Dynamique normative du français en usage en Suisse romande. Etude sociolinguistique dans les cantons de Vaud, Genève et Fribourg.

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ID Serval
serval:BIB_43315
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
Dynamique normative du français en usage en Suisse romande. Etude sociolinguistique dans les cantons de Vaud, Genève et Fribourg.
Auteur⸱e⸱s
Prikhodkine A
Directeur⸱rice⸱s
Jolivet R.
Codirecteur⸱rice⸱s
Singy P.
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté des lettres
Adresse
Faculté des lettres Université de Lausanne UNIL - Dorigny Anthropole - bureau 2049 CH-1015 Lausanne SUISSE
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2009
Résumé
Cette thèse porte sur l'étude des attitudes linguistiques des locuteurs envers la variation géographique et apporte un regard nouveau sur la dynamique du français parlé en Suisse romande. Partant du constat que les attitudes des sujets parlants ont jusqu'ici été élicitées principalement sur la base de stimuli plus ou moins généraux comme, par exemple, l'accent ou la façon de parler, nous nous sommes attaché à démontrer qu'une dynamique négative (dépréciation de la variété régionale) mise au jour à partir de ces stimuli peut s'expliquer par leur contenu. En effet, la représentation des catégories générales désignant la variété régionale a essentiellement pour cible les éléments résultant d'un contact de langues: les variantes dialectales et germaniques, les autres sources de la variété locale du français - les archaïsmes et les innovations romandes - n'étant pas concernées.
Pour pallier le biais lié à l'interprétation des mesures produites à partir de stimuli généraux, nous avons entrepris d'investiguer la dynamique normative au travers d'éléments linguistiques spécifiques, soit quarante-cinq variantes lexicales, qui relèvent des quatre principales sources de la variété romande du français (dialectismes, germanismes, archaïsmes et innovations romandes). L'enquête a été menée auprès d'un échantillon construit par quotas et structuré par le canton, l'âge, la catégorie socio-professionnelle et le genre.
Le choix de stimuli spécifiques nous a conduit à dépasser une conception unifiante de la variété linguistique et à envisager, pour le même marché linguistique, l'existence de plusieurs pôles normatifs (endogène et exogène) et la possibilité, pour un locuteur, de se positionner par rapport à ces pôles avec des éléments lexicaux différents, tous relevant pourtant de la variété romande du français. Nos résultats indiquent que la situation sociolinguistique en Suisse romande se caractérise par une double dynamique normative: les locuteurs légitiment certains usages romands, tout en abandonnant d'autres au profit de termes du français de France.
Notre recherche a également permis d'expliquer pourquoi certaines ressources linguistiques sont plus susceptibles que d'autres de servir de fondement à la variété endogène légitime. Nous avons adopté une approche non essentialiste de la stratégie de valorisation, qui repose sur l'idée que le processus de légitimation peut consister à apprécier une dimension de comparaison autre que celle qui, historiquement, a le plus été objet de stigmatisation. Ainsi, si jusqu'à très récemment l'adhésion au modèle culturel français était accompagnée d'un discours puriste fustigeant toute trace d'autonomie linguistique, la stigmatisation s'est surtout focalisée sur les éléments résultant d'un contact de langues, à savoir sur les items d'origines dialectale et germanique. Notre analyse montre que, dans les conditions d'une certaine émancipation qui caractérise les dernières décennies, les Suisses romands construisent leur autonomie linguistique au travers d'autres éléments: les variantes lexicales relevant du français, à savoir celles qui résultent notamment de la dynamique propre du français parlé en Romandie (innovations romandes).
Création de la notice
19/11/2007 11:23
Dernière modification de la notice
29/10/2020 13:02
Données d'usage