Acheminement vers le concept de dispositif. Présupposés d’une notion, diachronie d’une problématique.
Détails
ID Serval
serval:BIB_B26024524692
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
Acheminement vers le concept de dispositif. Présupposés d’une notion, diachronie d’une problématique.
Directeur⸱rice⸱s
Albera François
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
05/02/2022
Langue
français
Résumé
Le concept de dispositif joue un rôle important au sein des discours théoriques sur le cinéma et les médias. Le présent travail interroge la formation de ce concept au gré de ses déplacements à travers différents champs : ceux de la philosophie, de la psychanalyse et du cinéma. La question qui nous guide n’est pas tant celle de la définition du concept – qu’est qu’un dispositif ? – que celle de ses usages : pourquoi dit-on dispositif ? Quel problème le concept a-t-il pour vocation de résoudre et quelles solutions dessinent ses déplacements ?
Le problème qui préside à la formation du concept de dispositif se dessine au carrefour d’une réflexion qui concerne la technique et ses « effets » d’une part, et la structure et son extension d’autre part. Or, la notion de dispositif n’est pas la seule située à cette intersection. En effet, il est nécessaire de prendre en compte, outre la notion de dispositif, toute une série d’autres notions qui déploient leur portée conceptuelle dans le même champ problématique. Celles-ci peuvent se répartir en deux catégories. Dans une première catégorie évoluent des notions dont la portée se veut disruptive. C’est le cas du concept de Gestell chez Heidegger, du concept d’objet a chez Lacan, de celui de causalité métonymique chez Althusser, ou encore de celui de suture dans les Cahiers du cinéma. Ces concepts, développés au fil des années 1960, partagent une même fonction disruptive : ils ont pour vocation de délimiter, au carrefour du questionnement sur la technique et sur la structure, un espace vide. Dans cette entreprise, les deux questions se font écho de façon analogique : la structure, comme la technique, ne trouve sa consistance que dans l’absence de sa cause. C’est précisément ce vide que les notions d’appareil chez Baudry et Althusser, de machine chez Deleuze-Guattari et de dispositif chez Foucault ont pour vocation de combler : il s’agit là des concepts qui entrent dans la seconde catégorie. Ces trois concepts, développés au cours des années 1970, ont une fonction descriptive et analytique. Bien qu’ils désignent, à l’instar du concept de structure, des agencements ; ces concepts ne présupposent désormais en rien la modalité des rapports entre les éléments qu’ils assemblent. Le principe de cohérence se trouve reversé sur les techniques et de leur développement historique. En somme, loin de reconduire les jeux de l’analogie entre la structure et la technique, ces concepts opèrent leur complète jonction. En somme, ils font varier l’extension du concept de structure en lui conférant une assise matérielle et topologique via un paradigme technique.
De l’interrogation sur la technique menée par Heidegger dans les années 1950, jusqu’au concept de dispositif élaboré par Foucault dans Surveiller et Punir en 1975, ce travail examine la formation du concept au gré de ses déplacements à travers les champs de la psychanalyse, de la philosophie et du cinéma. La théorie cinématographique – en plein essor à cette époque dans les revues d’avant-garde – joue un rôle prépondérant quant au développement du concept. En contrechamp, le cinéma est souvent convoqué par les philosophes pour conférer au concept une assise matérielle et topologique. Si bien que le cheminement que dessine le concept de dispositif n’est pas tant celui d’une « application » ou d’un « apport » conceptuel de la philosophie au cinéma que le tracé d’une singulière histoire cinématographique de la philosophie.
Le problème qui préside à la formation du concept de dispositif se dessine au carrefour d’une réflexion qui concerne la technique et ses « effets » d’une part, et la structure et son extension d’autre part. Or, la notion de dispositif n’est pas la seule située à cette intersection. En effet, il est nécessaire de prendre en compte, outre la notion de dispositif, toute une série d’autres notions qui déploient leur portée conceptuelle dans le même champ problématique. Celles-ci peuvent se répartir en deux catégories. Dans une première catégorie évoluent des notions dont la portée se veut disruptive. C’est le cas du concept de Gestell chez Heidegger, du concept d’objet a chez Lacan, de celui de causalité métonymique chez Althusser, ou encore de celui de suture dans les Cahiers du cinéma. Ces concepts, développés au fil des années 1960, partagent une même fonction disruptive : ils ont pour vocation de délimiter, au carrefour du questionnement sur la technique et sur la structure, un espace vide. Dans cette entreprise, les deux questions se font écho de façon analogique : la structure, comme la technique, ne trouve sa consistance que dans l’absence de sa cause. C’est précisément ce vide que les notions d’appareil chez Baudry et Althusser, de machine chez Deleuze-Guattari et de dispositif chez Foucault ont pour vocation de combler : il s’agit là des concepts qui entrent dans la seconde catégorie. Ces trois concepts, développés au cours des années 1970, ont une fonction descriptive et analytique. Bien qu’ils désignent, à l’instar du concept de structure, des agencements ; ces concepts ne présupposent désormais en rien la modalité des rapports entre les éléments qu’ils assemblent. Le principe de cohérence se trouve reversé sur les techniques et de leur développement historique. En somme, loin de reconduire les jeux de l’analogie entre la structure et la technique, ces concepts opèrent leur complète jonction. En somme, ils font varier l’extension du concept de structure en lui conférant une assise matérielle et topologique via un paradigme technique.
De l’interrogation sur la technique menée par Heidegger dans les années 1950, jusqu’au concept de dispositif élaboré par Foucault dans Surveiller et Punir en 1975, ce travail examine la formation du concept au gré de ses déplacements à travers les champs de la psychanalyse, de la philosophie et du cinéma. La théorie cinématographique – en plein essor à cette époque dans les revues d’avant-garde – joue un rôle prépondérant quant au développement du concept. En contrechamp, le cinéma est souvent convoqué par les philosophes pour conférer au concept une assise matérielle et topologique. Si bien que le cheminement que dessine le concept de dispositif n’est pas tant celui d’une « application » ou d’un « apport » conceptuel de la philosophie au cinéma que le tracé d’une singulière histoire cinématographique de la philosophie.
Mots-clé
Dispositif, cinéma, technique, psychanalyse, marxisme, apparatus theory, idéologie, Foucault, Derrida, Deleuze, Lyotard, Lacan, panopticon, panoptique, media archaeology
Création de la notice
03/02/2022 11:57
Dernière modification de la notice
10/05/2022 5:36