Cette thèse étudie le fonctionnement interactionnel des savoirs dans la consultation de médecine de premier recours, dans une perspective qui articule un contexte local, c'est-à-dire l'enchaînement séquentiel des énoncés, à un contexte plus général tel que les identités en présence et les façons qu'ont les participants à une interaction de manifester un savoir, pour eux-mêmes ou pour l'autre. Son objectif général est de décrire, selon la perspective des participants eux- mêmes, les domaines d'expertise respectifs du médecin et du patient, appelés «territoires». Ceux-ci correspondent aux informations appartenant davantage au patient d'un côté ; davantage au médecin de l'autre. Cet objectif de description des territoires épistémiques dans la consultation médicale se développe dans deux directions complémentaires : d'une part, la recherche participe à l'étude des savoirs en interaction en langue française et, d'autre part, elle contribue à une meilleure connaissance de l'institution médicale en matière de savoirs.
Cette recherche empirique est fondée sur un corpus de consultations de médecine interne générale récolté en Suisse romande et transcrit selon la méthode de l'analyse conversationnelle.