« Les femmes violeuses existent-elles ? naissance d'un tabou dans la France du XIXe siècle »

Détails

ID Serval
serval:BIB_7071147D113E
Type
Actes de conférence (partie): contribution originale à la littérature scientifique, publiée à l'occasion de conférences scientifiques, dans un ouvrage de compte-rendu (proceedings), ou dans l'édition spéciale d'un journal reconnu (conference proceedings).
Collection
Publications
Titre
« Les femmes violeuses existent-elles ? naissance d'un tabou dans la France du XIXe siècle »
Titre de la conférence
Crimes et délits. XVe Colloque des Invalides
Auteur⸱e⸱s
Fauvel Aude
Editeur
Du Lérot
Organisation
XVe Colloque des Invalides
Adresse
Paris, 18 Novembre 2011
ISBN
978-2-35548-071-3
Statut éditorial
Publié
Date de publication
2012
Editeur⸱rice scientifique
Lefrère Jean-Jacques, Pierssens Michel
Volume
91-116
Langue
français
Résumé
Quand on parle d'histoire du viol, c'est une histoire polarisée des rapports hommes/femmes, une histoire de la violence masculine qui vient en tête, tant il est vrai que ce sont majoritairement des individus de sexe féminin qui sont victimes de violences sexuelles. Dès lors, l'infraction inverse, l'idée de femmes abusant des hommes, provoque plutôt l'incrédulité, la chose paraissant si ce n'est impossible, du moins si rare qu'elle ne dit pas grand-chose de l'espace de l'agression sexuelle. Dans cette contribution, je souhaiterais néanmoins montrer que ce rejet des femmes violeuses qui paraît peut-être aller de soi (les hommes sont souvent plus forts, leur appareil génital ne permet pas qu'on exerce sur eux des manoeuvres non consenties, etc.) est en fait une construction historiquement datée, reposant sur une série d'exclusions qui trahissent la pesanteur des clichés de genre. Car il faut savoir que le Code pénal de 1810 permettait initialement en France de poursuivre les femmes pour « viol ». Les femmes violeuses furent donc une réalité durant un demi-siècle, avant d'être ensuite écartées du champ pénal. Pourquoi ? C'est ce que cet article examine en croisant littératures juridiques et médicales, puisque c'est en s'appuyant sur le discours de la science, le discours du « vrai » biologique, que le législateur fut conduit au XIXe siècle à nier l'existence des prédatrices sexuelles. Si les femmes violeuses sont minoritaires au regard des hommes, il n'empêche que l'histoire de leur refoulement en dit donc long sur la construction savante des préjugés de genre et sur la difficulté à sortir d'une vision des femmes en « sexe faible ».
Mots-clé
histoire, genre, sexualité, viol, droit, médecine légale, psychiatrie, victimes masculines, femmes abusives, nymphomanie, Ambroise Tardieu, France, XIXe siècle
Création de la notice
20/10/2016 17:21
Dernière modification de la notice
20/08/2019 14:29
Données d'usage