Études sur la capacité d'innovation des organisations publiques
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ID Serval
serval:BIB_5CB393FA9F9D
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
Études sur la capacité d'innovation des organisations publiques
Directeur⸱rice⸱s
Emery Yves
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté de droit, des sciences criminelles et d'administration publique
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
14/05/2020
Langue
français
Résumé
L’ambition de la présente thèse est d’apporter des éclairages complémentaires sur la nature et le développement de la capacité d’innovation au sein des organisations publiques. Elle est composée de sept articles scientifiques, ainsi que d’un manuel à l’usage de la pratique.
Les administrations publiques contemporaines sont confrontées à de nombreux problèmes d’une ampleur sans précédent et pour lesquels aucune solution « simple » existe (Head et Alford, 2013) : les inégalités sociales, le réchauffement climatique, la révolution numérique – pour ne citer qu’eux. En parallèle, elles subissent depuis une quarantaine d’années environ, des pressions budgétaires toujours plus importantes (Pollitt et Bouckaert, 2011) rendant au passage la résolution des problèmes auxquels elles sont confrontées plus difficile (Albury, 2005). Pour faire face à tous ces défis, elles sont amenées à inventer de nouvelles manières de produire l’action publique, en d’autres termes, à innover (Borins, 2014; de Vries, Bekkers, et Tummers, 2016; Osborne et Brown, 2011).
L’innovation publique n’est pas un phénomène nouveau. Chaque époque revendique être en rupture avec la précédente (Emery, 2000). Cependant, elle était jusque-là principalement imaginée et développée en dehors des organisations publiques, notamment au niveau des instances politiques ou du secteur privé. Les organisations publiques jouaient surtout le rôle d’exécutantes des décisions qui étaient prises pour elles. Beaucoup d’entre elles sont encore d’ailleurs dans cette logique. Même lorsqu’elle émane de ces organisations publiques, l’innovation relève souvent plus de « l’incrémentalisme hasardeux », ou d’un effort ponctuel en réponse à une crise, que d’une véritable démarche systématique, structurée et consciente (Bason, 2010, p. 21). La nouveauté réside donc dans le fait que, de plus en plus, il est attendu que ce soit les organisations publiques elles-mêmes qui imaginent et développent l’innovation. Or, cela suppose qu’en sus des activités de fourniture de services publics qui leur reviennent, ces organisations apprennent à innover. En d’autres termes, qu’elles développent un savoir-faire collectif de l’innovation (Gieske, van Buuren, et Bekkers, 2016; Meijer, 2018). Il s’agit de la capacité d’innovation publique, concept au centre de cette thèse.
Comme l’innovation publique n’est appelée à se généraliser que depuis une vingtaine d’années seulement, le concept de capacité d’innovation publique, même s’il est supposé être un formidable vecteur d’innovation publique (Farazmand, 2009; Meijer, 2018; Piening, 2013), n’a pas encore été suffisamment décrit. Sa nature et ses mécanismes sont encore peu connus (Gieske et al., 2016).
Or, le secteur public présente de nombreuses spécificités qui suggèrent que la capacité d’innovation publique n’est pas en tout point identique à celles des entreprises privées. Par exemple, la plupart du temps, l’innovation dans le secteur public n’est pas motivée par la pression concurrentielle comme elle l’est dans le secteur privé (Nelson et Winter, 1982). Elle trouve son origine dans d’autres ambitions : améliorer la qualité des services, leur quantité ou gagner en efficience et en définitive, créer de la valeur publique (Mintrom et Luetjens, 2017). Autre exemple, le secteur public est fondé sur une série de principes forts (Weber, 1971[1921]), tels que celui de la base légale, celui de l’universalité ou encore celui de l'égalité de traitement. Ces principes sont tout autant d’éléments qui vont influencer la marge de manœuvre des organisations, leur raison d’être et donc leur logique d’innovation (Djellal et Gallouj, 2012). Pour toutes ces raisons, qui sont loin d’être exhaustives, le concept de capacité d’innovation publique semble constituer un phénomène à part entière et qui mérite qu’on s’y intéresse davantage.
À travers cette thèse, nous souhaitons contribuer à la connaissance générale sur ce concept et son développement. Il s’agit d’une thèse par articles. En d’autres termes, c’est un recueil d’articles scientifiques rédigés indépendamment et aux objectifs propres. Pour autant, en appliquant au développement de la capacité d’innovation publique, appréhendée comme objet de changement, le cadre contextualiste (Pettigrew, 1985a, 1987), nous tirons de ce recueil des éléments de réponse à des questions générales sur le contexte, le contenu et le processus de ce développement.
Les administrations publiques contemporaines sont confrontées à de nombreux problèmes d’une ampleur sans précédent et pour lesquels aucune solution « simple » existe (Head et Alford, 2013) : les inégalités sociales, le réchauffement climatique, la révolution numérique – pour ne citer qu’eux. En parallèle, elles subissent depuis une quarantaine d’années environ, des pressions budgétaires toujours plus importantes (Pollitt et Bouckaert, 2011) rendant au passage la résolution des problèmes auxquels elles sont confrontées plus difficile (Albury, 2005). Pour faire face à tous ces défis, elles sont amenées à inventer de nouvelles manières de produire l’action publique, en d’autres termes, à innover (Borins, 2014; de Vries, Bekkers, et Tummers, 2016; Osborne et Brown, 2011).
L’innovation publique n’est pas un phénomène nouveau. Chaque époque revendique être en rupture avec la précédente (Emery, 2000). Cependant, elle était jusque-là principalement imaginée et développée en dehors des organisations publiques, notamment au niveau des instances politiques ou du secteur privé. Les organisations publiques jouaient surtout le rôle d’exécutantes des décisions qui étaient prises pour elles. Beaucoup d’entre elles sont encore d’ailleurs dans cette logique. Même lorsqu’elle émane de ces organisations publiques, l’innovation relève souvent plus de « l’incrémentalisme hasardeux », ou d’un effort ponctuel en réponse à une crise, que d’une véritable démarche systématique, structurée et consciente (Bason, 2010, p. 21). La nouveauté réside donc dans le fait que, de plus en plus, il est attendu que ce soit les organisations publiques elles-mêmes qui imaginent et développent l’innovation. Or, cela suppose qu’en sus des activités de fourniture de services publics qui leur reviennent, ces organisations apprennent à innover. En d’autres termes, qu’elles développent un savoir-faire collectif de l’innovation (Gieske, van Buuren, et Bekkers, 2016; Meijer, 2018). Il s’agit de la capacité d’innovation publique, concept au centre de cette thèse.
Comme l’innovation publique n’est appelée à se généraliser que depuis une vingtaine d’années seulement, le concept de capacité d’innovation publique, même s’il est supposé être un formidable vecteur d’innovation publique (Farazmand, 2009; Meijer, 2018; Piening, 2013), n’a pas encore été suffisamment décrit. Sa nature et ses mécanismes sont encore peu connus (Gieske et al., 2016).
Or, le secteur public présente de nombreuses spécificités qui suggèrent que la capacité d’innovation publique n’est pas en tout point identique à celles des entreprises privées. Par exemple, la plupart du temps, l’innovation dans le secteur public n’est pas motivée par la pression concurrentielle comme elle l’est dans le secteur privé (Nelson et Winter, 1982). Elle trouve son origine dans d’autres ambitions : améliorer la qualité des services, leur quantité ou gagner en efficience et en définitive, créer de la valeur publique (Mintrom et Luetjens, 2017). Autre exemple, le secteur public est fondé sur une série de principes forts (Weber, 1971[1921]), tels que celui de la base légale, celui de l’universalité ou encore celui de l'égalité de traitement. Ces principes sont tout autant d’éléments qui vont influencer la marge de manœuvre des organisations, leur raison d’être et donc leur logique d’innovation (Djellal et Gallouj, 2012). Pour toutes ces raisons, qui sont loin d’être exhaustives, le concept de capacité d’innovation publique semble constituer un phénomène à part entière et qui mérite qu’on s’y intéresse davantage.
À travers cette thèse, nous souhaitons contribuer à la connaissance générale sur ce concept et son développement. Il s’agit d’une thèse par articles. En d’autres termes, c’est un recueil d’articles scientifiques rédigés indépendamment et aux objectifs propres. Pour autant, en appliquant au développement de la capacité d’innovation publique, appréhendée comme objet de changement, le cadre contextualiste (Pettigrew, 1985a, 1987), nous tirons de ce recueil des éléments de réponse à des questions générales sur le contexte, le contenu et le processus de ce développement.
Mots-clé
innovation, secteur public, administration, management public, public sector, public services, innovation capacity
Création de la notice
15/05/2020 16:31
Dernière modification de la notice
20/03/2024 7:12