Caractéristiques des Marchés du Travail de l'OCDE
Détails
ID Serval
serval:BIB_ACA16971772D
Type
Article: article d'un périodique ou d'un magazine.
Collection
Publications
Institution
Titre
Caractéristiques des Marchés du Travail de l'OCDE
Périodique
Economie & Prevision
ISSN
0249-4744 (Print)
1777-5795 (Online)
1777-5795 (Online)
Statut éditorial
Publié
Date de publication
2006
Volume
173
Numéro
2
Pages
171-178
Langue
français
Notes
Bouis_Renne_2006
Résumé
Dans un article récent, André Sapir a caractérisé les différents marchés du travail en Europe à partir de leur performance en matière d'efficacité et d'équité. Il mettait ainsi en évidence la capacité de différents arrangements institutionnels à améliorer le taux d'emploi, d'une part, et à réduire les inégalités et la pauvreté, d'autre part.
L'approche développée ici est différente; elle part du constat que les pays où les revenus moyens sont les plus élevés sont souvent des pays où les allocations chômages sont relativement basses. Ainsi, trois groupes de pays se distinguent au sein de l'OCDE :
- dans les pays anglo-saxons, les salaires perçus sont élevés, mais, en dépit de taux de chômage faibles et de durées de chômage réduites, le risque de perte de revenu est fort en raison de la faiblesse des taux de remplacement en cas de chômage;
- dans les pays d'Europe continentale les revenus sont inférieurs à ceux des pays anglo-saxons, mais les niveaux de risque souvent aussi, et ce en dépit des taux de chômage élevés qui y prévalent;
- dans les pays scandinaves, les revenus sont relativement élevés et le risque relativement faible.
La question se pose de savoir s'il existe, dans le choix des caractéristiques des marchés du travail, un arbitrage entre le niveau espéré de revenu et le risque supporté par un travailleur sur ce revenu. Autrement dit, il se peut que des niveaux de revenu plus faibles reflètent au moins partiellement un choix social de ne pas soumettre les agents économiques à des fluctuations de revenu trop fortes.
Cette hypothèse est examinée à partir d'un modèle rendement-risque, où l'objectif des agents économiques est d'obtenir un revenu élevé et fluctuant le moins possible. Selon leur aversion au risque, ils accepteront plus ou moins de perte de revenu pour garantir sa stabilité.
Si cette approche confirme celle de Sapir quant à la position privilégiée dont jouissent les pays nordiques, elle est plus nuancée concernant les autres pays. Il n'y a pas de supériorité intrinsèque du modèle anglo-saxon sur le modèle continental. Le choix entre les deux dépend du degré d'aversion au risque de chaque société : des agents économiques prêt à supporter de fortes fluctuations de leur revenu préféreront vivre dans un marché du travail de type anglosaxon, alors que des agents privilégiant la stabilité de leur revenu individuel préféreront les caractéristiques de l'Europe continentale.
Des évaluations quantitatives et leur comparaison avec l'aversion au risque révélée par les comportements individuels sur les marchés financiers ne permettent pas de classer les marchés du travail continentaux et anglo-saxons. Il n'en demeure pas moins qu'ils sont tous dominés par les caractéristiques des marchés du travail scandinaves.
L'approche développée ici est différente; elle part du constat que les pays où les revenus moyens sont les plus élevés sont souvent des pays où les allocations chômages sont relativement basses. Ainsi, trois groupes de pays se distinguent au sein de l'OCDE :
- dans les pays anglo-saxons, les salaires perçus sont élevés, mais, en dépit de taux de chômage faibles et de durées de chômage réduites, le risque de perte de revenu est fort en raison de la faiblesse des taux de remplacement en cas de chômage;
- dans les pays d'Europe continentale les revenus sont inférieurs à ceux des pays anglo-saxons, mais les niveaux de risque souvent aussi, et ce en dépit des taux de chômage élevés qui y prévalent;
- dans les pays scandinaves, les revenus sont relativement élevés et le risque relativement faible.
La question se pose de savoir s'il existe, dans le choix des caractéristiques des marchés du travail, un arbitrage entre le niveau espéré de revenu et le risque supporté par un travailleur sur ce revenu. Autrement dit, il se peut que des niveaux de revenu plus faibles reflètent au moins partiellement un choix social de ne pas soumettre les agents économiques à des fluctuations de revenu trop fortes.
Cette hypothèse est examinée à partir d'un modèle rendement-risque, où l'objectif des agents économiques est d'obtenir un revenu élevé et fluctuant le moins possible. Selon leur aversion au risque, ils accepteront plus ou moins de perte de revenu pour garantir sa stabilité.
Si cette approche confirme celle de Sapir quant à la position privilégiée dont jouissent les pays nordiques, elle est plus nuancée concernant les autres pays. Il n'y a pas de supériorité intrinsèque du modèle anglo-saxon sur le modèle continental. Le choix entre les deux dépend du degré d'aversion au risque de chaque société : des agents économiques prêt à supporter de fortes fluctuations de leur revenu préféreront vivre dans un marché du travail de type anglosaxon, alors que des agents privilégiant la stabilité de leur revenu individuel préféreront les caractéristiques de l'Europe continentale.
Des évaluations quantitatives et leur comparaison avec l'aversion au risque révélée par les comportements individuels sur les marchés financiers ne permettent pas de classer les marchés du travail continentaux et anglo-saxons. Il n'en demeure pas moins qu'ils sont tous dominés par les caractéristiques des marchés du travail scandinaves.
Création de la notice
23/09/2015 15:46
Dernière modification de la notice
20/08/2019 15:16