Non traité, un anévrisme de l’aorte abdominale (AAA) va continuer à s’expandre avec le risque d’engendrer une rupture.[10] Les études ont démontré une baisse de la mortalité et morbidité à court terme avec l’EVAR (Endovascular Aneurysm Repair) par rapport à la chirurgie ouverte.[1] L’EVAR est désormais devenu le traitement de première intention chez la plupart des patients. [1] Plusieurs études se sont intéressées à l’influence du genre sur les résultats post-EVAR. Certaines ne montrent pas de différence significative concernant la mortalité à 30 jours post-EVAR élective [3, 6, 7], la mortalité après 1 année [6, 7], ainsi que sur le taux de réintervention [3,7]. D’autres études ont trouvé une influence négative du sexe féminin sur la mortalité à 30 jours [4, 8], la mortalité après 1 année [8], et le taux de réintervention [4], ou encore un risque supérieur de réintervention chez les hommes [9].
Objectifs :
L’objectif de cette étude est de déterminer s’il y a une différence entre les hommes et les femmes sur les résultats des traitements endovasculaires des anévrismes aortiques effectués au CHUV.
Méthode :
Dans notre étude, nous avons inclus les données de patients opérés entre le 01.01.17 et 31.12.18 au CHUV ayant bénéficié d’un EVAR. C’est une étude rétrospective, observationnelle et monocentrique (CHUV). Nous évaluons la mortalité les endofuites et les réinterventions post-opératoire après EVAR.
Résultats :
99 patients ont été enrôlés dans notre études dont 10.1% de femmes. Notre population est âgée, multimorbide, notamment hypertendue et tabagique. Nous ne retrouvons pas de différence entre les genres concernant ces caractéristiques démographiques et comorbidités. Nous observons l’apparition d’endofuites à 1 mois chez 44.4% des femmes et 22.9% des hommes. 10.2% des hommes ont développé des endofuites et aucune femme entre 1-3 mois. Aucune nouvelle endofuite n’est apparue entre 3-6 mois, mais 10% des femmes et 7.7% des hommes en ont développé une entre 6-12 mois. Concernant les réinterventions, la plupart surviennent le 1er mois chez 5.6% des hommes et 10% des femmes. Nous retrouvons une mortalité masculine à 1 mois de 6.7% et à 1 an de 20.2%. Il n’y a aucun décès à 1 an chez les femmes.
Conclusions :
Notre population est semblable du point de vue démographique aux autres études similaires. Notre cohorte comprend un nombre très restreint de patientes ce qui rejoint également les limitations observées dans beaucoup d’études qui traitent de ce sujet. Nous n’avons par conséquent, pas pu à observer d’influence significative du genre sur les résultats post- EVAR.