En voyage pour Monseigneur. Ambassadeurs, officiers et messagers à la cour de Savoie (1391-1465)

Détails

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ID Serval
serval:BIB_6595210BD6A2
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
En voyage pour Monseigneur. Ambassadeurs, officiers et messagers à la cour de Savoie (1391-1465)
Auteur⸱e⸱s
Pibiri E.
Directeur⸱rice⸱s
Paravicini Bagliani A.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
03/2006
Langue
français
Nombre de pages
627
Notes
REROID: R004989848; 2 vol.
Résumé
Résumé
Amédée VIII, premier comte de Savoie à accéder au titre ducal en 1416, est bien connu pour avoir édicté les Statuta Sabaudie en 1430, pour être devenu ermite à Ripaille près de Thonon en 1434 et, enfin, pour avoir été élu antipape en 1439 sous le nom de Félix V. Mais ce sont surtout ses capacités de fin diplomate qui émergent de l'historiographie. Amédée VIII a en effet su rester en dehors de la guerre de Cent Ans en arbitrant les différentes parties entre 1407 et 1435, puis en continuant son oeuvre d'intermédiaire en Italie jusqu'en 1438. Loin d'être désintéressée, cette activité diplomatique a été utilisée à bon escient pour les propres intérêts du duché.
Cette importante activité diplomatique s'est traduite par un nombre élevé d'ambassades envoyées
auprès des protagonistes des différents conflits. La politique matrimoniale d'Amédée VIII, visant à un
potentiel agrandissement du duché, a généré un tout aussi considérable va-et-vient. Néanmoins, les
acteurs des négociations, qu'il s'agisse d'ambassadeurs, d'officiers ou de messagers, ainsi que les
modalités pratiques et matérielles de leurs missions, ont totalement été négligés, les historiens s'étant
surtout attelés à reconstituer les événements politiques et à vanter l'habileté diplomatique d'Amédée
VIII. En étudiant l'exceptionnelle série de comptes conservée aux Archives d'Etat de Turin, les
documents émanant des notaires ducaux ou de la Chambre, ainsi que les recueils d'instructions, il
résulte qu'Amédée VIII a organisé les voyages de ses officiers au niveau législatif, administratif,
financier et pratique, afin d'en faire un instrument de pouvoir et de gouvernement maîtrisé et
performant. L'enjeu est en effet fondamental: au niveau international, les ambassadeurs permanents
n'existant pas encore, chaque négociation est tributaire d'un voyage pour faire valoir ses droits,
protéger ou élargir ses frontières, négocier un mariage, s'assurer une aide militaire ou signer un traité
de paix. Les Statuta Sabaudiae sont ainsi les premiers édits savoyards conservés à évoquer les
ambassadeurs. La création de dossiers diplomatiques organisés autour des négociations avec un Etat,
notamment Milan, met aussi en lumière cette nécessité de contrôler l'intense activité diplomatique
déployée par Amédée VIII. La bonne gestion de la diplomatie passe donc également par un important
effort de classification de la documentation qu'elle génère en de véritables archives diplomatiques.
De même, il ressort très clairement que la diplomatie d'Amédée VIII s'appuie sur une utilisation
particulièrement ciblée de ses officiers. Le duc utilise ainsi au mieux les compétences de chacun, qu'il
soit question d'ambassadeurs devant traiter de négociations capitales ou de simples chevaucheurs.
Dans le cas des légats, c'est principalement dans l'entourage direct du prince qu'ils sont choisis, parmi
les conseillers ou les officiers. Ils bénéficient de la confiance de leur seigneur et sont en plus au fait de la situation politique environnante. Les ambassades savoyardes sont d'ailleurs principalement
composées d'après un modèle alliant le prestige de la noblesse aux capacités juridiques. Dans ce sens,
les légations unissant un officier noble à un juriste sont monnaie courante. Le premier pourra briller au
sein de la cour par sa maîtrise du cérémonial, tandis que le second veillera aux problèmes liés au droit
et à la rédaction des actes. Amédée VIII pratique également une diplomatie de continuité en envoyant régulièrement les mêmes ambassadeurs auprès d'un seigneur. Ce procédé tend à instaurer un climat de confiance entre les deux parties, le souvenir personnel étant un facteur parfois fondamental lors de négociations. Il donne en outre aux envoyés du duc l'avantage de suivre un même dossier sur une longue période et, ainsi, d'en maîtriser les moindres aspects. Au fil des missions naissent ainsi de véritables spécialistes d'un Etat ou d'affaires particulières. Ces derniers ne sont toutefois pas cantonnés à gérer un seul type de négociation, bien que l'on puisse définir des traits particuliers.
Devenu pape, Amédée VIII gardera néanmoins, jusqu'à sa mort en 1451, une influence prépondérante sur son fils Louis dépourvu de son sens aigu de la diplomatie. Le principat de Louis ne peut donc être envisagé séparément de celui de son père. Louis conservera d'ailleurs les supports établis par Amédée VIII pour son appareil diplomatique. Le nouveau duc devra cependant affronter de lourds déboires financiers et une grande instabilité du personnel administratif qui déboucheront in fine sur un refus du voyage diplomatique de la part de certains officiers, remettant ainsi en cause le service du prince.
Création de la notice
17/11/2008 15:57
Dernière modification de la notice
20/08/2019 14:21
Données d'usage