L’acquisition du langage chez Stanley Cavell : confusion scolastique et réflexivité critique

Détails

ID Serval
serval:BIB_6ADC1B7BCDDA
Type
Article: article d'un périodique ou d'un magazine.
Collection
Publications
Institution
Titre
L’acquisition du langage chez Stanley Cavell : confusion scolastique et réflexivité critique
Périodique
A Contrario
Auteur⸱e⸱s
Erard Yves
Statut éditorial
Publié
Date de publication
2017
Peer-reviewed
Oui
Volume
2
Numéro
25
Langue
français
Résumé
La figure de l’enfant traverse la dernière philosophie de Wittgenstein et imprègne toute celle de Cavell. Les grands yeux que l’enfant pose sur son nouveau monde viennent interroger notre usage adulte des mots et du monde. Cavell pense que les réponses que donne la philosophie doivent être très attentives aux questions que nous adressent l’acquisition du langage. L’enfant n’apprend pas à parler en accumulant du vocabulaire. Cavell, comme Wittgenstein, nous met en garde contre cette fausse image que nous nous faisons de la transmission de nos mots et à laquelle nous succombons trop facilement, mais de manière plus intime puisque la figure de l’enfant s’incarne dans ses propres enfants. Cet article traite de cette confusion scolastique et de la réflexivité critique qu’impose toute réflexion sur le langage ordinaire pour montrer combien nous n’échappons pas aux pièges qu’il nous tend et que ce « nous » n’a rien de personnel. Les doutes que nous entretenons à l’égard de nos mots de tous les jours sont des doutes sérieux. Pas un doute méthodique, mais un scepticisme vécu dont l’aspect apparaît dans la figure de l’enfant pour peu qu’on apprenne à le voir.
work. The way children look at their brand-new world with their eyes wide open questions our adult way of using words and the world. Cavell believes that philosophy should pay a great deal of attention to the kind of answers our acquisition of language requires. Children do not learn to speak by accumulating new words. Similarly to Wittgenstein, Cavell warns us against believing in this false image of how we inherit words, but in a more intimate manner, as the figure of the child has the face of his own children. This paper deals with this kind of academic confusion and with the sort of critical reflexivity that reflection on ordinary language demands. It attempts to demonstrate that it is difficult to get away from the traps that ordinary language sets us (this “us” is nothing personal). The doubts we have about our everyday words must be taken seriously. They are not methodological doubts, but an experienced skepticism that can appear on the face of a child if one learns to see it.
Création de la notice
19/12/2017 11:35
Dernière modification de la notice
10/11/2021 7:40
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