MINORANZE, LUOGHI DI CULTO E DIRITTO AILA CITTÀ: ANALISI DI I'N CAMPO RELIGIOSO URBANO
Détails
ID Serval
serval:BIB_3C96F48F1DFE
Type
Thèse: thèse de doctorat.
Collection
Publications
Institution
Titre
MINORANZE, LUOGHI DI CULTO E DIRITTO AILA CITTÀ: ANALISI DI I'N CAMPO RELIGIOSO URBANO
Directeur⸱rice⸱s
Becci Terrier Irene
Codirecteur⸱rice⸱s
Ricucci Roberta
Détails de l'institution
Université de Lausanne, Faculté de théologie et de sciences des religions
Statut éditorial
Acceptée
Date de publication
2020
Langue
italien
Résumé
Cette thèse s'intéresse aux lieux de culte des minorités dans les villes italiennes et européennes comme l'un des signes de la diversité religieuse contemporaine. L'action des institutions publiques peut influer sur le développement des organisations religieuses et de leurs lieux. Dans le contexte législatif italien, au niveau national et local les institutions peuvent promouvoir les groupes religieux et leurs lieux - en reconnaissant leur légitimité et en encourageant leur organisation - ou, au contraire, elles peuvent les marginaliser. Architectures et dynamiques spatiales façonnent l'espace urbain, donnant lieu à des nouvelles formes de visibilité et d'invisibilité. Dans le cadre des reconfigurations du champ religieux et de ses rapports avec l'espace public, la planification urbaine est à la fois une forme d'organisation spatiale et socio-politique.
Les politiques urbaines peuvent influencer le tissu socioculturel, en promouvant une configuration particulière des relations entre diversité, espace public et droits de la citoyenneté . De plus en plus, les municipalités sont en première ligne dans la gestion des besoins liés à la diversification socioreligieuse contemporaine. Le scénario religieux italien est très diversifié et inégale, caractérisé par l'absence d'une législation nationale uniforme en matière de liberté de culte et par la coexistence de différents accords politiques ad hoc entre l'État et les organisations confessionnelles. Dans ce cadre, des politiques et des pratiques hétérogènes déterminent des formes locales de laïcité et de droit. Par ses dynamiques discrétionnaires, la régulation du religieux risque de se traduire en pratiques discriminantes. On peut supposer que, indépendamment des dispositions légales, cette configuration des rapports entre institutions séculières et religieuses puisse favoriser l'émergence des organisations les plus riches en ressources, compétences et d'accroître leur capacité d'action. En promouvant des stratégies d'adaptation à la loi, la régulation
discrétionnaire risque de mettre les organisations religieuses minoritaires dans une position de précarité et dépendance des changements des conditions politiques.
Les villes ne sont ni des scénarios inertes ni des acteurs passifs de la diversité confessionnelle : elles contribuent à modéliser les formes contemporaines des communautés religieuses. Si le paysage italien est un archipel de droits à vitesses multiples, ces villes sont alors des îles caractérisées par l'interaction entre dynamiques organisationnelles d'inscrip tion et dynamiques publiques d'inclusion ou exclusion. Au niveau de la ville, entre besoins privés et réglementation publique, un ensemble de facteurs participe à la définition des modalités d'inscription religieuse. Limites physiques, contraintes juridiques, opportunités politiques et stratégies organisationnelles se manifestent et s'imposent, en façonnant des formes spécifiques de spatialité religieuse. En même temps, les villes sont l'espace non neutre où des acteurs privés et publics négocient les règles de coexistence entre affiliations religieuses et séculières. À ce niveau urbain, l'altérité est directement expérimentée par des sujets qui coopèrent ou rivalisent pour des ressources matérielles et symboliques limitées.
L'espace urbain est ici considéré comme un environnement, composé de différents champs (religieux, politique, économique, etc.) offrant aux organisations des ressources et lui imposant des contraintes différentes sur la base, avant tout, d'une forme de reconnaissance juridique par l'État et, en second lieu, du niveau d' establishment. En agissant inégalement sur les organisations confessionnelles, les contraintes imposent des solutions particulières: les réponses des acteurs dépendent dans une large mesure des formes de capital dont ils disposent et, en définitive, de l' agency qu'ils peuvent déployer. Dans un cadre normatif obsolète (qui institutionnalise la suprématie de la confession majoritaire et confère des avantages économiques et fiscaux aux seules sujets dotés d'un accord - Intesa - avec l'État), surtout quand les ressources privées sont insuffisantes, la viabilité du droit des minorités peut être limité. Dans la résolution pragmatique (ou, au contraire, l'imposition rigide) des contraintes administratives, surtout de caractère urbanistique, un rôle fondamental est joué alors par les acteurs politiques et leurs régimes urbains.
Ce travail opère, alors, un changement de perspective, afin de développer une théorie analytique et une méthode d'application capabl es d'un regard étendu , sur les processus à long terme (démographiques, historiques, juridiques) et sur les dynamiques à court terme (religieuses, sociales, politiques) qui structurent l'espace contemporain du religieux. Dans
le contexte des études des relations entre séculier et religieux, le prisme de la ville permet de considérer l'enchevêtrement complexe des rapports concrets entre un éventail d'acteurs de nature différent, en favorisant l'observation des dynamiques actuelles plutôt que potentielles. Ce qui suit est une proposition théorique qui introduit la notion de « champ religieux urbain». En tant qu'espace pluriel (mais pas nécessairement pluraliste), il est défini par le positionnement et l'action mutuelle de multiples acteurs entre un réseau de relations compétitives, coopératives ou conflictuelles qui dessinent des frontières, négocient des espaces d'existence, renforcent la visibilité et le pouvoir de chaque groupe.
Les politiques urbaines peuvent influencer le tissu socioculturel, en promouvant une configuration particulière des relations entre diversité, espace public et droits de la citoyenneté . De plus en plus, les municipalités sont en première ligne dans la gestion des besoins liés à la diversification socioreligieuse contemporaine. Le scénario religieux italien est très diversifié et inégale, caractérisé par l'absence d'une législation nationale uniforme en matière de liberté de culte et par la coexistence de différents accords politiques ad hoc entre l'État et les organisations confessionnelles. Dans ce cadre, des politiques et des pratiques hétérogènes déterminent des formes locales de laïcité et de droit. Par ses dynamiques discrétionnaires, la régulation du religieux risque de se traduire en pratiques discriminantes. On peut supposer que, indépendamment des dispositions légales, cette configuration des rapports entre institutions séculières et religieuses puisse favoriser l'émergence des organisations les plus riches en ressources, compétences et d'accroître leur capacité d'action. En promouvant des stratégies d'adaptation à la loi, la régulation
discrétionnaire risque de mettre les organisations religieuses minoritaires dans une position de précarité et dépendance des changements des conditions politiques.
Les villes ne sont ni des scénarios inertes ni des acteurs passifs de la diversité confessionnelle : elles contribuent à modéliser les formes contemporaines des communautés religieuses. Si le paysage italien est un archipel de droits à vitesses multiples, ces villes sont alors des îles caractérisées par l'interaction entre dynamiques organisationnelles d'inscrip tion et dynamiques publiques d'inclusion ou exclusion. Au niveau de la ville, entre besoins privés et réglementation publique, un ensemble de facteurs participe à la définition des modalités d'inscription religieuse. Limites physiques, contraintes juridiques, opportunités politiques et stratégies organisationnelles se manifestent et s'imposent, en façonnant des formes spécifiques de spatialité religieuse. En même temps, les villes sont l'espace non neutre où des acteurs privés et publics négocient les règles de coexistence entre affiliations religieuses et séculières. À ce niveau urbain, l'altérité est directement expérimentée par des sujets qui coopèrent ou rivalisent pour des ressources matérielles et symboliques limitées.
L'espace urbain est ici considéré comme un environnement, composé de différents champs (religieux, politique, économique, etc.) offrant aux organisations des ressources et lui imposant des contraintes différentes sur la base, avant tout, d'une forme de reconnaissance juridique par l'État et, en second lieu, du niveau d' establishment. En agissant inégalement sur les organisations confessionnelles, les contraintes imposent des solutions particulières: les réponses des acteurs dépendent dans une large mesure des formes de capital dont ils disposent et, en définitive, de l' agency qu'ils peuvent déployer. Dans un cadre normatif obsolète (qui institutionnalise la suprématie de la confession majoritaire et confère des avantages économiques et fiscaux aux seules sujets dotés d'un accord - Intesa - avec l'État), surtout quand les ressources privées sont insuffisantes, la viabilité du droit des minorités peut être limité. Dans la résolution pragmatique (ou, au contraire, l'imposition rigide) des contraintes administratives, surtout de caractère urbanistique, un rôle fondamental est joué alors par les acteurs politiques et leurs régimes urbains.
Ce travail opère, alors, un changement de perspective, afin de développer une théorie analytique et une méthode d'application capabl es d'un regard étendu , sur les processus à long terme (démographiques, historiques, juridiques) et sur les dynamiques à court terme (religieuses, sociales, politiques) qui structurent l'espace contemporain du religieux. Dans
le contexte des études des relations entre séculier et religieux, le prisme de la ville permet de considérer l'enchevêtrement complexe des rapports concrets entre un éventail d'acteurs de nature différent, en favorisant l'observation des dynamiques actuelles plutôt que potentielles. Ce qui suit est une proposition théorique qui introduit la notion de « champ religieux urbain». En tant qu'espace pluriel (mais pas nécessairement pluraliste), il est défini par le positionnement et l'action mutuelle de multiples acteurs entre un réseau de relations compétitives, coopératives ou conflictuelles qui dessinent des frontières, négocient des espaces d'existence, renforcent la visibilité et le pouvoir de chaque groupe.
Création de la notice
30/10/2020 10:53
Dernière modification de la notice
07/11/2020 6:20