Les services d'urgence préhospitaliers et hospitaliers sont souvent appelés à prendre en charge des patients victimes d'une overdose d'opiacés. Le traitement initial en est assez simple. Il associe de manière bien codifiée la ventilation artificielle et l'administration de naloxone et est souvent couronné de succès en l'absence d'un arrêt cardio-circulatoire asphyxique. La prise en charge ultérieure est par contre beaucoup plus complexe et démontre, dans la pratique, de nombreuses insuffisances. L'évaluation correcte du risque de rechute est difficile, notamment lors d'intoxications mixtes de plus en plus fréquentes ou en cas de prise d'opiacés par voie orale. L'application des recommandations de la littérature sur les durées d'observations minimales sûres est souvent irréalisable et le besoin d'une prise en charge médico-sociale sous-estimé.