie Covid-19 prouvée microbiologiquement, compliquée (cas) ou non (témoins) d’un MIS-C. Pour répondre à l’objectif principal, nous avons mesuré l’association avec une réinfection à SARS-CoV-2.
Nous avons extrait les informations du dossier médical des patient-e-s et complété les informations manquantes en appelant les familles. Tous les patients âgés de plus de 14 ans ou leurs parents si âgés de moins de 14 ans inclus dans cette étude ont signé le consentement général de l’hôpital universitaire.
Puis nous avons apparié un cas (patient infecté par le virus et ayant développé un MIS-C) à un contrôle (patient infecté par le virus n’ayant pas développé de MIS-C), sur l’âge (+/- 6 mois) et le sexe. Nous avons ensuite comparé le nombre de patients ayant développé un MIS-C lors d’une première infection et lors d’une réinfection et avons calculé l’odds ratio entre les deux groupes.
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1.3 Hypohèse
L’hypothèse était qu’il y a un risque maximal de survenue de MIS-C au décours de la première exposition au virus SARS-CoV-2, et que ce risque diminuerait drastiquement lors de réinfections.
1.4 Résultats
Les résultats proviennent d’analyses partielles utilisant uniquement les données françaises. Les données suisses récoltées durant les mois de juin à août 2024 seront intégrées et permettront ainsi les analyses finales. Nous avons analysé 155 cas de MIS-C et 150 contrôles. Les patients MIS-C étaient majoritairement des garçons, avec un âge médian de 106 mois, tous présentant un syndrome inflammatoire et de la fièvre pendant au moins 3 jours.
Cinq contrôles avaient des antécédents de Covid contre un seul dans le groupe MIS-C. Cette différence n'était pas statistiquement significative en analyse univariée (OR de 5,25 ; Cl95% 0.58-250.73, p=0.093). Cependant, après ajustement pour l'âge, une association significative a été trouvée en analyse multivariée (OR de 15,86 ; CI95% 1.97-350.6, p=0.020)
1.5 Discussion
Dans notre étude, les patients atteints de MIS-C ont moins d'antécédents de Covid-19 que les cas témoins, après ajustement pour l’âge. L'étude, est unique en comparant le risque de MIS- C après une première infection ou une réinfection par le SARS-CoV-2. Bien qu'il n'existe pas d'études montrant une diminution de la prévalence du MIS-C lors d'une réinfection, les évidences suggèrent que le vaccin contre le SARS-CoV-2 offre une certaine protection contre le MIS-C, renforçant ainsi la recommandation de la vaccination chez les enfants.
Cependant, notre étude présente plusieurs limites : un nombre restreint de cas avec des antécédents de Covid-19, un matching des patients non optimal, des cas de MIS-C étudiés plus sévères que ceux décrits dans la littérature, et des biais potentiels dus à des rappels et des données manquantes. De plus, nos résultats intermédiaires manquent de données suisses, ce qui réduit le nombre de cas étudiés et la puissance statistique. Notre étude tend à confirmer que le risque de MISC-C est fortement diminué lors d’une réinfection.
Mots-clé
SARS-CoV-2, MIS-C, PIMS, Covid-19, primo-infection, réinfection, vaccination
Création de la notice
29/08/2024 14:55
Dernière modification de la notice
18/10/2024 16:00
Données d'usage