Contexte : La restriction de croissance intra-utérine ou retard de croissance intra-utérin (RCIU)
concerne 10-15% des grossesses dans le monde. Pourtant, des mécanismes physiopathologiques clairs
n’ont pas été encore identifiés, d’où l’importance de mener des recherches pour tenter de les élucider et
ainsi trouver de potentiels pivots de prise en charge future. Mon travail s’inscrit dans un projet plus vaste,
qui a pour but de mieux comprendre les mécanismes de régulation de la circulation ombilicale dans un
contexte de grossesse avec une croissance fœtale harmonieuse ou un RCIU, ainsi que l’influence du
sexe du fœtus. Ici, il s’agit plus précisément d’étudier l’expression d’une protéine présente dans les
vaisseaux ombilicaux humains, la protéine disulfure isomérase (PDI), qui influence la relaxation induite
par les peptides natriurétiques.
Méthode : La présence de la PDI a été étudiée dans les vaisseaux ombilicaux de nouveau-nés répartis en
quatre groupes : filles AGA (‘appropriate for gestational age’), garçons AGA, filles avec un RCIU
(IUGR, ‘intrauterine growth restriction’) et garçons IUGR. La quantité relative de PDI a été évaluée par
Western blot.
Résultats et conclusions : Cette étude a permis de démontrer la présence d’une quantité plus élevée de
PDI dans les artères ombilicales que dans la veine, suggérant que la voie des peptides natriurétiques joue
un rôle plus important dans les mécanismes de relaxation de l’artère que de la veine ombilicale. D’autre
part, la quantité relative de PDI varie selon le sexe et la présence d’un RCIU, en particulier au niveau
de l’artère ombilicale.
Les résultats montrent, dans leur globalité, que le sexe fœtal, la présence de RCIU ou encore le type de
vaisseau entrent en jeu dans les mécanismes de régulation de la circulation ombilicale. Ces éléments
soutiennent l’importance de prendre en considération ces facteurs lors de futures recherches
biomédicales, mais aussi pour la prise en charge clinique.