Même modestes, des changements dans l'alimentation de la population sont susceptibles d'avoir des conséquences substantielles sur la fréquence et la gravité des maladies cardiovasculaires:
celles-ci sont très fréquentes d'une part, et les risques cardiovasculaires sont fortement liés à l'alimentation d'autre part. Dans ce contexte, il est regrettable que ne fonctionnent plus en Suisse des systèmes d'enregistrement des maladies cardiovasculaires. D'autre part, la prévalence des habitudes alimentaires est mal connue, en particulier nous manquons d'estimations semi-quantitatives des apports alimentaires au niveau populationnel. Cette absence de données épidémiologiques empêche de suivre l'impact des modifications en cours et à venir de l'alimentation sur la fréquence des maladies cardiovasculaires. Cependant, les données d'utilisation et de consommation permettent d'estimer les facteurs de risque ou protecteurs des pathologies cardiovasculaires en Suisse. Ce chapitre fait le point sur quelques-unes des acquisitions épidémiologiques récentes concernant le type d'alimentation le mieux à même de préserver le système cardiovasculaire. Après une présentation de l'épidémiologie de la maladie cardiovasculaire (surtout celle des cardiopathies ischémiques), quelques aspects des facteurs liés à l'alimentation sont présentés dans une perspective de médecine préventive.