Les requérants d’asile (RA) constituent une population vulnérable, à risque augmenté d’infection par le VIH, de diagnostic tardif et de transmettre le virus. Cette étude vise à tester la faisabilité d’un test de dépistage du VIH pour les RA arrivant dans les cantons du Valais et de Vaud afin de mieux répondre aux recommandations suisses et internationales qui cherchent à élargir le dépistage afin de détecter et traiter précocement toute personne VIH-positive. Ceci dans son propre intérêt et afin d’enrayer au mieux la transmission puisqu’une personne traitée efficacement peut être considérée comme non contagieuse.
Méthode
Proposition d’un test de dépistage VIH gratuit sur une base volontaire aux RA nouvellement arrivés entre novembre 2015 et juin 2016 dans le canton du Valais et entre juin et octobre 2016 dans le canton de Vaud. Le test a été effectué lors de consultations médicales obligatoires, après une information écrite (VS) ou orale (VD). Les RA de moins de 16 ans et les femmes enceintes ont été exclus. L’étude a été approuvée par la Commission d’éthique du canton de Vaud. Les données récoltées dans une base anonymisée ont été analysées et des comparaisons univariées et multivariées ont été établies entre les données démographiques et les taux d’acceptation du dépistage dans les 2 cantons.
Résultats
Huit-cent-sept RA se sont vus proposer un test de dépistage VIH : 451 (55.9%) en VS et 356 (44.1%) dans le canton de VD. Leur âge moyen était de 27.6 ans. Ils étaient majoritairement célibataires (67.4%) et originaires d’Afrique Subsaharienne (60.8%). Le taux global d’acceptation du dépistage est de 72.2% ; 63.2% en VS, avec une diminution temporelle liée à un déficit progressif d’information, et 83.7% dans le canton de VD, avec une stabilité au cours du temps. Deux cas auparavant inconnus d’infection par le VIH ont été découverts, 5 autres étaient déjà connus (prévalence=0.87%). Tous ont pu rapidement être pris en charge par des consultations spécialisées. Le sexe masculin, l‘origine d’Afrique subsaharienne et l’inclusion dans le canton de Vaud constituaient des facteurs indépendants d’acceptation du dépistage.Conclusion
Le taux d’acceptation du dépistage VIH est élevé chez les RA arrivant dans les cantons du VS et de VD. Les quelques cas d’infection détectés ont pu être rapidement pris en charge. Les différences d’acceptation entre les 2 cantons apparaissent liées à des différences démographiques, au mode de consentement et aux moyens à disposition.