Le récit de la Suisse comme élève modèle et la ratification de la CEDH il y a 50 ans : entre édulcoration et autocritique

Détails

ID Serval
serval:BIB_4212AFDB3A69
Type
Article: article d'un périodique ou d'un magazine.
Collection
Publications
Institution
Titre
Le récit de la Suisse comme élève modèle et la ratification de la CEDH il y a 50 ans : entre édulcoration et autocritique
Périodique
Revue de droit suisse / Zeitschrift für schweizerisches Recht
Auteur⸱e⸱s
Schmid Evelyne
Statut éditorial
In Press
Langue
français
Résumé
Cet article met en lumière la manière dont le récit de la Suisse en tant qu’élève modèle en matière de droits humains a accompagné les débats autour de la ratification de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) il y a 50 ans. Nous identifions trois manifestations de ce récit: premièrement, l’idée (imprécise) selon laquelle les autorités, à l’époque des débats parlementaires, auraient exclu toute condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme; deuxièmement, la ratification de la CEDH par la Suisse relèverait principalement d’un geste de politique extérieure, car, selon le récit de la Suisse élève modèle, les droits humains y étaient déjà suffisamment protégés; et troisièmement, la ratification de la CEDH par la Suisse a pris autant de temps, car cette dernière ne ratifie aucun traité international sans un examen scrupuleux de la conformité de son droit avec les obligations du traité en question. Face à ces trois manifestations, nous constatons une ambivalence persistante entre édulcoration et autocritique. Le récit de la Suisse comme élève modèle a été mobilisé simultanément pour exprimer des résistances, encourager l’approbation de la CEDH, mais aussi pour mettre en avant une certaine nécessité d’action. Comprendre comment ce récit de la Suisse pionnière en matière de droits humains a été utilisé, tout en étant au moins partiellement nuancé, permet d’éclairer les débats contemporains sur le rôle de la CEDH en Suisse.
This article retraces the ways in which the narrative of Switzerland as a model student of human rights accompanied the debates surrounding the ratification of the European Convention on Human Rights (ECHR) by Switzerland 50 years ago. We identify three manifestations of this narrative: firstly, the (imprecise) idea that the authorities, at the time of the parliamentary debates, had ruled out any condemnation by the European Court of Human Rights; secondly, that Switzerland's ratification of the ECHR was mainly a gesture of foreign policy, because, according to the narrative of Switzerland as a model pupil, human rights were already sufficiently protected there; and thirdly, that Switzerland's ratification of the ECHR took so long because Switzerland does not ratify any international treaty without scrupulous examination of the conformity of its law with the obligations of the treaty in question. In the face of these three manifestations, we note a persistent ambivalence between sugar-coating the human rights situations and self-criticism. The narrative of Switzerland as a model pupil simultaneously served to express resistance and to encourage approval of the ECHR, but also to highlight a certain need for action. Understanding how this narrative of Switzerland as a human rights pioneer has been used, while being at least partially nuanced, sheds light on contemporary debates about the role of the ECHR in Switzerland.
Dieser Artikel beleuchtet, wie das Narrativ der Schweiz als Musterschülerin im Bereich der Menschenrechte die Debatten zur Ratifizierung der Europäischen Menschenrechtskonvention (EMRK) vor 50 Jahren begleitet hat. Wir identifizieren drei Erscheinungsformen dieses Narrativs: Erstens die (ungenaue) Vorstellung, dass die Behörden zur Zeit der parlamentarischen Debatten Verurteilungen durch den Europäischen Gerichtshof für Menschenrechte ausgeschlossen hätten; zweitens, dass die Ratifizierung der EMRK durch die Schweiz hauptsächlich ein aussenpolitisches Signal gewesen sei; und drittens, dass die Ratifizierung der EMRK durch die Schweiz deshalb so lange gedauert habe, weil kein internationaler Vertrag von der Schweiz ratifiziert werde, ohne dass zuvor eine gründliche Prüfung der Vereinbarkeit ihres Rechts mit den Verpflichtungen des betreffenden Vertrags erfolge. Bei allen drei Erscheinungsformen stellen wir eine anhaltende Ambivalenz zwischen Beschönigung und Selbstkritik fest. Das Narrativ der Schweiz als Musterschülerin wurde gleichzeitig genutzt, um Widerstände auszudrücken, die Zustimmung zur EMRK zu fördern, aber auch, um zumindest auf einige Handlungsbedarfe hinzuweisen. Zu verstehen, wie dieses Narrativ der Schweiz als Vorreiterin im Bereich der Menschenrechte verwendet wurde, und wie es immer wieder nuanciert wurde, trägt dazu bei, die zeitgenössischen Debatten über die Rolle der EMRK in der Schweiz zu reflektieren.
Mots-clé
Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), Cour européenne des droits de l’homme, traités internationaux, ratification, histoire, Klimaseniorinnen, politique extérieure
Création de la notice
29/10/2024 9:02
Dernière modification de la notice
30/10/2024 7:18
Données d'usage