Les récits arabes sur l'émergence du druzisme, peu prolixes en informations par ailleurs confuses et contradictoires, n'apportent pas les précisions dont l'historien souhaiterait disposer. Une lecture nouvelle de ces sour­ces, telle que l'ont proposée récemment plusieurs chercheurs, n'a pas permis de faire évoluer de manière significative notre connaissance des premiers Druzes. Devant de telles incertitudes, l'his­toire sociale du début du mouvement druze ne peut qu'être suggérée. Au-delà de ce constat, la déconstruction du récit véhiculé par les auteurs médiévaux est nécessaire pour rendre compte des zones d'ombre présentes dans l'historiographie et des enjeux qui en découlent. C'est cette relecture historique que nous proposons à partir d'une confrontation critique des sources primaires entre elles.