Interrogé sur la fascination que suscite la figure du fantôme à travers les âges, ChatGPT répond qu’elle « est le résultat d’une combinaison complexe de curiosité, d’émotions, de tradition culturelle et de quête de sens dans un monde parfois difficile à expliquer totalement » . L’attrait pour l’inexpliqué, la quête de sensations fortes, la transmission de récits ancestraux, les interrogations sur l’au-delà et le fantôme comme « écran » de projection de nos peurs, tels sont les arguments donnés par ce robot conversationnel pour nous aider à comprendre cette fascination. En substance, le spectre offrirait une clé de lecture du monde, du passé, de l’invisible, de notre âme.
ChatGPT omet pourtant un élément essentiel : grâce aux ressources de l’intelligence artificielle générative, cet agent conversationnel rejoint la cohorte de technologies numériques à travers lesquelles transitent nos fantômes contemporains. Mais en quoi consiste exactement ce surnaturel ? Se situe-t-il dans la lignée des fantômes si chers aux partisans du spiritisme ? Dans quelle mesure les technologies informatiques et numériques reconfigurent-elles le rapport des humains aux spectres ? En quoi sont-elles devenues les nouveaux médiums spirites et à quelles fins ? Le cinéma d’horreur contemporain et plus précisément le sous-genre du « social media horror » apporte quelques éléments de réponse.