L'empreinte écologique : un indicateur ambigu
Détails
ID Serval
serval:BIB_4167B8D5CAF2
Type
Article: article d'un périodique ou d'un magazine.
Collection
Publications
Institution
Titre
L'empreinte écologique : un indicateur ambigu
Périodique
Futuribles
ISSN-L
0337-307X
Statut éditorial
Publié
Date de publication
2007
Peer-reviewed
Oui
Volume
334
Pages
5-24
Langue
français
Notes
Piguet2007
Résumé
Célèbre est devenu le concept d'empreinte écologique qui se présente
comme un indicateur composite supposé nous renseigner sur l'espace
utilisé par les hommes pour produire les ressources qu'ils consomment
et les déchets qu'ils rejettent, le mettre en regard de la capacité
écologique de la planète (la biocapacité), donc le revenu écologique
à disposition des hommes. Lorsque l'empreinte écologique excède la
biodiversité, cela signifie que la planète est en danger. Le succès
de cet indicateur élaboré par le Global Footprint Network (GFN) tient
sans doute aux conclusions sensationnelles qui se dégagent des calculs
effectués : par exemple, la propagation à la planète du mode de vie
nord-américain exigerait à elle seule cinq planètes...
Il est donc important de comprendre comment a été élaboré cet indicateur,
quelle est sa fiabilité et quels enseignements peuvent en être tirés
en vue de l'adoption d'une politique de développement durable. Tel
est le premier objectif de cet article qui en explique la philosophie,
montre comment est conçu cet indicateur et comment sont opérés les
calculs.
Mais les auteurs ne s'arrêtent pas là. Ils rappellent certaines impasses
faites consciemment par le GFN, puis les critiques déjà adressées
à cet indicateur qui, précisément en raison de son caractère composite,
agrège des données hétérogènes et procède à des calculs et des pondérations
sujets à caution dont les enseignements sont donc contestables ?
par exemple lorsqu'il suggère que certains pays auraient intérêt
à remplacer leurs forêts pour accroître les surfaces cultivables,
alors même que l'espace bâti (amputant lui aussi des terres arables)
n'est absolument pas remis en question.
Au-delà même de ces réserves, les auteurs prolongent et approfondissent
la critique de l'empreinte écologique. Ainsi soulignent-ils, par
exemple, que l'empreinte carbone compte pour la moitié de l'empreinte
totale et que, si on se contentait de mesurer celle-ci en quantité
physique plutôt qu'en usant d'un artefact (l'hectare global), le
calcul serait sans doute plus robuste et les conclusions non moins
alarmistes puisqu'il faudrait cette fois 11 planètes si d'aventure
le mode de vie nord-américain devait s'étendre au monde entier.
Même s'il peut paraître parfois un peu ardu, cet article est à lire
absolument car ses auteurs y mettent en évidence un certain nombre
de problèmes majeurs que nul ne saurait ignorer.
comme un indicateur composite supposé nous renseigner sur l'espace
utilisé par les hommes pour produire les ressources qu'ils consomment
et les déchets qu'ils rejettent, le mettre en regard de la capacité
écologique de la planète (la biocapacité), donc le revenu écologique
à disposition des hommes. Lorsque l'empreinte écologique excède la
biodiversité, cela signifie que la planète est en danger. Le succès
de cet indicateur élaboré par le Global Footprint Network (GFN) tient
sans doute aux conclusions sensationnelles qui se dégagent des calculs
effectués : par exemple, la propagation à la planète du mode de vie
nord-américain exigerait à elle seule cinq planètes...
Il est donc important de comprendre comment a été élaboré cet indicateur,
quelle est sa fiabilité et quels enseignements peuvent en être tirés
en vue de l'adoption d'une politique de développement durable. Tel
est le premier objectif de cet article qui en explique la philosophie,
montre comment est conçu cet indicateur et comment sont opérés les
calculs.
Mais les auteurs ne s'arrêtent pas là. Ils rappellent certaines impasses
faites consciemment par le GFN, puis les critiques déjà adressées
à cet indicateur qui, précisément en raison de son caractère composite,
agrège des données hétérogènes et procède à des calculs et des pondérations
sujets à caution dont les enseignements sont donc contestables ?
par exemple lorsqu'il suggère que certains pays auraient intérêt
à remplacer leurs forêts pour accroître les surfaces cultivables,
alors même que l'espace bâti (amputant lui aussi des terres arables)
n'est absolument pas remis en question.
Au-delà même de ces réserves, les auteurs prolongent et approfondissent
la critique de l'empreinte écologique. Ainsi soulignent-ils, par
exemple, que l'empreinte carbone compte pour la moitié de l'empreinte
totale et que, si on se contentait de mesurer celle-ci en quantité
physique plutôt qu'en usant d'un artefact (l'hectare global), le
calcul serait sans doute plus robuste et les conclusions non moins
alarmistes puisqu'il faudrait cette fois 11 planètes si d'aventure
le mode de vie nord-américain devait s'étendre au monde entier.
Même s'il peut paraître parfois un peu ardu, cet article est à lire
absolument car ses auteurs y mettent en évidence un certain nombre
de problèmes majeurs que nul ne saurait ignorer.
Création de la notice
25/11/2013 17:13
Dernière modification de la notice
20/08/2019 13:41