Exploring the gender difference in type 2 diabetes incidence in a Swiss cohort using Latent Class Analysis: an intersectional approach
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ID Serval
serval:BIB_5B8786AA6A22
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
Exploring the gender difference in type 2 diabetes incidence in a Swiss cohort using Latent Class Analysis: an intersectional approach
Directeur⸱rice⸱s
Clair Carol
Codirecteur⸱rice⸱s
Schwarz Joëlle
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté de biologie et médecine
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2024
Langue
anglais
Résumé
Ce travail intitulé "Exploring the gender difference in type 2 diabetes incidence in a Swiss cohort using Latent Class Analysis: an intersectional approach" examine l'incidence du diabète de type 2 de manière novatrice sous l'angle de l'intersectionnalité de genre en se basant sur une analyse de classe latente (LCA) dans le cadre de l'étude CoLaus|PsyCoLaus menée en Suisse.
Le cadre théorique de cette approche se base sur plusieurs constats : en 2019, 9,3 % de la population adulte âgée de 20 à 79 ans était atteinte de diabète de type 2 dans le monde avec une variation d’incidence selon les régions et les facteurs de risque, notamment les prédispositions biologiques, le statut socio-économique bas et les facteurs cardio-métaboliques (obésité, hypertension, sédentarité…) avec une incidence de diabète de type 2 plus importante chez les hommes. Les facteurs de risque socioéconomiques et cardiométaboliques favorisant le développement du diabète de type 2 sont distribués de manière inégale sans données solides intégrant ces facteurs simultanément. Ce travail intègre une approche intersectionnelle, c’est-à-dire qu’elle se situe à l’intersection de différents types de facteurs de risque, représentant la diversité des pratiques individuelles et sociales. L’intersectionnalité examine comment les différents facteurs définissant la position sociale des individus (leur genre, leur milieu socio- économique, leurs données démographiques, …) s’entrecroisent pour influer sur leur santé. Les variables liées au genre ont été sélectionnées afin de représenter les trois niveaux du genre : le niveau individuel (e.g., la conformité aux normes de genre traduite par les comportements de santé dits « à risque »), le niveau interactionnel (e.g., les rôles de genre dont la pénibilité physique du travail par exemple) et le niveau institutionnel (e.g., le niveau d’éducation).
Ce projet de recherche est une analyse secondaire des données recueillies par l'étude CoLaus|PsyCoLaus, une étude de cohorte prospective lausannoise permettant, entre autres, l’analyse des déterminants du diabète de type 2 dans notre région. Nous avons réalisé des analyses de classes latentes intégrant le sexe administratif des participant·e·s, les variables liées au genre, les déterminants socioéconomiques au départ de l’étude (2003-2006). Nous avons ensuite testé leur association avec le développement du diabète de type 2 lors du suivi (2018-2021), tout en ajustant aux facteurs de risque cardiométaboliques traditionnels.
Les résultats de notre étude montrent une incidence cumulative du diabète de type 2 de 7.48 % dans l’ensemble de l’échantillon avec un risque relatif deux fois plus important chez les hommes que chez les femmes (distinction faite sur la base du sexe administratif disponible). Comme attendu, les femmes sans diabète de type 2 présentaient au départ de l’étude un profil cardiométabolique plus favorable, mais un profil socioéconomique moins favorable que les hommes sans diabète de type 2.
Les sept classes latentes identifiées correspondent à des groupes sociaux rencontrés dans notre pratique clinique régionale, avec une distribution des facteurs de risque socio-économiques reflétant leur répartition genrée ; avec notamment plus d'hommes dans la classe comprenant davantage de fumeurs actuels ou anciens et une qualification professionnelle élevée. En revanche, les femmes étaient plus nombreuses dans la classe avec une majorité de personnes vivant seules tout en travaillant principalement à temps partiel.
Cependant, en raison de l'indépendance des variables au sein d'une classe, le même profil de genre est retrouvé chez tous les membres d'une classe, quel que soit leur sexe administratif. Cela nous a permis de comparer les profils de genre entre les classes lors de l'ajustement des analyses de régression : chaque classe présentait un rapport de cotes (ou odds ratio) significativement plus élevé que la classe des "jeunes hommes en bonne santé et hautement qualifiés" et d’une amplitude nettement supérieure à l’odds ratio entre hommes et femmes.
De plus, les odds ratios des classes comprenant presque exclusivement des hommes diminuaient lors de l'ajustement en fonction du sexe, en plus d'autres facteurs de risque cardiométaboliques. L'inverse était vrai pour les classes comprenant plus de femmes que d'hommes, soulignant le profil de genre défavorable adopté principalement par les femmes dans cet échantillon.
En conclusion, l'utilisation de l'analyse de classes latentes permet de mettre en œuvre une approche intersectionnelle du genre en tant que facteur de risque épidémiologique pour l'incidence du diabète de type 2, allant au-delà des analyses traditionnelles basées sur le sexe administratif. Les effets intersectionnels cumulatifs à travers les profils comportementaux et socioéconomiques soulignent l'impact néfaste d'un profil de genre féminin. Considérer les aspects multifactoriels du genre dans l'évaluation des facteurs de risque épidémiologiques semblent être une approche prometteuse pour mieux comprendre des maladies complexes comme le diabète de type 2. Toutefois, une exploration approfondie est nécessaire pour appliquer cette approche dans les stratégies de prévention et en pratique clinique, en particulier dans les populations défavorisées.
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Introduction Type 2 diabetes is multifactorial and influenced by the intersection of gender-related variables and other determinants of health. The aim of this study was to highlight the intersectional social position of the participants and disentangle its role from administrative sex in predicting the development of type 2 diabetes.
Methods Using CoLaus|PsyCoLaus study, a Swiss single- centre prospective cohort initiated in 2003 and including 6733 participants (age 35–75 years; 54% women) at baseline, we conducted latent class analyses using gender-related variables (eg, risk-taking behaviours, gender roles represented by employment status, etc) and socioeconomic determinants at baseline (2003–2006) to construct intersectional classes and we tested their association with the development of type 2 diabetes at follow-up (2018–2021).
Results Of the 6733 participants enrolled at baseline, 3409 were included in our analyses (50.6%). Over a median follow-up time of 14.5 years, 255 (7.5%) participants developed type 2 diabetes, of which 158 men (62.0%). We identified seven latent classes highlighting different intersectional social position groups (ie, young, fit, educated men (N=413), non-White physically inactive men and women (N=170), highly qualified men, former or current smokers (N=557), working women living alone (N=914), low qualified working men with overweight (N=445), women with obesity, low education and low qualified job or housewives (N=329), low educated retired participants (N=581)). Using the class labelled as ‘young, fit, educated men’ as reference, the risk of incident type 2 diabetes was higher in all other classes (adjusted OR values between 4.22 and 13.47). Classes mostly feminine had a more unfavourable intersectional social position than that of the predominantly masculine classes. The corresponding OR increased in sex-adjusted regressions analyses.
Conclusions We observe cumulative intersectional effects across behavioural and socioeconomic profiles with different risks of developing type 2 diabetes emphasising the deleterious effect of a feminine gender profile. These patterns are only partly captured by traditional sex- stratified analyses.
Le cadre théorique de cette approche se base sur plusieurs constats : en 2019, 9,3 % de la population adulte âgée de 20 à 79 ans était atteinte de diabète de type 2 dans le monde avec une variation d’incidence selon les régions et les facteurs de risque, notamment les prédispositions biologiques, le statut socio-économique bas et les facteurs cardio-métaboliques (obésité, hypertension, sédentarité…) avec une incidence de diabète de type 2 plus importante chez les hommes. Les facteurs de risque socioéconomiques et cardiométaboliques favorisant le développement du diabète de type 2 sont distribués de manière inégale sans données solides intégrant ces facteurs simultanément. Ce travail intègre une approche intersectionnelle, c’est-à-dire qu’elle se situe à l’intersection de différents types de facteurs de risque, représentant la diversité des pratiques individuelles et sociales. L’intersectionnalité examine comment les différents facteurs définissant la position sociale des individus (leur genre, leur milieu socio- économique, leurs données démographiques, …) s’entrecroisent pour influer sur leur santé. Les variables liées au genre ont été sélectionnées afin de représenter les trois niveaux du genre : le niveau individuel (e.g., la conformité aux normes de genre traduite par les comportements de santé dits « à risque »), le niveau interactionnel (e.g., les rôles de genre dont la pénibilité physique du travail par exemple) et le niveau institutionnel (e.g., le niveau d’éducation).
Ce projet de recherche est une analyse secondaire des données recueillies par l'étude CoLaus|PsyCoLaus, une étude de cohorte prospective lausannoise permettant, entre autres, l’analyse des déterminants du diabète de type 2 dans notre région. Nous avons réalisé des analyses de classes latentes intégrant le sexe administratif des participant·e·s, les variables liées au genre, les déterminants socioéconomiques au départ de l’étude (2003-2006). Nous avons ensuite testé leur association avec le développement du diabète de type 2 lors du suivi (2018-2021), tout en ajustant aux facteurs de risque cardiométaboliques traditionnels.
Les résultats de notre étude montrent une incidence cumulative du diabète de type 2 de 7.48 % dans l’ensemble de l’échantillon avec un risque relatif deux fois plus important chez les hommes que chez les femmes (distinction faite sur la base du sexe administratif disponible). Comme attendu, les femmes sans diabète de type 2 présentaient au départ de l’étude un profil cardiométabolique plus favorable, mais un profil socioéconomique moins favorable que les hommes sans diabète de type 2.
Les sept classes latentes identifiées correspondent à des groupes sociaux rencontrés dans notre pratique clinique régionale, avec une distribution des facteurs de risque socio-économiques reflétant leur répartition genrée ; avec notamment plus d'hommes dans la classe comprenant davantage de fumeurs actuels ou anciens et une qualification professionnelle élevée. En revanche, les femmes étaient plus nombreuses dans la classe avec une majorité de personnes vivant seules tout en travaillant principalement à temps partiel.
Cependant, en raison de l'indépendance des variables au sein d'une classe, le même profil de genre est retrouvé chez tous les membres d'une classe, quel que soit leur sexe administratif. Cela nous a permis de comparer les profils de genre entre les classes lors de l'ajustement des analyses de régression : chaque classe présentait un rapport de cotes (ou odds ratio) significativement plus élevé que la classe des "jeunes hommes en bonne santé et hautement qualifiés" et d’une amplitude nettement supérieure à l’odds ratio entre hommes et femmes.
De plus, les odds ratios des classes comprenant presque exclusivement des hommes diminuaient lors de l'ajustement en fonction du sexe, en plus d'autres facteurs de risque cardiométaboliques. L'inverse était vrai pour les classes comprenant plus de femmes que d'hommes, soulignant le profil de genre défavorable adopté principalement par les femmes dans cet échantillon.
En conclusion, l'utilisation de l'analyse de classes latentes permet de mettre en œuvre une approche intersectionnelle du genre en tant que facteur de risque épidémiologique pour l'incidence du diabète de type 2, allant au-delà des analyses traditionnelles basées sur le sexe administratif. Les effets intersectionnels cumulatifs à travers les profils comportementaux et socioéconomiques soulignent l'impact néfaste d'un profil de genre féminin. Considérer les aspects multifactoriels du genre dans l'évaluation des facteurs de risque épidémiologiques semblent être une approche prometteuse pour mieux comprendre des maladies complexes comme le diabète de type 2. Toutefois, une exploration approfondie est nécessaire pour appliquer cette approche dans les stratégies de prévention et en pratique clinique, en particulier dans les populations défavorisées.
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Introduction Type 2 diabetes is multifactorial and influenced by the intersection of gender-related variables and other determinants of health. The aim of this study was to highlight the intersectional social position of the participants and disentangle its role from administrative sex in predicting the development of type 2 diabetes.
Methods Using CoLaus|PsyCoLaus study, a Swiss single- centre prospective cohort initiated in 2003 and including 6733 participants (age 35–75 years; 54% women) at baseline, we conducted latent class analyses using gender-related variables (eg, risk-taking behaviours, gender roles represented by employment status, etc) and socioeconomic determinants at baseline (2003–2006) to construct intersectional classes and we tested their association with the development of type 2 diabetes at follow-up (2018–2021).
Results Of the 6733 participants enrolled at baseline, 3409 were included in our analyses (50.6%). Over a median follow-up time of 14.5 years, 255 (7.5%) participants developed type 2 diabetes, of which 158 men (62.0%). We identified seven latent classes highlighting different intersectional social position groups (ie, young, fit, educated men (N=413), non-White physically inactive men and women (N=170), highly qualified men, former or current smokers (N=557), working women living alone (N=914), low qualified working men with overweight (N=445), women with obesity, low education and low qualified job or housewives (N=329), low educated retired participants (N=581)). Using the class labelled as ‘young, fit, educated men’ as reference, the risk of incident type 2 diabetes was higher in all other classes (adjusted OR values between 4.22 and 13.47). Classes mostly feminine had a more unfavourable intersectional social position than that of the predominantly masculine classes. The corresponding OR increased in sex-adjusted regressions analyses.
Conclusions We observe cumulative intersectional effects across behavioural and socioeconomic profiles with different risks of developing type 2 diabetes emphasising the deleterious effect of a feminine gender profile. These patterns are only partly captured by traditional sex- stratified analyses.
Création de la notice
03/07/2024 10:06
Dernière modification de la notice
16/07/2024 10:27