Instaurer l'élevage ovin en Suisse, avec ou sans moutons
Détails
Télécharger: THESE_HélèneWeber_OK.pdf (13861.74 [Ko])
Etat: Public
Version: Après imprimatur
Licence: Non spécifiée
Etat: Public
Version: Après imprimatur
Licence: Non spécifiée
ID Serval
serval:BIB_4885774173D8
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
Instaurer l'élevage ovin en Suisse, avec ou sans moutons
Directeur⸱rice⸱s
Kull Christian
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des géosciences et de l'environnement
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2020
Langue
français
Résumé
Si l’élevage ovin a dominé le paysage rural pendant des millénaires pour ensuite être marginalisé au sein de l’agriculture, il se voit proposer de nouveaux modèles liés à la refonte des politiques agricole, environnementale ou de santé animale depuis la fin des années 1990 autour de la notion de multifonctionnalité. Ces modèles impliquent un renouvellement des pratiques d’élevage et de commercialisation de la viande ovine. Dans ce contexte, cette thèse donne à voir, pour reprendre le terme de Donna Haraway (2008), les « devenir avec » que les pratiques d’élevage instaurent, afin d’appréhender la variété de nos relations aux animaux d’élevage et à la nature.
Le premier axe de recherche retrace, par une approche sociohistorique, le processus de construction d’une « politique lainière » et de ses pratiques autour du programme de modernisation de l’agriculture qui a caractérisé le XXe siècle, puis la progressive marginalisation de l’élevage ovin au sein de l’agriculture. Il souligne la progressive déconnexion du marché des pratiques de sélection et la marginalisation des pratiques pastorales dans le contexte de développement d’une économie marchande.
Le second axe de recherche porte sur les politiques et pratiques d’élevage actuelle, notamment celles liées au pastoralisme, à la mise en marché de la viande ovine, à la traçabilité et à la sélection. En analysant les assemblages multiespèces qui se forment autour des pratiques d’élevage, ce volet met en lumière la coexistence de différentes relations entre humains, moutons et nature, certaines basées sur la maîtrise du corps des animaux et une séparation des modes de vie humains et non-humains, d’autres au sein desquelles humains, moutons et nature développent des relations de dépendance mutuelle.
Enfin, le troisième axe de recherche décortique certaines pratiques d’élevage, notamment celles liées à l’estive, à l’élevage de précision et à la sélection, et met en évidence leurs effets sur les moutons. Alors que certaines pratiques instaurent des moutons passifs, d’autres au contraire impliquent la participation active des moutons, mais aussi d’autres êtres vivants. Ces pratiques contribuent à fabriquer d’autres modes de vie en élevage faits de rapports aux moutons et à la nature basés sur l’adaptation, la coopération et la mutualité.
En conclusion, ce travail doctoral plaide pour une approche nuancée de l’évolution de l’élevage, souvent présenté comme poursuivant l’intensification et l’industrialisation entamées avec le développement d’une agriculture productiviste dans le courant du XXe siècle, avec pour conséquence une instrumentalisation du rapport aux animaux et à la nature. En regard de l’élevage ovin en Suisse, des formes d’instrumentalisation peuvent être observées, mais en nous faufilant dans les marges, des assemblages multiespèces renversent cette perspective et nous montrent d’autres mondes en élevage.
Le premier axe de recherche retrace, par une approche sociohistorique, le processus de construction d’une « politique lainière » et de ses pratiques autour du programme de modernisation de l’agriculture qui a caractérisé le XXe siècle, puis la progressive marginalisation de l’élevage ovin au sein de l’agriculture. Il souligne la progressive déconnexion du marché des pratiques de sélection et la marginalisation des pratiques pastorales dans le contexte de développement d’une économie marchande.
Le second axe de recherche porte sur les politiques et pratiques d’élevage actuelle, notamment celles liées au pastoralisme, à la mise en marché de la viande ovine, à la traçabilité et à la sélection. En analysant les assemblages multiespèces qui se forment autour des pratiques d’élevage, ce volet met en lumière la coexistence de différentes relations entre humains, moutons et nature, certaines basées sur la maîtrise du corps des animaux et une séparation des modes de vie humains et non-humains, d’autres au sein desquelles humains, moutons et nature développent des relations de dépendance mutuelle.
Enfin, le troisième axe de recherche décortique certaines pratiques d’élevage, notamment celles liées à l’estive, à l’élevage de précision et à la sélection, et met en évidence leurs effets sur les moutons. Alors que certaines pratiques instaurent des moutons passifs, d’autres au contraire impliquent la participation active des moutons, mais aussi d’autres êtres vivants. Ces pratiques contribuent à fabriquer d’autres modes de vie en élevage faits de rapports aux moutons et à la nature basés sur l’adaptation, la coopération et la mutualité.
En conclusion, ce travail doctoral plaide pour une approche nuancée de l’évolution de l’élevage, souvent présenté comme poursuivant l’intensification et l’industrialisation entamées avec le développement d’une agriculture productiviste dans le courant du XXe siècle, avec pour conséquence une instrumentalisation du rapport aux animaux et à la nature. En regard de l’élevage ovin en Suisse, des formes d’instrumentalisation peuvent être observées, mais en nous faufilant dans les marges, des assemblages multiespèces renversent cette perspective et nous montrent d’autres mondes en élevage.
Mots-clé
élevage ovin, domestication, relations humains-animaux, assemblages multiespèces, Suisse
Création de la notice
28/02/2020 9:14
Dernière modification de la notice
20/03/2024 7:12