La jeunesse s'allonge et ses frontières deviennent plus floues (Baudelot J988 ; Galland, 1993 et 1997). Si l'on retient le départ du domicile parental et l'accès à un emploi comme des critères d'acquisition de l'indépendance résidentielle et financière, ces étapes décisives sont connues plus tardivement. D'un côté, les jeunes retardent leur départ du domicile parental. De l'autre, leur insertion professionnelle est de plus en plus souvent un processus long et difficile, ponctué de passages dans des emplois précaires. Au-delà de la concomitance de ces deux phénomènes, peut-on dire qu'il existe un impact significatif de la trajectoire professionnelle sur la trajectoire familiale ? Le chômage et les situations d'emplois précaires menacent-ils l'accès à la maturité que constitue l'autonomie résidentielle? A l'inverse, la trajectoire familiale a-telle un impact significatif sur la trajectoire professionnelle ? Un séjour prolongé au domicile parental améliore-t-il le processus d'insertion professionnelle ou, au contraire, décourage-t-il l'effort de recherche d'emploi ? Cet article vise à présenter des éléments de réponse à ces questions. L'approche économétrique standard ne permet pas d'étudier de façon pertinente des relations entre trajectoires interdépendantes. Une approche en termes de modèles de durée bivariés sera développée. Elle apporte une solution partielle à ce problème. [Auteurs]