Expériences, opinions et ressources identifiées par des médecins de premier recours et des infirmier·ères concernant la prise en soin des patient·es de la communauté LGBTQI+
Détails
Sous embargo indéterminé.
Accès restreint UNIL
Etat: Public
Version: Après imprimatur
Licence: Non spécifiée
Accès restreint UNIL
Etat: Public
Version: Après imprimatur
Licence: Non spécifiée
ID Serval
serval:BIB_62BF9A8DE529
Type
Mémoire
Sous-type
(Mémoire de) maîtrise (master)
Collection
Publications
Institution
Titre
Expériences, opinions et ressources identifiées par des médecins de premier recours et des infirmier·ères concernant la prise en soin des patient·es de la communauté LGBTQI+
Directeur⸱rice⸱s
BIZE R.
Codirecteur⸱rice⸱s
DEBONS J.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2023
Langue
français
Nombre de pages
33
Résumé
De nombreuses études se penchant sur l’état de santé et l’accès aux soins des personnes de la
communauté LGBTQI+ démontrent qu’elles présentent des disparités en santé et des difficultés d’accès
à des soins équitables. En effet, les personnes de la diversité arc-en-ciel endurent encore beaucoup de
stigmatisation et discrimination dans les soins, tout cela étant susceptible d’engendrer des conditions
médicales bien plus prévalentes dans cette population : dépression, comportements suicidaires,
addictions, diabète ou douleurs chroniques. Il est attendu des médecins de premier recours et des
infirmier·ères d’adapter leur pratique pour prendre en compte ces inégalités et tenter de les atténuer.
Cependant, lorsqu’on regarde leur formation, on remarque qu’il reste de franches lacunes en ce qui
concerne la prise en soin des personnes arc-en-ciel. La présente étude a pour objectif d’explorer les
représentations et opinions de professionnel·les de la santé en Suisse romande à ce sujet.
Une revue ciblée de la littérature a été d’abord nécessaire pour contextualiser ce travail de recherche
et se doter de points de comparaisons avec nos résultats. Des entretiens semi-dirigés individuels avec
trois médecins généralistes et cinq infirmier·ères ont représenté le cœur de ce travail, dans l’idée de
les interroger sur leurs conceptions de la prise en soin des patient·es LGBTQI+ et de les inciter à partager
leurs expériences. Les entretiens ont également porté sur leur formation dans ce domaine et sur les
potentielles améliorations qu’ils et elles souhaiteraient voir être apportées. Les résultats extraits des
interviews ont été analysés en fonction de la profession (médecins généralistes ou infirmier·ères) puis
comparés dans la discussion.
Pour la majorité des practicien·nes interrogé·es, la prise en soin des personnes de la diversité arc-en-
ciel ne diffère pas des autres patient·es. Pour les infirmier·ères, c’est surtout pour ne pas leu faire subir
une discrimination qu’ils et elles ne modifient par leur pratique selon l’identité de genre ou l’orientation
sexuelle de leur patientèle. Pour les médecins généralistes, il reste des spécificités pour lesquelles ils
vont adapter leur pratique mais elle reste en majorité identique à la prise en soin d’un·e patient·e
lambda. Poser la question de la sexualité ou de l’identité de genre semble important pour les médecins
de premier recours, mais cela leur parait difficile. C’est surtout le manque de vocabulaire inclusif et la
peur d’entrer dans la sphère privée qui bloque cette partie de l’anamnèse. Les infirmier·ères n’abordent
que rarement ce sujet par manque de temps mais également parce qu’ils et elles estiment que cela ne
ferait aucune différence dans la prise en soin s’ils et elles détenaient ces informations. L’environnement
de soin est perçu par les personnes de la communauté LGBTQI+ comme un facteur important pour leur
confort dans le milieu de la santé. Dans la salle d’attente, il semble difficile pour les généralistes
d’afficher leur soutien par des pancartes ou des flyers par peur d’offenser ou par la difficulté de
représenter toutes les minorités qui en auraient besoin. C’est le même constat pour les couloirs des
hôpitaux. Cependant, certain·es soignant·es rappellent que porter un badge LGBTQI+-friendly ou
afficher des pancartes dans l’hôpital est une manière de montrer que ce lieu se porte garant du respect
de toute personne et peut être une manière d’encourager à parler de ces sujets. En ce qui concerne
leur formation, ils et elles constatent que la question de la prise en soin des patient·es LGBTQI+ est
encore très peu abordée. Cela entraine des répercussions sur leur pratique et a pour conséquence de
se sentir perdu·e, sans être sûr·e que leur prise en soin est appropriée. Ils et elle revendiquent une
formation plus approfondie, basée sur les expériences des personnes concernées et donnée par elles
également. Ils et elles pensent que mettre les médecins et infirmier·ères en face de leurs propres
méconnaissances les pousseraient à développer des compétences spécifiques en la matière. C’est aussi
l’occasion de rappeler les trois valeurs qui sont au centre de la prise en soin de n’importe quel·le
patient·e et qui doivent guider chaque practicien·ne : écoute, non-jugement et empathie.
communauté LGBTQI+ démontrent qu’elles présentent des disparités en santé et des difficultés d’accès
à des soins équitables. En effet, les personnes de la diversité arc-en-ciel endurent encore beaucoup de
stigmatisation et discrimination dans les soins, tout cela étant susceptible d’engendrer des conditions
médicales bien plus prévalentes dans cette population : dépression, comportements suicidaires,
addictions, diabète ou douleurs chroniques. Il est attendu des médecins de premier recours et des
infirmier·ères d’adapter leur pratique pour prendre en compte ces inégalités et tenter de les atténuer.
Cependant, lorsqu’on regarde leur formation, on remarque qu’il reste de franches lacunes en ce qui
concerne la prise en soin des personnes arc-en-ciel. La présente étude a pour objectif d’explorer les
représentations et opinions de professionnel·les de la santé en Suisse romande à ce sujet.
Une revue ciblée de la littérature a été d’abord nécessaire pour contextualiser ce travail de recherche
et se doter de points de comparaisons avec nos résultats. Des entretiens semi-dirigés individuels avec
trois médecins généralistes et cinq infirmier·ères ont représenté le cœur de ce travail, dans l’idée de
les interroger sur leurs conceptions de la prise en soin des patient·es LGBTQI+ et de les inciter à partager
leurs expériences. Les entretiens ont également porté sur leur formation dans ce domaine et sur les
potentielles améliorations qu’ils et elles souhaiteraient voir être apportées. Les résultats extraits des
interviews ont été analysés en fonction de la profession (médecins généralistes ou infirmier·ères) puis
comparés dans la discussion.
Pour la majorité des practicien·nes interrogé·es, la prise en soin des personnes de la diversité arc-en-
ciel ne diffère pas des autres patient·es. Pour les infirmier·ères, c’est surtout pour ne pas leu faire subir
une discrimination qu’ils et elles ne modifient par leur pratique selon l’identité de genre ou l’orientation
sexuelle de leur patientèle. Pour les médecins généralistes, il reste des spécificités pour lesquelles ils
vont adapter leur pratique mais elle reste en majorité identique à la prise en soin d’un·e patient·e
lambda. Poser la question de la sexualité ou de l’identité de genre semble important pour les médecins
de premier recours, mais cela leur parait difficile. C’est surtout le manque de vocabulaire inclusif et la
peur d’entrer dans la sphère privée qui bloque cette partie de l’anamnèse. Les infirmier·ères n’abordent
que rarement ce sujet par manque de temps mais également parce qu’ils et elles estiment que cela ne
ferait aucune différence dans la prise en soin s’ils et elles détenaient ces informations. L’environnement
de soin est perçu par les personnes de la communauté LGBTQI+ comme un facteur important pour leur
confort dans le milieu de la santé. Dans la salle d’attente, il semble difficile pour les généralistes
d’afficher leur soutien par des pancartes ou des flyers par peur d’offenser ou par la difficulté de
représenter toutes les minorités qui en auraient besoin. C’est le même constat pour les couloirs des
hôpitaux. Cependant, certain·es soignant·es rappellent que porter un badge LGBTQI+-friendly ou
afficher des pancartes dans l’hôpital est une manière de montrer que ce lieu se porte garant du respect
de toute personne et peut être une manière d’encourager à parler de ces sujets. En ce qui concerne
leur formation, ils et elles constatent que la question de la prise en soin des patient·es LGBTQI+ est
encore très peu abordée. Cela entraine des répercussions sur leur pratique et a pour conséquence de
se sentir perdu·e, sans être sûr·e que leur prise en soin est appropriée. Ils et elle revendiquent une
formation plus approfondie, basée sur les expériences des personnes concernées et donnée par elles
également. Ils et elles pensent que mettre les médecins et infirmier·ères en face de leurs propres
méconnaissances les pousseraient à développer des compétences spécifiques en la matière. C’est aussi
l’occasion de rappeler les trois valeurs qui sont au centre de la prise en soin de n’importe quel·le
patient·e et qui doivent guider chaque practicien·ne : écoute, non-jugement et empathie.
Mots-clé
médecins de premier recours, infirmier·ère, LGBTQI+, prise en soin
Création de la notice
09/08/2024 10:17
Dernière modification de la notice
09/08/2024 14:54