Babel heureuse : pour lire la traduction
Détails
ID Serval
serval:BIB_4413CC17B15E
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
Babel heureuse : pour lire la traduction
Directeur⸱rice⸱s
Weber Henking I.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Adresse
Faculté des lettres Université de Lausanne UNIL - Dorigny Anthropole - bureau 2049 CH-1015 Lausanne SUISSE
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2009
Langue
français
Nombre de pages
274
Notes
REROID:R005127495
Résumé
Résumé de la thèse : Babel heureuse. Pour lire la traduction
Lire la traduction : telle est l'expérience que cette étude cherche à explorer. Pour ce faire, on a
renoncé à un discours critique ou normatif qui subsumerait la question de l'expérience de
lecture de la traduction à la question de ce que devrait être cette expérience. En effet, les
exigences traditionnelles vis-à-vis de la traduction s'énoncent souvent en des termes comme «
fidélité », « adéquation », « justesse » qui valorisent l'identification, l'assimilation de la
traduction à l'original et donc son idéale indistinction. Les descriptions de la traduction en
termes de « transport », de « passages », etc. tendent également à la considérer comme une
médiation idéalement transparente et donc indifférente pour celui qui la lit. La théorie
littéraire et la philosophie sont elles aussi en décalage par rapport à la question de la lecture de
la traduction. Certes, la lecture y joue un rôle assez primordial, mais la traduction y est
extrêmement marginalisée. Elle n'occupe généralement qu'une fonction documentaire,
historique ou sociologique, mais la lecture des oeuvres littéraires et philosophiques reste
largement le privilège de ceux qui les lisent dans l'original. En outre, les notions principales
de la poétique - notamment la question de la voix, de l'auteur, du rapport entre littérature et
langue - se trouvent élaborés comme si la traduction n'offrait aucune expérience spécifique.
Le décentrement disciplinaire de cette recherche apparaît moins comme une difficulté, mais
bien comme l'une de ses impulsions essentielles. Il permet, par un certain 'dehors', de rendre
les discours sur la traduction et la littérature à rebours et partant d'en interroger les évidences.
Il s'agit alors d'être sensible non seulement à la manière dont la lecture de la traduction
emporte les textes, les dynamise et les transforme, mais aussi comment, en retour, cette
performance amène à reconsidérer ce que nous appelons 'littérature' et 'traduction'. Lire la
traduction, c'est donc aussi inquiéter le discours à partir duquel la traduction se donne à
penser : une lecture fragile et souple qui soustrait la traduction à toute tentative
d'appropriation et la laisse valoir comme événement d'une étrangeté.
Pour explorer cette expérience, cette étude propose des lectures précises de plusieurs
philosophes (notamment Descartes, Foucault, Gadamer, Benjamin et Derrida) en considérant
à la fois ce qu'ils ont dit - ou parfois significativement passé sous silence - de la traduction et,
réciproquement, la manière dont leur pensée procède par traduction. De plus, quatre chapitres
sont consacrés à des lectures multilingues de Beckett et de Dürrenmatt permettant de poser
certaines questions importantes : qui parle dans une traduction ? Quelle compréhension
donne-t-elle à lire ? Quelle impulsion et quelle continuation constitue-t-elle pour l'écriture ?
La traduction apparaît alors dans sa performance ouvrante, offrant une littérature encore à
inventer.
Lire la traduction : telle est l'expérience que cette étude cherche à explorer. Pour ce faire, on a
renoncé à un discours critique ou normatif qui subsumerait la question de l'expérience de
lecture de la traduction à la question de ce que devrait être cette expérience. En effet, les
exigences traditionnelles vis-à-vis de la traduction s'énoncent souvent en des termes comme «
fidélité », « adéquation », « justesse » qui valorisent l'identification, l'assimilation de la
traduction à l'original et donc son idéale indistinction. Les descriptions de la traduction en
termes de « transport », de « passages », etc. tendent également à la considérer comme une
médiation idéalement transparente et donc indifférente pour celui qui la lit. La théorie
littéraire et la philosophie sont elles aussi en décalage par rapport à la question de la lecture de
la traduction. Certes, la lecture y joue un rôle assez primordial, mais la traduction y est
extrêmement marginalisée. Elle n'occupe généralement qu'une fonction documentaire,
historique ou sociologique, mais la lecture des oeuvres littéraires et philosophiques reste
largement le privilège de ceux qui les lisent dans l'original. En outre, les notions principales
de la poétique - notamment la question de la voix, de l'auteur, du rapport entre littérature et
langue - se trouvent élaborés comme si la traduction n'offrait aucune expérience spécifique.
Le décentrement disciplinaire de cette recherche apparaît moins comme une difficulté, mais
bien comme l'une de ses impulsions essentielles. Il permet, par un certain 'dehors', de rendre
les discours sur la traduction et la littérature à rebours et partant d'en interroger les évidences.
Il s'agit alors d'être sensible non seulement à la manière dont la lecture de la traduction
emporte les textes, les dynamise et les transforme, mais aussi comment, en retour, cette
performance amène à reconsidérer ce que nous appelons 'littérature' et 'traduction'. Lire la
traduction, c'est donc aussi inquiéter le discours à partir duquel la traduction se donne à
penser : une lecture fragile et souple qui soustrait la traduction à toute tentative
d'appropriation et la laisse valoir comme événement d'une étrangeté.
Pour explorer cette expérience, cette étude propose des lectures précises de plusieurs
philosophes (notamment Descartes, Foucault, Gadamer, Benjamin et Derrida) en considérant
à la fois ce qu'ils ont dit - ou parfois significativement passé sous silence - de la traduction et,
réciproquement, la manière dont leur pensée procède par traduction. De plus, quatre chapitres
sont consacrés à des lectures multilingues de Beckett et de Dürrenmatt permettant de poser
certaines questions importantes : qui parle dans une traduction ? Quelle compréhension
donne-t-elle à lire ? Quelle impulsion et quelle continuation constitue-t-elle pour l'écriture ?
La traduction apparaît alors dans sa performance ouvrante, offrant une littérature encore à
inventer.
Création de la notice
13/09/2010 10:34
Dernière modification de la notice
27/10/2020 10:53