La science-fiction dans les productions médiatiques japonaises à l'ère de la techno-utopie : imaginaires du désastre et réappropriations politiques
Détails
ID Serval
serval:BIB_CCB8D447754A
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
La science-fiction dans les productions médiatiques japonaises à l'ère de la techno-utopie : imaginaires du désastre et réappropriations politiques
Directeur⸱rice⸱s
Boillat Alain
Codirecteur⸱rice⸱s
Guex Samuel
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2021
Langue
français
Résumé
Cette étude se propose de discuter le contemporain japonais par ses productions médiatiques. Pour clarifier les enjeux du Japon au XXIe siècle, nous pensons qu'une analyse des représentations du technologique produites par les industries culturelles du siècle précédent est susceptible de nous informer sur les phénomènes de résistance, de constance et de consensus dans les discours d'innovation et de progrès au niveau des industries culturelles mais aussi de la classe dirigeante. La deuxième moitié du xxe siècle se singularise par la pérennisation de discours de célébration d'une reconstruction nationale grâce au technologique, d'un imaginaire que nous nommons « techno-utopie ». Cet imaginaire nationaliste diffuse la vision d'un pays dont le bien-être humain, la stabilité démographique et l'armonie sociale sont atteignables grâce aux bienfaits technologiques. Afin de faire apparaître les échanges complexes qu'il entretient avec les représentations science-fictionnelles populaires japonaises, nous optons pour une approche à la croisée de différentes disciplines - étude des média, histoire culturelle, théorie des relations internationales. Notre approche consiste à appliquer notre analyse sur une temporalité longue, recouvrant la deuxième moitié du xxe siècle et le début du XXIe siècle, de manière à identifier les récurrences discursives et représentationnelles. Les productions science fictionnelles applaudissent ou questionnent les idées de progrès et d'innovation, le mouvement en avant inexorable provoqué par les logiques capitalistes. En ce sens, elles épousent étroitement les transformations de la société japonaise depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, nous engageons une discussion autour de la science-fiction à l'aide de critères pensés pour isoler les productions les plus à même de permettre un rapprochement, volontaire ou pas, avec les discours de la techno-utopie. Nous désirons explorer comment les productions science-fictionnelles japonaises problématisent les tensions entre harmonie et désastre, entre stabilité et explosion. Celles-ci sont singulièrement présentes dans les univers fictionnels qui thématisent le monstrueux et/ou le superhéroïsme, qui les font dialoguer.
Le chapitre I est dédié à une étude du genre de la science-fiction japonaise. Plus spécifiquement, il s'agit de faire l'histoire d'une catégorie générique en contexte, c'est-à-dire à partir d'un champ d'expression précis, de configurations socioculturelles propres à un espace de production et de réception qui procède de l'histoire des formes médiatiques et des technologies au Japon. Nous consacrons la majorité de notre chapitre Il à la franchise de monstres géants débutée en 1954 « Godzilla ». Celle-ci s'illustre, dès ses débuts et jusqu'à ses productions récentes, par une forte tendance à mettre en scène la classe dirigeante japonaise, à spéculer sur ses réactions et ses agissements face à une menace imminente. La franchise
« Godzilla » produit un cinéma de la catastrophe qui thématise explicitement la mise en danger des valeurs morales et de l'éthique auxquelles sont tenus un gouvernement, les milieux scientifiques et les forces militaires. Notre chapitre III questionne les liens entre imaginaires nationalistes et productions médiatiques au Japon, cette fois dans le contexte des discours des classes politiques et économiques dirigeantes. Les différentes campagnes promotionnelles gouvernementales, dont les plus récentes mobilisent spécifiquement différents univers science fictionnels, constituent des jalons temporels qui rythment notre parcours de l'histoire du Japon moderne et contemporain.
Le chapitre I est dédié à une étude du genre de la science-fiction japonaise. Plus spécifiquement, il s'agit de faire l'histoire d'une catégorie générique en contexte, c'est-à-dire à partir d'un champ d'expression précis, de configurations socioculturelles propres à un espace de production et de réception qui procède de l'histoire des formes médiatiques et des technologies au Japon. Nous consacrons la majorité de notre chapitre Il à la franchise de monstres géants débutée en 1954 « Godzilla ». Celle-ci s'illustre, dès ses débuts et jusqu'à ses productions récentes, par une forte tendance à mettre en scène la classe dirigeante japonaise, à spéculer sur ses réactions et ses agissements face à une menace imminente. La franchise
« Godzilla » produit un cinéma de la catastrophe qui thématise explicitement la mise en danger des valeurs morales et de l'éthique auxquelles sont tenus un gouvernement, les milieux scientifiques et les forces militaires. Notre chapitre III questionne les liens entre imaginaires nationalistes et productions médiatiques au Japon, cette fois dans le contexte des discours des classes politiques et économiques dirigeantes. Les différentes campagnes promotionnelles gouvernementales, dont les plus récentes mobilisent spécifiquement différents univers science fictionnels, constituent des jalons temporels qui rythment notre parcours de l'histoire du Japon moderne et contemporain.
Création de la notice
17/05/2021 12:01
Dernière modification de la notice
18/05/2021 5:35