Introduction: Le déclin cognitif subjectif est commun chez les personnes âgées, il influence la qualité de vie et peut représenter la manifestation la plus précoce d'un déclin cognitif évoluant vers une démence. À ce jour les facteurs associés au déclin cognitif subjectif sont encore peu connus.
Objectifs (1) Évaluer les associations entre le déclin cognitif subjectif et les caractéristiques démographiques, sociales, cliniques et la personnalité ainsi que la qualité de vie, avec et sans ajustement pour la performance cognitive objective. (2) lnvestiguer la relation entre névrosisme, qualité de vie et déclin cognitif subjectif.
Méthode: Analyse transversale d'une cohorte de 1567 sujets sans démence de l'étude CoLaus/PsyCoLaus, habitant la zone urbaine de Lausanne {Suisse) âgés de 64 ans et plus (âge moyenne 70.9 ± 4.7 ans). Le déclin cognitif subjectif a été évalué au travers d'un questionnaire validé et composé de 10 items, le Questionnaire de la Plainte Cognitive. Les traits de personnalité, la qualité de vie et le support social perçu ont été évalués avec des auto-questionnaires. Les informations sur la dépression et l'anxiété ainsi que les caractéristiques socio-économiques, activité professionnelle incluse, ont été obtenues au travers d'un entretien semi-structuré. Le fonctionnement cognitif a été évalué avec une batterie de tests neuropsychologiques complète.
Résultat : Le déclin cognitif subjectif était présent chez 18.5% de l'échantillon et était associé avec une moins bonne performance en mémoire et fluence verbale. Après avoir ajusté pour des éventuels facteurs confondants, le déclin cognitif subjectif était associé à l'activité professionnelle, le névrosisme, et la dépression. Une analyse exploratoire a révélé des associations entre le déclin cognitif subjectif et la qualité de vie, le névrosisme ainsi que leur intégration.
Conclusion : Mise à part la performance cognitive objective, le déclin cognitif subjectif est en relation avec plusieurs facteurs psychosociaux chez les personnes âgées ne souffrant pas d'une démence. Ces résultats sont importants pour le développement d'interventions pour réduire la plainte cognitive, améliorer la qualité de vie et prévenir le déclin cognitif objectif dans la population générale.