Impact de l'âge de début d'abus de substances sur la présentation et l'évolution d'un premier épisode de psychose
Détails
Sous embargo indéterminé.
Accès restreint UNIL
Etat: Public
Version: Après imprimatur
Licence: Non spécifiée
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ID Serval
serval:BIB_95C4FDB90F8A
Type
Mémoire
Sous-type
(Mémoire de) maîtrise (master)
Collection
Publications
Institution
Titre
Impact de l'âge de début d'abus de substances sur la présentation et l'évolution d'un premier épisode de psychose
Directeur⸱rice⸱s
CONUS P.
Codirecteur⸱rice⸱s
GOLAY P.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2023
Langue
français
Nombre de pages
21
Résumé
La littérature rapporte une histoire d’abus de substances parmi les personnes présentant un premier
épisode de psychose plus fréquente que dans la population générale et avec celle-ci, tout un lot de
conséquences négatives tant sur la maladie que sur la vie sociale. Toutefois, la question de l’âge auquel
la consommation débute n’a que peu, voire pas du tout été étudiée en dehors du cannabis. Or, le
probable impact néfaste d’un abus précoce sur le développement cérébral et le fonctionnement
cognitif risque fortement d’influencer la présentation et l’évolution d’une psychose débutante, ainsi
que sa possibilité de rétablissement.
Ce travail a pour objectifs de décrire la prévalence des abus de substances dans le cadre d’un premier
traitement médical pour une psychose débutante et d’étudier les différents profils de consommation
avec un intérêt particulier pour l'âge de début d’abus de substances et son impact sur la présentation
et l’évolution de la maladie pendant le suivi thérapeutique.
Pour ce faire, nous utilisons des données cliniques récoltées au sein d’une cohorte de 460 patient·e·s
âgé·e·s de 18 à 35 ans ayant présenté un premier épisode de psychose et ayant participé à un suivi
prospectif de trois ans dans la région Lausannoise au sein du programme de Traitement et
d'Intervention dans la phase Précoce dans les troubles Psychotiques (TIPP) du Service de psychiatrie
générale du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV). Nous séparons alors les substances en
trois groupes selon la prévalence de leur consommation abusive (18.9% pour l’alcool, 31.2% pour le
cannabis et ses dérivés, 10.2% pour les autres substances) et questionnons leur relation avec diverses
variables socio-démographiques. Enfin, nous explorons l’impact de l'âge de début d’abus de ces
substances sur l'âge de survenue du premier épisode psychotique ainsi que sa présentation, son
évolution et ses possibilités de rémission.
Les résultats démontrent un impact néfaste significatif et commun aux trois groupes de substances
mentionnés ci-dessus sur de nombreuses variables socio-démographiques. Nous trouvons d’un côté
un ajustement pré-morbide, une conscience de la maladie et une évaluation globale des
fonctionnements clinique et social (EGF et SOFAS) moins bons et de l’autre, une augmentation du
nombre de délits avant et pendant le programme, ainsi que des multi-consommations et abus de
substances durant le suivi. D’autres caractéristiques, en revanche, diffèrent d’un groupe de substances
à l’autre. Citons notamment le cannabis et ses dérivés, seules substances où le genre masculin n’est
pas surreprésenté et où la consommation se révèle stable durant le traitement ; l’alcool, où certains
items sociaux tels que le statut marital, l’activité professionnelle et l’indépendance de logement ne
sont pas altérés contrairement aux autres groupes ; les autres substances qui sont les seules à être
corrélées à une augmentation des tentatives de suicide. Enfin, un plus jeune âge lors du début d’abus
de substances est lié à une survenue plus précoce du premier épisode de psychose, ainsi qu’à une
moins bonne rémission à la fin du programme, et ce, pour toutes les substances.
Cette étude confirme la prévalence plus élevée de l’usage de substances parmi les personnes
présentant une psychose débutante en comparaison de la population générale du même âge, ainsi
que leur impact néfaste sur la présentation et l’évolution de ce trouble. Cette constatation est
d’ailleurs généralisable à toutes les substances étudiées. De plus, un premier abus de substances
précoce impacte négativement l’âge d’occurrence de la maladie et son évolution à la fin du
programme. Ces résultats témoignent de l’importance d’une intervention ciblée sur les
consommations, et ce, le plus tôt possible, qu’il s’agisse de prévention, de détection ou de traitement.
épisode de psychose plus fréquente que dans la population générale et avec celle-ci, tout un lot de
conséquences négatives tant sur la maladie que sur la vie sociale. Toutefois, la question de l’âge auquel
la consommation débute n’a que peu, voire pas du tout été étudiée en dehors du cannabis. Or, le
probable impact néfaste d’un abus précoce sur le développement cérébral et le fonctionnement
cognitif risque fortement d’influencer la présentation et l’évolution d’une psychose débutante, ainsi
que sa possibilité de rétablissement.
Ce travail a pour objectifs de décrire la prévalence des abus de substances dans le cadre d’un premier
traitement médical pour une psychose débutante et d’étudier les différents profils de consommation
avec un intérêt particulier pour l'âge de début d’abus de substances et son impact sur la présentation
et l’évolution de la maladie pendant le suivi thérapeutique.
Pour ce faire, nous utilisons des données cliniques récoltées au sein d’une cohorte de 460 patient·e·s
âgé·e·s de 18 à 35 ans ayant présenté un premier épisode de psychose et ayant participé à un suivi
prospectif de trois ans dans la région Lausannoise au sein du programme de Traitement et
d'Intervention dans la phase Précoce dans les troubles Psychotiques (TIPP) du Service de psychiatrie
générale du Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV). Nous séparons alors les substances en
trois groupes selon la prévalence de leur consommation abusive (18.9% pour l’alcool, 31.2% pour le
cannabis et ses dérivés, 10.2% pour les autres substances) et questionnons leur relation avec diverses
variables socio-démographiques. Enfin, nous explorons l’impact de l'âge de début d’abus de ces
substances sur l'âge de survenue du premier épisode psychotique ainsi que sa présentation, son
évolution et ses possibilités de rémission.
Les résultats démontrent un impact néfaste significatif et commun aux trois groupes de substances
mentionnés ci-dessus sur de nombreuses variables socio-démographiques. Nous trouvons d’un côté
un ajustement pré-morbide, une conscience de la maladie et une évaluation globale des
fonctionnements clinique et social (EGF et SOFAS) moins bons et de l’autre, une augmentation du
nombre de délits avant et pendant le programme, ainsi que des multi-consommations et abus de
substances durant le suivi. D’autres caractéristiques, en revanche, diffèrent d’un groupe de substances
à l’autre. Citons notamment le cannabis et ses dérivés, seules substances où le genre masculin n’est
pas surreprésenté et où la consommation se révèle stable durant le traitement ; l’alcool, où certains
items sociaux tels que le statut marital, l’activité professionnelle et l’indépendance de logement ne
sont pas altérés contrairement aux autres groupes ; les autres substances qui sont les seules à être
corrélées à une augmentation des tentatives de suicide. Enfin, un plus jeune âge lors du début d’abus
de substances est lié à une survenue plus précoce du premier épisode de psychose, ainsi qu’à une
moins bonne rémission à la fin du programme, et ce, pour toutes les substances.
Cette étude confirme la prévalence plus élevée de l’usage de substances parmi les personnes
présentant une psychose débutante en comparaison de la population générale du même âge, ainsi
que leur impact néfaste sur la présentation et l’évolution de ce trouble. Cette constatation est
d’ailleurs généralisable à toutes les substances étudiées. De plus, un premier abus de substances
précoce impacte négativement l’âge d’occurrence de la maladie et son évolution à la fin du
programme. Ces résultats témoignent de l’importance d’une intervention ciblée sur les
consommations, et ce, le plus tôt possible, qu’il s’agisse de prévention, de détection ou de traitement.
Mots-clé
psychose débutante, consommation de cannabis, consommation d’alcool, abus de substances, âge
Création de la notice
13/08/2024 12:14
Dernière modification de la notice
14/08/2024 6:18