Comment inaugurer sans «consacrer» ? Le système rituel de la «dédicace» des temples réformés (Genève, Neuchâtel, XVIIe-XVIIIe siècle)

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serval:BIB_CE6E78A721BE
Type
Partie de livre
Sous-type
Chapitre: chapitre ou section
Collection
Publications
Institution
Titre
Comment inaugurer sans «consacrer» ? Le système rituel de la «dédicace» des temples réformés (Genève, Neuchâtel, XVIIe-XVIIIe siècle)
Titre du livre
Julien Léonard et Noémie Recous (dir.), Un parcours en protestantisme II. Compagnons de route
Auteur⸱e⸱s
Grosse Christian
Editeur
LARHRA
ISBN
979-10-91592-33-8
Statut éditorial
Publié
Date de publication
2023
Peer-reviewed
Oui
Pages
205-225
Langue
français
Résumé
A première vue, le rituel dont il est question dans cette contribution n’a pas de réelle existence. Les chrétiens réformés ne croient pas que les églises soient sacrées en elles-mêmes ou que leur caractère puisse être modifié par des actes et des paroles rituellement codifiées. Ils rejettent l’idée que la présence du divin puisse être attachée à des espaces spécifiques et considèrent que c’est l’assemblée des fidèles – quel que soit le lieu où elle se réunit – qui institue l’espace d’une présence divine. Dans ces conditions, ils ne ressentent pas le besoin de formaliser l’acte d’inauguration d’un nouvel édifice cultuel. Si elle contient des formulaires pour toute une série de rites, la Forme des prières ecclésiastique, la liturgie rédigée par Calvin en 1542 et demeurée en usage sans modifications importantes dans les Églises réformées francophones du XVIe et du XVIIe siècle, n’en comprend aucun pour un tel acte. Cette absence s’explique en partie pour les raisons théologiques, mais aussi historiques : au XVIe siècle, les réformés se sont retrouvés rarement en situation d’entrer pour la première fois dans des temples qu’ils avaient eux-mêmes bâtis. La plupart du temps, ils se sont réapproprié des lieux de culte existants. On verra dans cette contribution qui se concentre sur la Suisse romande réformée et, principalement les cantons de Genève et Neuchâtel qui sont les mieux documentés, que les choses changent cependant au XVIIe siècle d’abord, avec la construction de nouveaux temples, puis surtout au siècle suivant avec la réforme liturgique qui s’engage à cette époque. Les pasteurs impliqués dans cette réforme expérimentent alors de nouvelles formes de ritualisation de la vie religieuse, qui passent notamment par la célébration de cérémonie de « dédicace » des lieux de culte récemment construits. Toute la difficulté, consistera, dans ces circonstances, à inventer des formes rituelles qui permettent de signifier la fonction particulière du temple sans entraîner l’idée de sa sacralité. L’objet de cette contribution consiste à reconstituer et à analyser les solutions liturgiques qui vont être mises au point pour inaugurer de nouveaux temples et signifier leur fonction spécifique, tout en se démarquant des formes catholiques de « consécration ». Elle mettra ainsi en lumière un « système rituel de la dédicace » réformée qui comprend aussi bien des éléments religieux que politiques et qui réinterprète la notion de sacralité.
Création de la notice
25/03/2023 16:01
Dernière modification de la notice
30/10/2023 7:11
Données d'usage