Le développement de la qualité de la formation professionnelle initiale (FPI) duale suisse est un principe visé dans la loi fédérale. Toutefois, ce que signifient cette qualité et les modalités pour y parvenir n’est pas spécifié. En effet, selon une vision « subjective » de la qualité en formation, celle-ci peut être perçue différemment et varier selon les acteurs et les actrices et la position qu’ils et elles occupent dans le système de formation.
Afin de circonscrire les enjeux et les processus à l’œuvre dans la définition de la qualité de la FPI duale suisse, cette thèse vise à investiguer l’articulation et la comparaison des perceptions de deux groupes d’acteurs : d’une part, ceux qui sont directement impliqués sur le terrain (apprenti-e-s, enseignant-e-s à l’école professionnelle et personnes formatrices en entreprise) ; d’autre part, les acteurs « institutionnels » (représentant-e-s des services cantonaux de formation professionnelle et commissaires d’apprentissage), inclus dans la définition des principes de la FPI et dans le contrôle de sa qualité.
Un accent particulier est mis sur l’articulation entre formation à l’école et formation en entreprise, élément qui est fondamental dans un système de formation professionnelle dual et qui est souvent associé à sa qualité.
Ainsi, plusieurs questions sont abordées dans la thèse : comment les différents acteurs décrivent la qualité de la FPI ? Quelles similitudes et différences existent entre les perceptions des divers acteurs ? Comment perçoivent-ils les liens entre l’apprentissage à l’école et celui en entreprise et la collaboration entre les différents lieux de formation ? Trois articles, qui constituent l’épine dorsale de la thèse, traitent de ces questions à travers l’intégration progressive des points de vue des différents groupes d’acteurs. Ce travail a permis de développer une vision critique et complexe des éléments qui constituent et influencent la qualité de la FPI.