Les limites de la pratique clinique : Pourquoi aller au-delà?
Détails
Sous embargo indéterminé.
Accès restreint UNIL
Etat: Public
Version: Après imprimatur
Licence: Non spécifiée
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ID Serval
serval:BIB_CCDC9D0820DA
Type
Mémoire
Sous-type
(Mémoire de) maîtrise (master)
Collection
Publications
Institution
Titre
Les limites de la pratique clinique : Pourquoi aller au-delà?
Directeur⸱rice⸱s
SARAGA M.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2020
Langue
français
Nombre de pages
17
Résumé
La pratique médicale est régie par de nombreuses normes et règles et on attend d'un médecin qu'il les respecte. Ces normes servent à maintenir un cadre thérapeutique standardisé pour minimiser les erreurs. Pourtant, ces normes ne s'appliquent pas avec la même rigueur dans toutes les situations. Il arrive que les règles empêchent la situation d’avancer ou que les habitudes de pratiques cliniques soient mises en difficulté. Le médecin doit donc être capable de s'adapter à des besoins spécifiques pour donner un soin approprié à ses patients. Les réflexions sur les dépassements du cadre concernent majoritairement le milieu psychiatrique (2, 7, 9, 10, 11, 24, 25) et ce travail vise à étendre cette réflexion grâce à un matériel interrogeant des cliniciens expérimentés dans des domaines variés. Les actions de dépassement existent en dehors du cadre habituel de la pratique clinique et donc ne possèdent pas de guides pour aider à traverser les situations de rencontre de limites. C'est pourquoi ce travail s'intéresse aux limites que rencontrent des médecins dans leur pratique clinique et cherche à déterminer les raisons de les franchir.
Ce travail a utilisé une approche qualitative descriptive basée sur un matériel récolté selon une approche phénoménologique. Le recueil des données a été effectué pour une étude par Michael Saraga, psychiatre de liaison au centre hospitalier universitaire vaudois à Lausanne et tuteur de ce travail, sur un échantillon de 11 mentors cliniques de la Faculté de médecine de McGill University réputés pour leur excellence pratique, et ce au travers de deux entretiens semi-structurés avec chaque intervenant. Ce travail a repris ces mêmes entretiens en s’intéressant spécifiquement à la question des limites. Les données ont été approchées de manière inductives, codées, puis organisées en thèmes avec l’aide du tuteur de Master et relues à la lumière de la littérature.
L’analyse des entretiens a mené vers l'identification de trois catégories principales quant à la rencontre de limites. Premièrement, le rôle professionnel d'un médecin lui dicte les limites de sa relation avec le patient. Son dépassement consiste en une sortie du cadre professionnel souvent pour des raisons personnelles. Il nécessite de l’engagement personnel de la part du médecin. Deuxièmement, le médecin a un rôle clinique. Il possède un devoir de soigner qui peut l'amener à tout faire pour le bien de son patient en osant aller au-delà des limites habituelles de sa pratique. Troisièmement, les limites peuvent avoir leur origine dans des facteurs qui ne dépendent pas du médecin. Il peut donc être amené à dépasser ses limites pour compenser des limitations venues d'ailleurs, d'un patient, d'un collègue ou du système. Toutes les situations de dépassement du cadre identifiées dans ce travail ont pour point commun d'être faites dans l'intérêt du patient.
La littérature documente généralement les limites comme des risques qu’il faut contrôler. Or ce travail démontre plutôt que les limites sont quelque chose qu’il faut être prêt à dépasser pour répondre aux besoins de la situation clinique. En effet les limites servent à maintenir le cadre thérapeutique mais il apparaît que les sorties du cadre peuvent avoir des effets bénéfiques selon la situation. Tous les dépassements identifiés dans ce travail ont en commun un besoin de la part du médecin de ne pas se limiter aux normes de pratique mais au contraire d’être prêt à faire ce qui sera nécessaire pour son patient. C'est pourquoi les dépassements identifiés dans ce travail peuvent être vus comme des actes surérogatoires, c'est-à-dire des actions considérées comme moralement bonnes qui vont au-delà des obligations du devoir. Cette notion d’acte surérogatoire peut être entendue comme une réponse individuelle à la normativité présente en médecine et également comme un moyen pour le médecin de s’approcher de ses idéaux moraux.
Ce travail a utilisé une approche qualitative descriptive basée sur un matériel récolté selon une approche phénoménologique. Le recueil des données a été effectué pour une étude par Michael Saraga, psychiatre de liaison au centre hospitalier universitaire vaudois à Lausanne et tuteur de ce travail, sur un échantillon de 11 mentors cliniques de la Faculté de médecine de McGill University réputés pour leur excellence pratique, et ce au travers de deux entretiens semi-structurés avec chaque intervenant. Ce travail a repris ces mêmes entretiens en s’intéressant spécifiquement à la question des limites. Les données ont été approchées de manière inductives, codées, puis organisées en thèmes avec l’aide du tuteur de Master et relues à la lumière de la littérature.
L’analyse des entretiens a mené vers l'identification de trois catégories principales quant à la rencontre de limites. Premièrement, le rôle professionnel d'un médecin lui dicte les limites de sa relation avec le patient. Son dépassement consiste en une sortie du cadre professionnel souvent pour des raisons personnelles. Il nécessite de l’engagement personnel de la part du médecin. Deuxièmement, le médecin a un rôle clinique. Il possède un devoir de soigner qui peut l'amener à tout faire pour le bien de son patient en osant aller au-delà des limites habituelles de sa pratique. Troisièmement, les limites peuvent avoir leur origine dans des facteurs qui ne dépendent pas du médecin. Il peut donc être amené à dépasser ses limites pour compenser des limitations venues d'ailleurs, d'un patient, d'un collègue ou du système. Toutes les situations de dépassement du cadre identifiées dans ce travail ont pour point commun d'être faites dans l'intérêt du patient.
La littérature documente généralement les limites comme des risques qu’il faut contrôler. Or ce travail démontre plutôt que les limites sont quelque chose qu’il faut être prêt à dépasser pour répondre aux besoins de la situation clinique. En effet les limites servent à maintenir le cadre thérapeutique mais il apparaît que les sorties du cadre peuvent avoir des effets bénéfiques selon la situation. Tous les dépassements identifiés dans ce travail ont en commun un besoin de la part du médecin de ne pas se limiter aux normes de pratique mais au contraire d’être prêt à faire ce qui sera nécessaire pour son patient. C'est pourquoi les dépassements identifiés dans ce travail peuvent être vus comme des actes surérogatoires, c'est-à-dire des actions considérées comme moralement bonnes qui vont au-delà des obligations du devoir. Cette notion d’acte surérogatoire peut être entendue comme une réponse individuelle à la normativité présente en médecine et également comme un moyen pour le médecin de s’approcher de ses idéaux moraux.
Mots-clé
Limites, Pratique clinique, Professionnalisme, Surérogation, Recherche qualitative
Création de la notice
07/09/2021 12:32
Dernière modification de la notice
05/04/2023 5:55