Cette étude exploratoire examine les expériences de violences vécues par 24 travailleuses du sexe (TdS) en Suisse, dont 22 femmes cisgenres et 2 femmes transgenres, âgées de 28 à 63 ans. Majoritairement issues de parcours migratoires, elles exercent dans divers environnements (rue, salons, hôtels, domicile) avec une expérience professionnelle de plus de trois ans. Les résultats montrent que les formes de violences les plus fréquentes incluent les violences sexuelles par retrait non consensuel du préservatif (70,8 %), ainsi que les discriminations, insultes et vols d'argent ou d'objets (50 % chacune). Les clients sont les principaux auteurs de ces violences, mais des passant·e·s, collègues et conjoint·e·s sont également cités. Concernant le recours aux services de soutien, 62,5 % des TdS ont partagé leurs expériences avec quelqu’un, bien que des obstacles tels que la peur, la honte ou la méconnaissance des services disponibles persistent. Les recommandations soulignent l'importance de renforcer la sécurité des lieux de travail, notamment par l'installation d'alarmes et la présence d'agents de sécurité. Il est également essentiel de mieux informer les TdS sur la prévention et sur les services auxquels elles ont droit. Enfin, il est nécessaire de développer des ressources plus accessibles, telles que des brochures sur les démarches à suivre en cas de violences.