Contexte: Les troubles de l'humeur sont l'une des causes majeures de la morbidité au niveau mondial, en raison du nombre élevé de personnes affectées et des conséquences néfastes sur leur qualité de vie. Le développement naturel, qui concerne les deux sous-types majeurs des troubles de l'humeur, le trouble dépressif majeur (TDM) et le trouble bipolaire (TBP), doit encore être davantage élucidé. En plus, vue la complexité du TDM par rapport à sa présentation symptomatique, son développement et sa réponse au traitement pharmacologique, diviser ce trouble en plusieurs sous-types plus homogènes pourrait mieux nous renseigner sur les mécanismes sous-jacents à leur émergence. Buts et méthode : Les buts de ce travail étaient de : 1) évaluer simultanément les associations entre des facteurs de risque potentiels, soit des facteurs sociodémographiques, de style de vie, environnementaux, psychologiques, inflammatoires et cardio-métaboliques, et l'incidence des sous-types du TDM parmi des adultes de la population générale suivis sur une période de plus de 5 ans (n = 1524, moyenne d'âge 51.4 ans); et 2) identifier les troubles comorbides et les précurseurs des TBP et du TDM sur un échantillon d'enfants de parents avec un TDM ou un TBP suivis pendant plus de 13 ans (n = 449, moyenne d'âge au début de l'étude 10.1 ans). Résultats : 1) Les sous-types du TDM dans la population générale étaient prédits par des combinaisons de caractéristiques partiellement différentes, suggérant que ces sous-types diffèrent non seulement dans leur présentation clinique mais aussi dans les facteurs qui contribuent à leur développement. 2) Les épisodes (hypo)maniaques et du TDM chez les enfants de parents avec un trouble de l'humeur étaient associés avec des comorbidités psychiatriques similaires, mais comportaient des précurseurs psychiatriques différents. Ces résultats suggèrent des cheminements pathogéniques distincts qui conduisent aux deux sous-types majeurs des troubles de l'humeur. Conclusion : Dans l'ensemble, ces résultats soulignent le besoin de différencier entre les catégories de troubles de l'humeur sous forme de sous-types plus homogènes, ce qui pourrait contribuer au perfectionnement de stratégies de détection précoce et à la prévention primaire et secondaire de leur développement.
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Background: Mood disorders are one of the leading causes of the global burden of disease, due to the large number of people affected and to their heavy conséquences on quality of life. The natural development, leading to the two major subtypes of mood disorders, major depressive disorder (MDD) and bipolar disorders (BPD), still needs to be efucidated. Moreover, given that MDD is a complex illness with regard to its symptom manifestations, course and response to pharmacological treatment, dividing this disorder into more homogeneous subtypes may shed more light on the mechanisms underlying its emergence. Aims and methods: Accordingly, the aims of the present work were to: 1) simultaneously assess the associations of a comprehensive array of potential socio-demographic, lifestyle, environmental, psychological, inflammatory and cardio-metabolic risk factors with the incidence of the subtypes of MDD in midlife during a more than 5-yearfollow-up in the général population (n = 1524, mean âge 51.4 years), and 2) to identify lifetime comorbid disorders and antecedents of either BPD or MDD in a more than 13 year follow- up study of the offspring (n = 449, mean âge at study intake 10.1 years) of parents with both MDD and BPD. Results: 1) MDD subtypes in the général population were predicted by partially distinct combinations of baseline characteristics suggesting that these subtypes not only differ in their clinical manifestations but also in factors that contribute to their development. 2) (Hypo)manic episodes and MDD in offspring of parents with mood disorders were associated with similar psychiatrie comorbid lifetime conditions but with différent psychiatrie antecedents. These findings further support differential pathogenic pathways leading to the two major types of mood disorders. Conclusions: Taken together, the results emphasize the need to differentiate the heterogeneous category of mood disorders into more homogeneous subtypes: that may contribute to refining stratégies for early détection and primary or secondary prévention of mood disorders.