Objectif
Ce travail a comme but principal d'évaluer l’incidence du traumatisme cervical vasculaire indirect à haute énergie au CHUV pendant les 20 dernières années et de repérer les causes du changement de cette incidence. Les autres objectifs de ce travail sont de décrire la prise en charge clinique des patients en fonction de l'étendue du traumatisme ainsi que le devenir de ces lésions vasculaires cervicales traumatiques et leur évolution. Nous voulons également déterminer les facteurs qui définissent le devenir des patients.
Matériel et méthode
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique observationnelle incluant tous les patients ayant reçu un diagnostic radiologique de lésion vasculaire cervicale traumatique et qui ont été adressés aux urgences du CHUV entre mars 2001 et décembre 2020. Ce travail a ensuite été séparé en deux parties réalisées en concomitance. La première partie a été réalisée par deux radiologues expérimentés qui ont relu indépendamment et en aveugle les imageries aigues. La seconde partie a consisté à récolter les données contenues dans le dossier médical des sujets inclus.
Résultats
Ce travail a inclus 93 patients (71% d’hommes et 29% de femmes) avec un total de 125 dissections. L’âge moyen est de 45.5 ans. L’incidence des dissections cervicales aux urgences du CHUV ces vingt dernières années est estimée à 1.24%. Le mécanisme en cause le plus fréquent est l’accident de voiture sur la voie publique.
Les dissections de grade 1 à 4 ont majoritairement été traitées par un anticoagulant et/ou un antiagrégant alors que pour les dissections de grade 5, des thérapies plus invasives ont été utilisées (notamment endovasculaire et chirurgical).
Les trois principaux facteurs de risque associés à un taux de décès hospitalier et à un taux d’AVC élevés sont le nombre d’artères atteintes par une dissection par patient, le grade des dissections et la localisation des dissections.
Conclusion
Nous avons pu mettre en évidence une augmentation de l’incidence des traumatismes vasculaires indirects à haute énergie au CHUV ces vingt dernières années mais la cause de cette augmentation n’a pas pu être clairement identifiée.