La construction argumentative des émotions dans les débats parlementaires français sur l'abolition de la peine de mort

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ID Serval
serval:BIB_77832781EA8D
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
La construction argumentative des émotions dans les débats parlementaires français sur l'abolition de la peine de mort
Auteur⸱e⸱s
Micheli R.
Directeur⸱rice⸱s
Adam J.-M.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Adresse
Faculté des lettres Université de Lausanne UNIL - Dorigny Anthropole - bureau 2049 CH-1015 Lausanne SUISSE
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2008
Langue
français
Nombre de pages
353
Notes
REROID:R005005437
Résumé
Ce travail se situe au carrefour de la rhétorique, des théories de l'argumentation et de la
linguistique du discours : il s'intéresse aux modalités diverses selon lesquelles une émotion
peut être sémiotisée par un locuteur, et cela dans le cadre spécifique d'un discours de type
argumentatif. Le questionnement vise à reprendre à nouveaux frais le concept rhétorique de
pathos et porte, de façon générale, sur les rapports complexes qui unissent l'argumentation,
d'une part, et l'émotion, d'autre part.
L'hypothèse développée a trait à ce que l'on peut appeler l'argumentabilité des
émotions. Les locuteurs ne font pas seulement « appel » à l'émotion dans le but d'accroître
l'efficacité d'une argumentation visant à établir le bien-fondé d'une opinion ou
l'opportunité d'une action : ils peuvent aussi, dans certains cas, chercher à argumenter pour
ou contre l'émotion elle-même. Ils s'efforcent alors de formuler les raisons pour lesquelles il
convient ou, au contraire, il ne convient pas d'éprouver cette émotion. La construction de
l'émotion est dite « argumentative », dans le sens où l'émotion en vient à constituer l'objet
même de l'argumentation : l'effort argumentatif des locuteurs porte moins sur des
dispositions à croire et à agir que sur des dispositions à ressentir. Parler de
l'« argumentabilité » des émotions, c'est insister sur le fait - essentiel, mais rarement
relevé - que les émotions donnent elles aussi prise aux opérations argumentatives que l'on
recense traditionnellement (mise en doute quant à la légitimité, justification ou, au contraire,
tentative de réfutation).
Ce travail ne vise pas seulement à apporter une contribution théorique aux études sur
l'argumentation : il entend aussi mettre en pratique l'analyse argumentative sur un corpus
de textes. Il s'agit des comptes-rendus écrits des principaux débats parlementaires français
relatifs à l'abolition de la peine de mort (1791, 1848, 1908 et 1981). Bien qu'il s'échelonne
sur une période de près de deux siècles, ce corpus présente une forte cohésion, dans la
mesure où les textes qui le composent traitent d'un même thème et appartiennent à un
même genre de discours. Cette cohésion est essentielle, dans la mesure où elle autorise une
pratique raisonnée de la comparaison en diachronie : l'enjeu est de décrire l'évolution des
stratégies argumentatives à travers le temps. Observé sur une longue durée, le pathos que
développent les parlementaires favorables ou au contraire hostiles à l'abolition présente des
visages multiples. On cherche à décrire aussi rigoureusement que possible la logique qui,
lors de chaque débat, préside à la construction d'émotions comme la peur, la pitié,
l'indignation ou encore la honte.
Création de la notice
13/09/2010 15:23
Dernière modification de la notice
27/10/2020 10:53
Données d'usage