LE FORMICARIUS DE JEAN NIDER O.P. († 1438). LA SOCIETE CHRETIENNE AU MIROIR DE L'OBSERVANCE. EDITION, TRADUCTION, NOTES ET COMMENTAIRE

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ID Serval
serval:BIB_B00585ACF033
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
LE FORMICARIUS DE JEAN NIDER O.P. († 1438). LA SOCIETE CHRETIENNE AU MIROIR DE L'OBSERVANCE. EDITION, TRADUCTION, NOTES ET COMMENTAIRE
Auteur⸱e⸱s
Chêne Catherine
Directeur⸱rice⸱s
Paravicini Bagliani Agostino
Codirecteur⸱rice⸱s
Andenmatten Bernard
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2021
Langue
français
Résumé
Le Formicarius (ou Fourmilière) est sans conteste l'œuvre latine la plus connue du dominicain observant allemand et réformateur de son ordre Jean Nider (ca. 1380-1438), une célébrité qui tient d'abord à ses liens avec l'histoire de la sorcellerie. Rédigée vers 1436-1438, l'œuvre présente sous la forme d'une dialogue entre un maître et son élève, un théologien dominicain (Nider lui-même) et un jeune frère surnommé le paresseux, un enseignement sur les mœurs des bons et des mauvais représentants de la société chrétienne qui s'appuie sur trois supports: il est introduit par de courtes leçons morales où bons et mauvais comportements sont définis à partir de l'interprétation allégorique des propriétés de la fourmi; les moralités sont ensuite illustrées par des exemples de vrais et de faux miracles qui, à l'époque de Nider, sont venus récompenser ou sanctionner de bons ou de mauvais fidèles, avant d'être développées sur la base de questions qui ouvrent sur la .Pratique religieuse et pastorale des frères. L'ensemble est divisé en cinq livres de douze chapitres, trois consacrés aux mœurs des hommes bons, deux à ceux des mauvais. Or, dans sa dernière partie consacrée « aux sorciers et à leurs déceptions », le Formicarius présente une série de témoignages sur des poursuites menées « récemment » dans le diocèse de Lausanne contre des sorciers et des sorcières qui en font l'un des six écrits qui, dans les années 1430-1440, ont décrit pour la première fois l'imaginaire du sabbat, à l'origine de la grande chasse de l'époque moderne. Dès les années 1980, ces témoignages ont alors valu au Formicarius d'être cité dans les études s'attachant à préciser l'origine de de cette croyance destinée à marquer durablement l’histoire religieuse occidentale. Le Formicarius n'est toutefois pas un traité démonologique, ni un manuel écrit à l'intention des inquisiteurs : il s'agit d'un traité moral destiné d'abord et dans son ensemble aux jeunes représentants de
!'Observance dominicaine (représentés par l'élève), un mouvement visant à la restauration de la vie religieuse dans lequel Nider, qui occupa les fonctions de vicaire des couvents réformés de la province dominicaine de Teutonie et de prieur des couvents réformés de Nuremberg et de Bâle, joua un rôle actif. Écrite à une époque où les observants étaient encore minoritaires, l'œuvre, à travers sa description des bons et des mauvais comportements des fidèles illustrés par des récits de vrais ou de faux miracles, vise ainsi d'abord à renforcer la foi des frères réformés, puis à les guider dans leur vie religieuse et leurs activités pastorales, c ci dans le but de les encourager à poursuivre l'œuvre de réforme, d'abord de leur ordre, puis de la société chrétienne. À ce titre, le Formicarius est donc un témoin important des ambitions réformatrices globales des représentants de l'Observance dominicaine, pour qui la réforme de leur ordre ne fut conçue que comme une première étape précédant celle de la société chrétienne dans son ensemble. Plus globalement, l'œuvre se présente comme une source très riche pour qui s'intéresse à la vie religieuse des premières décennies du· XVe siècle, Nider, qui, outre ses fonctions de vicaire et de prieur, fut également actif comme prédicateur, confesseur, ambassadeur pour le Concile de Bâle et enseignant à la Faculté de théologie de l'université de Vienne, s'étant largement appuyé sur son expérience ou sur celle d'informateurs rencontrés au cours de ses déplacements au sein de la province dominicaine de Teutonie pour constituer son corpus de récits de miracles.
Malgré son intérêt, le Formicarius n'était jusqu'à maintenant accessible dans son intégralité que sur la base d'éditions anciennes (la plus récente remontant à 1692). Ce travail en présente la première édition critique complète établie sur -la base de l'ensemble des manuscrits disponibles (vol. II), suivie d'une traduction française (vol. III). Le texte latin est lui-même précédé d'une partie introductive et d'une analyse des enseignements (vol. I).
Création de la notice
07/02/2022 10:16
Dernière modification de la notice
08/02/2022 6:36
Données d'usage